8. "I won't let you get me down" - Sia

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[chanson : never give up - sia]


Emma

« Aller, viens danser avec nous ! »

Mes amies étaient en arc de cercle autour de moi, me suppliant d'aller danser avec elles. Puis les images devinrent étranges, plus floues, les corps de mes amies bougeaient de gauche à droite, comme flottant dans les airs.

« Les filles, pourquoi bougez-vous ainsi ? » questionnai-je, d'une voix apeurée.
Elles se regardèrent avant d'éclater de rire, un rire non habituel, un rire quelque peu effrayant.

Je me réveillai en sursaut, tout en sueur. Ma respiration était rapide, comme si je venais de courir un marathon. Je me levai en vitesse et me dirigeai vers la salle de bain pour me passer de l'eau sur le visage afin de retrouver mes esprits. Puis je m'appuyai sur le lavabo, fixant mon reflet livide dans le miroir. Je reprenais mon souffle petit à petit. J'avais le teint pâle à en réveiller un mort, les yeux rougis par les nombreuses heures à pleurer. J'essayai de me répéter que ce n'était qu'un mauvais rêve, mais mon environnement m'empêchait de me rassurer. Ce n'était pas qu'un mauvais rêve, je me trouvais bien dans cette chambre d'hôpital impersonnelle, vide, angoissante.

En retournant me coucher, je m'aperçus qu'il faisait encore nuit. Je m'allongeai, espérant me rendormir rapidement, mais mes yeux restaient grands ouverts. Ma tête était pleine d'images des derniers mois et le sommeil ne venait pas. Je me relevai et sortis de la pièce, pieds nus. Le calme plat qui régnait dans le couloir me saisit. Je me mis à marcher sur la pointe des pieds vers la cabine téléphonique.

Je composai le numéro de la maison. J'avais peu d'espoirs que quelqu'un ne décroche à cette heure avancée de la nuit, mais qui ne tente rien n'a rien.

Première sonnerie. Mon cœur accéléra, il battait de plus en plus fort.

Deuxième sonnerie. Je sentais la crise d'angoisse montée en moi. Ma respiration se faisait plus saccadée. Je fermais les yeux pour me reprendre.

Troisième sonnerie. L'espoir qu'elle décroche s'échappait peu à peu.

Quatr...

« Allô ? »

J'entendis enfin sa voix. Les larmes me montèrent aux yeux. Cela faisait deux semaines que je ne l'avais pas entendu. Mon cœur s'apaisa. Et j'essayai de me rassurer en me répétant que tout irait bien.

« Maman, chuchotai-je, c'est moi, Emma. »

Silence.

Elle ne voulait pas me parler. Une larme coula sur ma joue. Je la séchais rapidement, refusant de me morfondre pour quelqu'un qui ne se préoccupait plus de moi.

« Maman, s'il te plait, dit quelque chose » suppliai-je.

Mais je restais sans réponse. Ma voix se mit alors à trembler. Mon cœur manqua plusieurs battement. Je le sentais se briser à mesure que le silence s'installait. On eût été si proche elle et moi...

« Maman, fais moi sortir, s'il te plait. Je te promets que je ne recommencerai pas, je me tiendrai bien.

- Au revoir, Emma. »

Puis elle raccrocha. Je restai quelques instants avec le combiné collé à mon oreille, le « bip » incessant dans les tympans. Puis je raccrochai rageusement et courrai vers ma chambre, les larmes dévalant mon visage. J'avais envie de crier, d'hurler. Il fallait que ça sorte, toute cette haine que je contenais.

Une fois dans ma chambre, je jetai de colère tout ce qui me passait sous la main. Puis je me mis à crier, c'était plus fort que moi, je devais extérioriser ma rage, ma peine, ancrée au plus profond de moi.
Très vite, j'entendis les portes du couloir s'ouvrir, mais je n'arrivais pas à me calmer.

Mistakes [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant