20. "si je m'en sors je veux encore sentir la chaleur de ce beau matin" - J.Z

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Emma

« Maman, je sors ce soir ! »

Ma mère était habituée à ce que je ne lui demande plus l'autorisation pour sortir, tant que je la tenais au courant un minimum, et que je ne rentrai pas trop tard, elle ne disait trop rien.
Durant toute la fin du mois de juin, j'avais suivi Tony partout où il allait. C'était ma façon d'attendre les résultats du bac.

« Tu ne devrais pas travailler en vue des rattrapages ? s'inquiéta ma mère.

- Merci de croire tant en moi maman, vraiment, ça me touche... » répondis-je l'air blasé avant de filer dans ma chambre me préparer. 

Ceci dit, elle n'avait pas tort, je n'avais pas été des plus studieuses en révisant mon bac et je savais que je ne l'aurais pas du premier coup. Mais je n'avais pas envie de me replonger dans mes fiches de révision pour des « au cas où ». J'avais plutôt envie de m'amuser et de profiter de ma jeunesse.

Tony passa me prendre sur les coups de 22 heures. Il sortit de la voiture pour m'accueillir et siffla avant de s'extasier :

« Eh bien, tu as sorti le grand jeu ce soir ! »

Il me dévisagea de la tête aux pieds, puis, très galant, ouvrir ma portière pour que je m'installe.

Je portais une combi-short noire plutôt courte : elle s'arrêtait pile à la naissance de mes fesses, laissant entrevoir une infime partie de celles-ci, juste ce qu'il fallait pour laisser l'imagination faire le reste. Mes pieds étaient habillés d'escarpins noirs à talons hauts, donnant l'impression que mes jambes nues étaient plus longues qu'elles ne l'étaient en réalité. Puis, j'avais bouclé mes longs cheveux châtains qui retombaient en partie sur ma poitrine décolletée.

« Tu espères attirer qui comme ça ?

- Mais toi, mon amour, » répondis-je d'un air plus que coquin, l'attirant vers moi pour lui donner un baiser langoureux, avant de partir.

En arrivant à la fête j'aperçus​ mes quatre anciennes meilleures amies. Cela faisait presque 6 mois que je ne leur avais pas parlé. Nos disputes n'avaient jamais duré aussi longtemps. Bien sûr depuis le temps que je les connais, je m'étais chamaillée avec chacune d'entre elles, mais après un jour ou deux nous redevenions les meilleures amies du monde et toute l'histoire était oubliée. Mais lorsque je les vis, là, à rire toutes les quatre, ce qui me fit le plus mal était de me rendre compte que je ne semblais pas leur manquer. J'avais envie d'aller les voir pour leur rappeler que leur belle amitié n'existerait même pas sans moi, mais Tony vint me sortir de mes pensées, un verre à la main.

« J'espère que c'est de l'alcool fort, » dis-je lui prenant le verre des mains et ingurgitant son contenu d'un traite. Vodka, orange, grenadine. Mais vu la brûlure naissante dans ma gorge, il y avait surtout de la vodka dans ce grand verre rouge.

Je pris la main de Tony et l'entraina dans un coin plus tranquille. Une chambre était justement vide et ne semblait attendre plus que nous.

« Passons aux choses sérieuses... Dis-je le plus sensuellement possible, m'avançant vers lui, mes yeux plantés dans les siens, faisant rouler mes hanches, telle une lionne prête à bondir sur sa proie. Tu as de quoi me faire passer une bonne soirée ? » Questionnais-je en palpant son corps, non pas pour sentir son torse musclé sous mes doigts, mais à la recherche d'un petit sachet de poudre blanche.

Tony attrapa mes poignés et dégagea mes mains de sa poitrine, soutenant mon regard, l'air plus sérieux que jamais.

« J'aimerais que tu sois tout à fait toi lorsque je te ferais l'amour » déclara-t-il d'une voix chaude et sereine. Cela aurait certainement dû me faire fondre, mais je levai les yeux au ciel, ne pensant qu'au manque de poudre qui m'habitait de plus en plus. Je soufflai, à la limite de l'agacement.

Mistakes [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant