ALORS ALORS [BigFlo & Oli] /pause/

12*

9 avril,10:10

  Ce matin, je sors difficilement de mon sommeil. J'ai encore rêvé de cette nuit où je suis devenue orpheline. Je me lève, les yeux mis clos et je me dirige vers le miroir de la chambre.

J'ai les yeux rouges, cernée par le manque de fatigue. Je descends les manches de ma veste et je sors pour rejoindre la salle de bain.

Sindy est à moitié nue, elle ce cache lorsque j'arrive. Je ne les remarque que lorsqu'elle pousse un petit cri.

Moi: Oh, pardon.

Je referme aussitôt la porte, mais sa voix m'interpelle.

Sindy: Tu as mal dormi on dirait ?

J'entrouvre la porte pour glisser un petit "Oui" presque inaudible puis je referme vivement la porte.

Je descends les escaliers, d'un air somnambulique.

A mon grand étonnement, Jules n'est pas seul dans le salon. Il est accompagné de deux garçons, mais ils sont de dos donc je n'arrive pas à les voir.

Je marche aussi discrètement que possible, mais le sol grince sous mon poids, ce qui fait tourner le regard de Jules vers moi. Les deux garçons se retournent, je suis surprise de les voir.

Oli regarde un peu trop ma tenue à mon goûts, je croise mes bras sous ma poitrine, mal à l'aise. Florian, lui, dévisage ma tête.

Jules: Quand on parle du loup.

Ils parlaient de moi ?

Jules s'approche et me fait la bise.

Jules: Tu te souviens d'Olivio, et de Florian.

Je les regarde sans dire un mot, mais je hoche la tête comme réponse.

Florian: Oui, on lui a parlé de ce qu'on t'a dit hier.

Olivio: Mais vu qu'on n'avait pas de réponse, on est venu directement.

Olivio parle comme s'il s'adresser à moi.

Le sol devient soudainement intéressant. Je n'ose plus lever le regard.

Florian coupe ce silence, devenu gênant.

Florian: Alors, tu veux venir ?

Je me risque à remontée les yeux, mais le regard d'Olivio est posé sur mon visage. Merde, il voit mes yeux rouges, il va savoir que j'ai pleuré.

Je tiens ma manche, comme pour ne pas qu'elle remonte subitement.

Moi: Euh.. Oui.

J'ai répondu sans réfléchir, mais je ne peux plus faire de retour en arrière.

Moi: Je.. Je vais préparer mes affaires.

Sans attendre de réponse, je cours dans les escaliers pour me réfugier dans ma chambre.

Bien sûr, ce n'était qu'une excuse pour rester seul. Je n'aime pas être avec les personnes trop longtemps.

Je m'assois sur le rebord prés de ma fenêtre, je laisse mon regard se promener un peu partout. Sans émotions, le regard vide, j'essaye de ne penser à rien. Mais comme d'habitude, lorsque mon esprit est libre, les images de ma petite soeur fusent dans ma tête.

Des pas s'approchent de moi, je tourne la tête rapidement.

Olivio se tient prêt de mon lit, il me regarde sans rien dire. Puis, il se met à s'approcher de moi.

Olivio: Qu'est-ce que tu as ?

Moi: Rien.

Olivio: Mélania. Je sais que tu mens !

Moi: Tout va bien !



"Tout va bien". Ces trois mots veulent tellement dire. Durant toute mon adolescence, j'ai utilisé ces trois mots. "Tout va bien".



Olivio: Alors pourquoi tu pleures ?

Je passe une main sur ma joue, elle est humide. Je pleurais sans m'en rendre compte ?

Pff, débile.

J'essuie les quelques larmes d'un geste assez rapide.

Olivio: Dit moi ce que tu as.

Moi: Il n'y as rien. Je vais faire mon sac.

Je me lève et me place devant le placard. Je m'abaisse pour prendre un sac, puis je commence à rentrer divers vêtements à l'intérieur. Je n'oublie pas de prendre des vestes, et plusieurs pulls.

Je me retourne, Olivio est penchée sur la photo de ma mère, ma sœur et moi. Je m'accroupis sur le lit et je prends le cadre entre mes mains.

Olivio: Pardon, je voulais pas te gêner. Vous vous ressemblez beaucoup.

Je ne réponds pas, et ne montre aucune émotion. Je mets le cadre dans mon sac, et j'emporte mon appareil photo en le fourrant dedans.

Moi: Tu pourrai sortir ? Je vais me changer. Dis-je d'un ton légèrement trop sec.

Olivio: Oh.. Oui.

Je ne le regarde pas. Lorsqu'il ferme la porte, je souffle un coup.

Merde, maintenant je me sens coupable de lui avoir mal parlé. Il ne savait pas après tout..