Chapitre 18: Règlement de compte (CORRIGÉ)

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Take your eyes off of me so I can leave
I'm far too ashamed to do it with you watching me

Please stay where you are
Don't come any closer
Don't try to change my mind
I'm being cruel to be kind

Ghalem quitte ma chambre dans la soirée, et je sais qu'Hailis est de permanence ce soir.
J'ai eu le temps d'observer son emploi du temps lors de mes fugues.

Je reste sagement dans mon lit, attendant qu'on m'apporte mon repas, interdite de sortie depuis que mon cœur a décollé quand mes lèvres ont toucher celles d'Hailis.
Je suis dégoutée. Quelle idiote j'ai été. Je pourrais sans problèmes passer pour une manipulatrice, qui séduit le pauvre interne pas très sur de lui.

Evidamment. Quelle idiote.

Quelle idiote. Les séjours à l'hôpital s'étaient toujours passés de la même façon, pour moi. Je m'ennuyais, alors je trouvais une nouvelle blouse à viser de mon collimateur de sarcasme et de blagues.

Mais avec Hailis, c'est différent. Il m'a touchée... Je ne sais pas comment. Je ne sais même pas pourquoi.

Je reste longtemps dans mon lit, fébrile, à redouter la venue d'Hailis lors de sa ronde.

Mais il ne vient pas. Personne ne vient.

Je reste seule, longtemps, dans mon lit, même lors de la visite habituelle des internes, et donc celle d'Hailis pour mon cas, personne ne pousse la porte.

Le silence reignant dans l'hôpital, je décide de me lever, prenant toutes mes précautions pour ne pas éveiller les soupçons de l'infirmière de garde. Je me glisse hors de la chambre, longe le premier couloir et arrive vers le secteur réservé aux internes.

J'évite quelques infirmières de gardes et des médecins pour arriver devant la porte de la salle de repos des internes.

Regardant longuement au bout du couloir comme pour vérifier que personne ne venait à ma rencontre, mais surtout pour me laisser le temps de trouver le courage de pousser la porte, je l'entrouvre, et ne me trompe pas.

Il est là, assis, en train de trier un sac de matériel médical. Il lève la tête, surpris, puis, quand il me reconnait, il la rabaisse immédiatement:

"- Retourne dans ta chambre.
- Pourquoi tu ne fais plus mon suivi?
- ... Kaitleen...
- Pourquoi tu ne viens plus?
- Comment tu le sais?
- Le tableau des consultations."

Il soupire, les yeux toujours rivés sur son sac. Il s'arête, et j'entends son souffle irrégulier dans le silence de mort de la pièce.

"- Hailis., répétais-je quand le silence nous enveloppe.
- Kaitleen, vas...
- ... Regarde-moi."

C'est la pire chose que je pouvais lui demander. Ça semble lui prendre tout ses efforts pour finalement lever les yeux sur moi. Et ce que j'y vois me désarme.

Parce qu'il l'est autant que moi, désarmé, je le vois.
A cause de moi. Je l'ai mis à nu, j'ai creusé sa carapace jusqu'à ce qu'il n'ait plus d'endroit où se cacher, plus de protection derrière laquelle se dissimuler.

Je déglutis et dois reprendre mon souffle. Je ne m'attendais pas à ça. A un tel regard.

"- C'est ce que tu voulais? me crache-t'il, et je sens clairement son hostilité.
- Je n'ai rien voulu du tout.
- Oh, arête. Et moi qui ai été trop con et naïf pour..." Il s'arrête, et détourne la tête, un demi-sourire sur les lèvres.

Quelques battements de séparation ( TERMINÉE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant