3. "L'expérience est le nom que chacun donne à ses erreurs." O. W.

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William

     Aujourd'hui, comme depuis deux mois, je me prépare pour mon stage dans un centre de désintoxication. J'y suis un psy chargé de comprendre comment ses patients en sont arrivés là. Généralement, les personnes qui se trouvent dans ce centre ont un programme stricte à suivre : pendant un mois entier ils n'ont le droit à aucun contact extérieur. Ils doivent voir le psy une fois par jour pendant ce mois. Et ils se voient prescrit des médicaments pour les aider à couper leur dépendance.

Au début je me suis dit que c'était étrange de donner des médicaments à des drogués en manque, puisque certaines de ces pilules contiennent des substances addictives. Mais le but est ici de réduire la dose petit à petit. Donc depuis deux mois, tous les jours, je prends des notes lors de séances du médecin que je suis.

J'ai choisi de faire ce stage de troisième année dans ce centre. C'est vrai que ce n'est pas le plus palpitant lorsque j'entends mes collègues parler de leur propre stage, mais je trouve que nous avons un vrai rôle à jouer avec ce type de malades. Puis, peut être que mon histoire personnelle à jouer sur mon choix aussi...

    
Aujourd'hui je n'ai pas grand chose à faire. Je vais sortir un peu m'aérer.
Je me balade dans les rues de Paris, fais un peu de lèche vitrine. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs puisque je sais pertinemment que je n'achèterai rien. Mais ça fait tellement de bien de voir d'autres gens sans problèmes apparents. Parce que même si j'adore mon futur métier, écouter à longueur de journées les malheurs qui ont conduit les patients dans ce centre, ça épuise psychologiquement. Je n'ai que 22 ans, je n'ai pas encore construit ma carapace comme ils aiment dire dans ce métier. 

Je m'arrête sur la terrasse d'un resto-bar. Une jolie serveuse vient à moi. Elle est jeune, je lui donne tout au plus vingt ans. Elle porte un short qui m'a l'air assez court puisque caché par son petit tablier blanc. Cette jolie tenue met merveilleusement en valeur ses longues jambes parfaitement bien épilées et bronzées. En guise de haut elle porte un débardeur blanc assorti à son tablier et bien ajusté à sa taille de guêpe. Elle me sourit, poliment. Je le lui rend lorsqu'elle me donne la carte. Les prix sont un peu excessifs pour ce que c'est mais juste pour le plaisir des yeux je vais commander une bière et une crêpe. La petite serveuse revient et j'essaye de voir son prénom : Léa. 

- Vous avez choisi ? 

J'acquiesce et lui commande ce qui me fait envie. Je voulais plus que tout lui avouer que c'est elle que je désirais mais je me suis dit que ça risquait d'être mal pris. Après tout, on ne se connait pas, je n'ai pas envie de passer pour un pervers.
Je n'ai jamais eu à me battre beaucoup pour avoir une fille. Depuis le lycée, car au collège j'avais, je dois bien l'avouer, un physique un peu ingrat. Mais au lycée, elles me courraient toutes autour, ce qui ne m'avait pas aider à devenir modeste à vrai dire. La serveuse prend ma carte et repart, pour revenir une dizaine de minute plus tard. Elle me dépose ma crêpe et ma bière. Je la remercie et ose lui demander si elle est libre ce soir. 

- Désolée, nous ne sommes pas autorisés à sortir avec des clients.
- Et bien on a qu'à dire que je ne suis pas un client, répondis-je en lui lançant un clin d'œil, très sûr de moi. 

Elle me sourit mais repousse tout de même mon invitation.
Je mange ma crêpe sans prendre le temps de la déguster, sirote la moitié de ma bière et retourne à l'hôpital pour le reste de la journée.

[...]

Me voilà de retour chez moi. Je ne suis qu'un simple stagiaire, j'ai donc la permission de rentrer chez moi pour la nuit. Si non les infirmières, les psychologues et tous les autres restent à l'hôpital à tour de rôle pour surveiller les nuits. Les personnes en manque peuvent faire des crises d'angoisse, il faut donc les surveiller.

Mistakes [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant