Lorsqu'il revint à lui, il était assis sur sa chaise face à la fenêtre. Il ouvrit les yeux, secoua la tête et fut largement surpris, rien n'avait changé. Son corps était étendu sur le sol, la gorge tranchée à l'endroit exact où il s'était donné la mort. Bien qu'aucun souvenir ni émotion ne transparaissant, il sentait une sorte de perception négative dans sa tête, venant de son esprit. Il jeta un œil aux deux filles mortes dans son salon.
Il soupira, se leva et commença à sentir d'étranges ondes – les mêmes que celles du buisson – l'envahir. Jehan parcouru son corps de ses mains afin d'en déceler des changements, mais rien de visible.
Si les trois cadavres n'avaient plus été présents, le noble eût certainement pensé à un songe particulier. Or, ils étaient bien réels et lui aussi. Il sentait une forme de puissance nouvelle monter en lui, une forme inconnue. À présent, il entendant comme de faibles murmures à ses oreilles, venant de l'intérieur de sa tête.
Était-ce cet esprit dont avait parlé Aeneric ? Il avait tellement de questions dont il ne pouvait obtenir de réponse qu'il se força à les ignorer. Il remarqua alors une chose étrange sur le creux de sa main droite. Il y avait une sorte de symbole gravé sur sa peau. Un cercle noir entrecoupé de blanc, dont deux yeux rouges ressortaient largement aux côtés de fines étoiles et de ce qui semblait être un croissant de lune.
Les ondes provenaient de ce symbole et lui parcouraient perpétuellement les veines, lui conférant ce pouvoir qu'il sentait de plus en plus. À sa droite se trouvait un petit coffre en bois qui n'était pas là avant sa mort. Il l'ouvrit et trouva une armure et un casque, des spalières, des canons d'avant-bras, des gantelets, un pantalon, des grèves, le tout en cuir. Il y avait aussi une épée en fer, une dague et un petit écu en peau cerclé de fer.
Il s'équipa, fendit l'air de quelques mouvements et constata que les années n'avaient rien entamé à son style. Il frappa d'estoc, para, leva son bouclier, feinta à gauche et perça à droite, s'essoufflant très vite. Jehan était revenu d'entre les morts à neuf. Depuis ce jour jusqu'à son dernier, il s'acharnerait à accomplir son nouveau destin, celui dont il n'était plus le maître.
Son esprit était maintenant entière chargé et ne murmurait plus rien.Les ondes avaient également stoppé, comme prêtes à être utilisées. Juste avant son rituel, Jehan avait questionné Aeneric sur la magie. Ce dernier lui avait expliqué que cette dernière n'était que la représentation physique de la pensée et que pour cette raison, elle requérait une force de concentration et d'intelligence supérieure à la moyenne. De ce fait, la plupart des êtres vivants ne disposaient pas des qualités requises à son utilisation.
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Les Âmes Perdues
FantasyLorsqu' Aude et sa fille ramènent un étrange poignard d'un voyage marchand et sont retrouvées mortes la semaine d'après, Jehan de Prunellier - Baron de Brenaïs - comprend que son passé de Compagnons l'a rattrapé. Invoquant le mythe du Serment de San...