Chapitre 2

54 5 0
                                    

Cela va faire deux bonnes heures que je range les rayons du magasin pendant que ma collègue, Eto, gère la caisse. La chanceuse, elle n'a rien à faire puisqu'il n'y a personne dans le magasin. Le patron vit dans un appartement au-dessus du magasin et il descend trois-quatre fois par jour, voir si tout va bien. Mais il n'est toujours pas venu aujourd'hui, même si il est déjà onze heures. Il doit faire une grasse matinée, j'aimerais tellement être à sa place. Une main me tend une canette de soda, c'est Eto qui a laissé tomber la caisse. Je lui demande si elle l'a encore pris dans la réserve.

<<Bien sûr, c'est gratuit, dit-elle en souriant.
-Tant que le patron ne te dit rien.>>

J'ouvre la canette et bois une première gorgée. Ça fait du bien de boire quelque chose de sucré après avoir ranger les rayons. Nous buvons nos cannettes et Eto prend la parole.

<<On va manger au parc à la pause ?

-Oui, tu as pris quoi comme sandwich ?

-J'ai un sandwich au poulet et un autre au jambon, dit-elle.

-Tu veux bien m'échanger celui au poulet contre un aux œufs ?

-Si tu as mis de la tomate dedans, oui.

-Marché conclu ! M'exclame-je.>>

La porte du magasin s'ouvre et un couple vient faire ces courses. Ils déambulent dans les rayons sans nous regarder. Eto retourne à la caisse et moi je continue de ranger ces fichus rayons.

La pause déjeuner arrive enfin et un véritable concert de métal se passe dans mon estomac. Pareil pour Eto qui court presque jusqu'au parc. Arrivée là bas, nous nous asseyons sur un banc près de la fontaine et dévorons notre repas comme des ogresses. À peine ai-je croqué mon dernier morceau de sandwich, que Eto me raconta son dernier rencard.

<<Je t'avais dis qu'un magnifique anglais m'avait invité à aller boire un verre avec lui ?

-Oui, tu m'en avais parlé.>>

Enfin je crois, je suis pas sûr à cent pourcent. Elle a tellement de rendez-vous que j'en oublie la moitié. C'est une belle femme aussi, avec des cheveux bruns mi-longs frisés et des yeux aussi brillant que des émeraudes.

<<Nous sommes allés dans un petit bar pas loin d'ici, dont je ne me rappelle plus le nom, raconte-t-elle. Tout avait bien commencé, jusqu'au moment où j'ai compris que ce mec avait un problème avec l'alcool. Il n'arrêtait pas de boire et ne me parlait quasiment pas, donc j'ai décidé de partir et de le laisser en plan.

-Logique, si le mec voulait juste se bourrer la gueule il avait qu'à y aller avec un de ses potes.

-Nous sommes d'accord, mais au moins j'ai pu boire trois cocktails sans les payer, explique-t-elle en me tirant la langue.>>

Elle n'en rate pas une, mais j'avoue que trois cocktails gratuit ça fait toujours plaisir. Je regarde mon téléphone et voit que nous allons être en retard si on ne se dépêche pas de retourner bosser.

<<Va falloir y retourner.

-Je veux pas, soupire-t-elle, ce boulot est tellement ennuyant.

-Et en plus c'est à ton tour de ranger les rayons.

-Tais toi ! Espèce de méchante.>>

Je lui tire la langue et court en direction du magasin avec Eto qui veut me faire manger le sol.

The SuccubusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant