Chapitre 15: Electricité (CORRIGÉ)

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Lorsque l'hôpital se réveille du week end, le lundi matin, je sens une étrange sensation revenir en moi. Une sensation que j'ai dû ressentir, bien avant le week end, et qui sommeillait en moi pendant tout ce temps. La chassant tant bien que mal, j'accueille le plateau du petit déjeuner avec une énergie nouvelle.

"- ... Alors, Kaitleen? Bon week end?
Me dit l'infirmière de garde en entrant dans la chambre avec un grand sourire.

Je lui répond et souris en retour alors qu'elle pose tout le matos sur le plateau amovible qu'elle dirige sur mon lit. A cet instant-là, j'ai l'impression d'être une vraie princesse.

Alors que l'infirmière me laisse en quittant la pièce, je m'attends à voir le Docteur Jenna, mais à ma plus grande surprise, c'est le visage de l'interne Hailis qui apparait dans l'encadrement de la porte.

Tout à coup, comme un flash, ma discussion avec ma meilleure amie me revient en mémoire, mais je la chasse pour faire bonne figure devant Hailis.

- Bonjour, Kaitleen, me dit-il d'une voix étrange, comme distante.

Pendant une demi-seconde, je ne sais pas quoi répondre, puis je me souviens que lorsque quelqu'un nous dit "Bonjour", on se doit de répondre "Bonjour".

"- Bonjour, dis-je d'une voix que je ne reconnais pas non plus.

- Comment ça va ce matin?"

Non, sérieusement, t'as pas vraiment envie de me demander ça?

Je veux faire en sorte que vous soyez bien ici, Kaitleen.

Ses paroles me reviennent en mémoire, et comme si la honte me submergeait pour je ne sais quelle raison, je gigote dans mon lit pour me relever et lui répondre, la voix enrouée:

- Bien. Ça va.

Alors qu'Hailis s'approche, je fuis son regard, comme si sa beauté avait été effacée de ma mémoire durant le week end, et qu'elle me sautait dessus maintenant qu'il était revenu.

- Je vais prendre vos constantes, le Docteur Jenna a un imprévu ce matin, elle m'a demandé de m'occuper de vous.

Merde. Merde, merde, merde.

Je fais ma maligne, je fais celle qui trouve ça tout à fait normal, mais je sens le truc arriver. Le truc.

Alors qu'Hailis fixe son stéthoscope dans ses oreilles, je fixe le plafond, comme pour prier le bon dieu de m'envoyer un miracle pour que mon coeur cesse de s'emballer comme ça.

Bon sang, mais qu'est-ce qui se passe?

Le stéthoscope posé sur ma poitrine, je ferme les yeux en attendant lentement que la vérité éclate. C'est comme si pendant tout ce temps, je me cachais sous cette carapace de sarcasme, mais la vérité, elle ne peut pas se cacher dans un corps qui envoie tout ces signaux.

Et Hailis fronce les sourcils:

"- ... Vous êtes stressée, ce matin?
- Non, ça va." Je dis, mais mon corps, ce traitre, montre tout le contraire.

Comment je suis censé me dépêtrer de cette situation, maintenant?

"- Votre cœur bat un peu plus vite que la normale. Ce n'est pas normal, dès le matin, surtout qu'il a été au repos pendant le week end, n'est-ce pas?

Quelques battements de séparation ( TERMINÉE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant