23. "I wanna heal, I wanna feel like I'm where somewhere I belong" Linkin park

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Emma

- Mais jeune fille, vu votre dossier, dites-moi pourquoi je devrais vous reprendre dans mon établissement ?

Cela faisait une bonne heure que je défendais mon cas dans le bureau du proviseur qui ne voulait rien entendre.

J'avais laissé William attendre dans le couloir. Je voulais faire ça seule, j'en avais besoin.

- Monsieur, j'ai passé tout l'été à me soigner et j'ai réellement besoin de repasser mon baccalauréat.

Mais l'homme restait fermé à toute discussion. Il me fit un sourire l'air de dire "merci, mais non merci. Au revoir." Il haussa les épaules, appuyant le fait qu'il ne pouvait (ou ne voulait) rien faire pour moi, levant les paumes vers le ciel. Et c'est donc pleine d'amertume et de colère que je quittais cette pièce sinistre et froide pour rejoindre William.

- Alors ? s'empressa-t-il de demander.

Je le regardai dans les yeux, les miens se remplissant petit à petit de larmes. J'avais l'impression que j'allais le décevoir. Il comprit immédiatement et ne posa pas plus de question. Il me prit simplement dans ses bras et me guida vers la sortie.

J'avais besoin de passer mes nerfs sur quelque chose, n'importe quoi pourvu que ça me libère de toute cette rage. Je donnai alors un grand coup dans un casier. Le bruit résonna dans tout le hall et me replongea dans mes souvenirs...

[...]

- Emma ! Que fais-tu avec ce Tony ?

Je rangeai mes livres dans mon casier lorsque Julie arriva vers moi. Ses bras étaient croisés sur sa poitrine, son visage sévère.

- Nous sommes amoureux, répondis-je innocemment.

Julie ferma violemment mon casier, faisant claquer la porte. Je plongeai mon regard défiant dans le sien.

- Qu'est-ce que tu as ? demandai-je en me rapprochant, menaçante. Tu es jalouse parce que tu es trop coincée pour te faire sauter ? Tu m'envies, c'est ça ? Ma pauvre Julie, si tu savais comme je te plains avec ta vie de grand-mère à seulement 17 ans, finis-je, hautaine. 

Mon regard n'avait pas quitter le sien une seconde. Les yeux de mon ancienne amie s'étaient quant à eux remplis d'eau à mesure que mes mots sortaient. Nos visages n'étaient plus qu'à quelques millimètres. Et d'une petite voix cassée, Julie répondit :

- Non Emma, je ne t'envie pas. Je ne te reconnais plus. Tu vas tout perdre et tu ne t'en rends même pas compte. Je suis désolée pour toi Emma, sincèrement.

Puis elle me quitta. Ses mots ne m'avaient pas pas touché le moins du monde, mais la situation avait éveillé en moi la sensation de manque et j'allai vite cherche un coin tranquille...

[...]

Les mots de Julie résonnèrent en moi et faisaient enfin leur effet.

" Tu vas tout perdre."

Elle avait eu raison. Et je ne l'avais pas écouté.
Pourquoi voulais-je revenir dans ce lycée ? J'y avais vécu quelques uns des pires moments de ma vie. A quel moment ai-je pu croire que ce serait une bonne idée ?

- Partons d'ici William, dis-je en me blottissant dans ses bras.

De retour chez lui, je décidai de prendre les choses en main. Pour que ma vie reprenne son cours aussi bien que possible, il fallait avant tout que je m'occupe de moi.

- Tu ne me gênes pas du tout, m'avertit William en me voyant chercher des appartements, un brin de tendresse dans la voix.

Je lui souris et déposai un tendre baiser sur la joue.

- Merci Will, mais il faut que j'arrive à m'occuper de moi.
- Et avec quel argent vas-tu payer un loyer ?

J'étais déjà entrain de préparer ma réponse. Sur l'ordinateur je tapais le nom de ma banque pour accéder à mes comptes. J'entrais mon pseudo, mon mot de passe et tourna l'écran vers mon colocataire qui écarquillais grand les yeux.

- Mes parents m'ont ouvert un compte épargne pour mon entrée en petite section pour pouvoir payer mes études supérieures, expliquai-je. C'était un peu symbolique pour eux puisque la maternelle marquait le début de mes longues années à l'école. Chaque mois ils versaient une certaine somme dessus et y mettaient aussi l'argent que me donnaient mes grands-parents. Et voilà le résultats en 15 ans...

Sous ses yeux, William voyait s'afficher ce qu'il gagnait en un an de dur labeur. J'avais de quoi me payer un an de location dans un studio de banlieue le temps pour moi de me retourner.

J'envisageais de repasser le BAC en candidat libre ce qui me laisserait le temps de trouver un travail étudiant.

William.

Je suis épatée par la maturité dont fait preuve Emma en cet instant. Je me souviens encore d'elle à son arrivée au centre. C'était une ado avec ses problèmes et ses peurs, qui était absolument contre tout le monde. Elle ne montrait aucune envie de s'en sortir, bien au contraire, elle essayait de s'échapper, aussi bien physiquement que psychologiquement. A plusieurs reprises, je l'avais retrouvé sous l'emprise des medocs.

Et aujourd'hui, la voilà battante, une vraie jeune femme qui veut montrer à la vie qu'elle n'en a pas fini avec elle pendant que moi je me laisse aller.

Je la regarde pianoter sur son clavier, cherchant un nouvel endroit pour vivre et je me rends compte que je devrais prendre exemple sur elle. La vie lui a donné des coups parfois très dur et elle s'en est toujours relevée, plus forte, et plus sûre.

Soudainement, je sors mon téléphone. J'ai dû être un peu brutal car je la vois qui tourne la tête vers moi, perplexe.

- Tu m'inspires, dis-je simplement dans un sourire, avant de reprendre mon téléphone.

************

Plus d'un mois que j'ai posté le dernier chapitre ! Le temps passe horriblement vite ! 

J'espère que cette partie ne vous déçoit pas après tout ce temps.La prochaine arrive très bientôt, et ce sera l'épilogue, qui marquera donc la fin de cette histoire que je traîne depuis 10 ans...10 ans, pour écrire seulement ça ? Eh oui... Malheureusement. J'aurais aimé réussir à pousser cette histoire bien plus loin, mais l'inspiration me fait défaut...

Je ne trouve même pas de titre pour ce chapitre !!

Mistakes [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant