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Je sors rapidement et je vais au salon.
-Bonjour Mohamed. Excuse-moi.
-Salut. T'as pas de jeans non plus?
-Non...
Il rit.
-Dis-moi. Toutes les chambres sont pas comme ça quand-même?
-Il y a une petite exception pour...
-Pour la gosse de riche c'est ça?
-Pourquoi tu juges sans savoir?
-Dis-moi alors.
-Ce palace est à moi. Dis-je.
Il me regarde, la bouche ouverte.
-D'accord...
-Hey! J'peux venir? Demande Camille.
-Stuv'.
-Stuv... répété-je sans comprendre.
-Si tu veux. Allez venez.
-Mademoiselle. M'appelle Christian.
-Oui?
-Je vous ai trouvé un remplaçant.
-Bien.
-Puis-je vous suivre dans le hall afin de vous le présenter?
-Bien-sûr. Dis-je.
On entre dans l'ascenseur.
-Qui est-il?
-Un ancien garde du corps de président.
-Il a le permis?
-Bien-sûr. Si vous venez à avoir un problème avec lui, n'hésitez pas à me tenir au courant.
-Merci Christian.
-C'est moi qui vous remercie mademoiselle.

Une fois en bas je vais vite à l'accueil.
-Mademoiselle Sourdier comment allez-vous ce matin?
-Bien. Merci. Euh j'ai une petite question. Est-ce que madame euh... toudoudoudoudouboudoudou... J'ai perdu son nom. Dis-je en tapotant mes ongles sur le bureau. Ça commence bien. Euh... madame... Pluset! Est-ce que madame Pluset s'est occupée des cadeaux de noël? Lui demandé-je discrètement.
-Oui. D'ailleurs il ne restera plus qu'à faire les cartes. Voulez-vous que nous nous en occupions?
-Non merci, je vais changer un peu. Je les ferai aujourd'hui ou demain et on devrait les recevoir d'ici une semaine maximum. Il n'y aura plus qu'à faire les paniers. Aussi, il nous faudra faire une réunion pour changer le style de l'hôtel. Enfin les chambre, comme chaque année. Il faudra aussi en parler aux clients qui occupent des chambres. Je cherche encore le thème, mais demandez à vos collègues si ils ont une idée particulière.
-Bien-sûr madame. Autre chose?
-Si mon retour cette nuit pouvait ne pas s'ébruiter ce serait bien.
-Ne vous inquiétez pas, je suis une tombe.
-Merci. Dis-je en souriant.

On sort du palace.
-C'est quoi tout ce luxe? Demande Mohamed encore choqué. J'osais plus respirer.
Je ris.
-C'est ton père qui...?
-Pourquoi à chaque fois mon père doit être dans l'histoire? Certes, j'ai eu besoin d'économiser l'argent qu'il me donne tous les mois. Mais ce n'est rien comparé à ce que je gagne avec ce palace. Saches une chose, je n'ai plus besoin de l'argent de mon père pour vivre. Et une deuxième aussi. Il n'est pas au courant que je suis propriétaire d'un palace qui fonctionne extrêmement bien.
-Ok. J'ai rien dis. Ça coûte combien une chambre?
-Entre 900€ et 18000€
-Elles ont quoi de différent?
-La taille des lits, la formule, le nombre de lit, la taille de la chambre, la salle de bain, tout. Le room service aussi.
-T'as déjà vu des célébrités?
-Oui.
-Qui?
-Secret. J'ai signé des contrats de confidentialité.
-Allez. Montez dans ma voiture. Après-toi. Me dit Mohamed en ouvrant la portière passager.
-Merci.
J'entre dans la Clio blanche de Mohamed. Ça pu. Il y a des mégots un peu partout, des feuilles de papiers gribouillées ou chiffonnées.
-Je rangerai plustard.
-Eh mais du coup il est où ton nouveau garde du corps? Me demande Camille.
-Si je te dis que je l'ai complètement oublié, est-ce que tu me crois? Demandé-je.
-Ouais.
-Tu veux y retourner? Me demande Mohamed.
-Non ce n'est pas grave. Je le rencontrerai plus tard.
-On y va alors. Et arrête de regarder ma voiture de travers.
-Je n'ai rien fait. Dis-je.

Il souffle et nous arrête devant un magasin.
-Du coup Mohamed, je ne peux pas me permettre de me balader en jogging dans mon palace.
-Ok bah c'qu'on fait c'est que tu quittes le palace en robe et sur la route dans la voiture tu te changes pour venir décompresser avec nous.
-Merci.
-Pourquoi?
-Tu es compréhensif.
Il pouffe.
-Toute façon mon but c'est pas de te faire changer, c'est de te faire découvrir qui on est.
-Et le jogging alors?
-C'est confortable madame. Puis comme ça les gars baveront pas sur ta culotte.
-Il y aura qui? Demande Camille toute excitée.
-L'entourage et moi.
-Est-ce qu'il y a des femmes? Demandé-je.
-Non. Désolé ma comtesse.
-Sneazzy? L'appelle Camille.
-Yep'.
-Dis-moi, Mekra il est en couple?
-Euh... nan. Mais... fin'... aucun de nous cherche le grand amour en fait. C'est pour ça que je vais te protéger toi. Me dit-il.
-De quoi?
-J'mets ma teub à couper que t'es pucelle.
-Pucelle?
-Vierge. Dit-il en soufflant.
-Oh...
-Tu connais rien toi.
Je hausse les épaules.
-Alors? J'dois m'couper la teub?
Je souffle et regarde par la fenêtre.
-C'est mignon. Dit-il en me pinçant la joue.
-Les deux mains sur le volant s'il te plait. Dis-je.
-C'est bien. Ça veut dire que tu attends le bon, tu attends le prince charmant qui n'existe que dans les contes.
Je lui tire la langue et il rit.
-Nan. Plus sérieusement. Pourquoi? Me demande-t-il. T'es mignonne donc pourquoi?
Je secoue la tête.
-Son père... commence Camille.
-Mon père rien du tout. Je fais ce que je veux. Dis-je.
-Il choisira ton mari plus tard? Me demande Sneazzy.
-Bien-sûr que non... mens-je.
-Mytho! Dit Camille.
-Pourquoi tu mytho? J'en parle pas à tout l'monde de ce qu'on me dit.
-Ce n'est pas vrai. Nous en avons reparlé le jour de mon anniversaire. Mens-je.
-Entre deux cours d'économie-politique? Me provoque Camille.
Je souffle et la laisse parler.
-Tu les vois souvent tes parents?
Je ne réponds plus.
-Bon on est arrivé. Dit-il en sortant.
Il vient m'ouvrir la portière et je sors.
-T'as déjà ouvert une portière seule?
-Une fois. J'avais 5 ans, c'était sur la route et mon père m'a mit une claque une fois à l'arrêt.
-Ah ouais? Bah tu te demerderas quand tu porteras le jogging.
-J'ai jamais mis de pantalon je crois...
-Tu verras. C'est confortable.
-Tu sais qu'il faut laver les vêtements avant de les porter?
-T'es vraiment casse couille.
Je souffle et il me tire par le bras.
Il nous emmène dans un magasin de survêtement. Camille connaît, elle, les jogging, les pulls et tout. Personnellement je connais quand-même les pulls mais pas les "sweat".
-Alors. Par quoi veux-tu commencer? Jogging? Pull? Chaussures?
-Je ne sais pas. J'ai hâte d'essayer des chaussures plates en fait.
-Bah c'est par là.
Il me dirige avec sa main dans mon dos.
-Tu marches assez vite quand-même avec tes talons.
-J'ai tous les jours des talons aux pieds. Dis-je.
-Même quand tu vas à l'université?
-Oui. Soufflé-je.
-Ça te fait chier d'y aller?
-C'est surtout la raison pour laquelle j'y vais.
-Pourquoi tu y vas?
-Pour prendre la suite de mon père...
-Et t'en as vraiment envie de prendre sa suite?
-Je ne sais pas... c'est ce que le docteur Khool et moi essayons d'identifier.
-C'est quoi? Un psy?
-Oui.
-Pourquoi tu vois un psy?
-Tu sais, l'argent peut rendre fou et faire perdre la tête. Le docteur Khool s'assure que je garde les pieds sur terre.
-Ah ouais?
-Oui.
-Sinon j'écoute mais j'sais pas qui t'es. Dit un mec derrière nous.

Lui Et Sa FilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant