L'IRM, c'est quelque chose de drôle en soi: il faut rester immobile pendant plusieurs minutes dans un lit ressemblant étrangement à un cercueil ou une civière, avant de se laisser glisser dans un tube.
D'une certaine façon, ça ne me surprend pas que certaines personnes se voient annoncer des maladies graves, incurables et mortelles en passant un simple IRM.
C'est comme si on passait lentement dans le funérarium, et si l'attente se prolonge, c'est que quelque chose cloche. Si c'est le contraire, tout va bien, et on ressort du monde des morts pour repartir avec les vivants.
"- ... Kaitleen?, m'apelle une petite voix sur ma droite.
Je soupire en fixant le ciel au dessus de ma tête.
- Si c'est Dieu, je suis pas encore prête à vous rejoindre, dis-je en fixant les images projetées au dessus de ma tête.
C'est le truc cool dans les IRM, ils te passent des films pour t'obliger à rester immobile et fixé sur quelque chose.
Un rire résonne de l'autre côté du micro, et je continue:
"- Mon interne est là aussi?
Il y a un instant de silence avant que le docteur me réponde:
- ... Monsieur Hailis est là aussi.Je ferme les yeux avant de les rouvrir:
- Vous avez apporté Mister Bear?Il y a une seconde de flottement, un mouvement, puis la voix d'Hailis:
- On ne peut pas apporter d'objets dans la machine.
- Mister Bear n'a pas d'organes. Il passera très bien."J'entends un rire étouffé et j'imagine le visage de l'interne, mais il garde son calme lorsqu'il poursuit sa phrase:
- Il t'attendra à la sortie."Il t'attendra? Pourquoi il me tutoie?
- D'accord." Est la seule chose que je trouve à répondre.
Je reste encore allongée quelque minutes, jusqu'à ce que le micro grésille à nouveau:- C'est terminé, Kaitleen.
Je soulève la tête en direction de la sortie de l'IRM qui donne sur les médecins derrière leur vitre:
"- Je vais mourir dans une semaine, c'est ça?
Ma blague ne fait pas rire les médecins, mais j'entends un long soupir, parmi lequel un rire se cache, je le sens bien:
- On va te sortir de la machine.
J'attends patiemment que le drôle de lit dans lequel je suis couchée coulisse jusqu'à l'extérieur, et le visage d'Hailis est la première chose que je vois, à ma droite, penché sur son carnet d'observations, un crayon à la main. Il parait concentré.
Le surfeur Australien analyse le temps marin.
"- Tout va bien?", lui demandais-je, et Hailis sort de ses pensées, brusquement, avant de reprendre son professionalisme machinal en desserrant la machine et me laissant me relever, m'aidant à retirer la blouse d'IRM.
- Je vais apporter les résultats au Docteur Jenna, et elle viendra vous voir demain.
- Mais pour vous?
- ... Quoi pour moi?" Sa réponse sous forme de question à ma question est un peu crue, et il s'en rend compte, mais je l'arête:
- Vous excusez pas, c'est bon. J'voulais juste vous aidez un peu dans votre statut de jeune interne.
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Quelques battements de séparation ( TERMINÉE )
RomansaKaitleen est née avec un trouble du rythme cardiaque, l'arythmie, qui la pousse à séjourner à l'hôpital tout les deux mois. Mais lorsqu'un nouvel infirmier interne est chargé des soins de Kaitleen, sa convalescence prend une toute autre tournure...