Chapitre 17

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La nuit, noire tombait comme un drap sombre sur le ciel immaculé. Ses mains de velours enveloppaient doucement les montagnes, et les embrassaient de son souffle léger. Des millions de diamants scintillants, apparurent à l'horizon, comme si elle revêtait son plus beau sourire nocturne. Et dans le grand désert de ténèbres, une silhouette, couchée sur le sol, observait le nouveau Monde qui se dévoilait devant elle. Ses yeux brillaient dans la nuit, et des étranges marques serpentaient sur son corps, luisantes.

On aurait dit une nymphe de la voie lactée. Mais la silhouette gracieuse, n'était point celle d'une créature fantastique, mais celle de Nimue. Des traces de larmes séchées étaient encore visibles sur ses joues blanches, et son regard mélancolique, fixé sur les étoiles en disait long sur son état...

Elle admirait avec envie ces boules lumineuses blanches, à des années lumière d'elle. Et elle les jalousait aussi...

Pourquoi je ne pourrai pas être autant détachée du monde comme elles... Me balader dans l'univers... Sans devoirs, sans obligations...

Pensa-t-elle, et une vague de tristesse s'empara d'elle. Elle rêva quelques minutes de plus, et s'arracha de sa contemplation, à regret. Puis, elle se leva péniblement ; elle aussi avait dû passer l'épreuve de la tempête de sable, et elle était consciente qu'elle s'était énormément éloignée des agents spatios-temporels.

Au souvenir du major, ses poings se serrèrent, sous l'influence de sa colère encore fraîche. Comment avait-il pu lui faire ça? Lui dire ça?! Il s'était comporté en parfait connard, alors qu'elle l'avait aidé, sauvé... Et même si elle avait senti, grâce à son don,que  la fureur du brun était surtout dirigée envers lui-même, il l'avait blessée. Profondément. Parce que finalement il avait raison.

Elle avait été lâche de renoncer à ses rêves, mais surtout encore plus lâche d'y croire... Comment avait-elle pu penser une seule seconde, qu'elle arriverai à échapper à son destin!? Elle avait été toujours prisonnière de ce palais et de son devoir. Et elle le sera toujours. La liberté n'était qu'un mythe, un mirage...

Et naïve comme elle l'était elle avait voulu la trouver... Même en acceptant de rejoindre les agents, elle l'avait nié. Car elle y avait trouvé ce semblant de liberté, d'insouciance... Le fait d'échapper aux monstres, de se cacher, de prendre de fausses identités... Elle se croyait presque capable à tout abandonner, et devenir agent. Mais Valérian l'avait ramenée sur terre. Et l'avait arrachée à ses rêves.

Car ceux-ci étaient comme les étoiles. Beaux, mais intouchables.

La princesse soupira , en jetant un regard pour la dernière fois aux astres célestes. Puis elle détourna les yeux, et leur tourna le dos. Définitivement.

La nuit avait beau être noire comme la cendre, Nimue avait une vue surdéveloppée, qui lui permettait de se guider à travers les dunes de sable. Elle ne savait pas où elle allait, mais elle suivait son instinct. C'était lui qui l'avait mené aux agents, dans le bar à Diams. Avant qu'elle ne fasse tout explosé.

La brune sourit au rappel du baril d'alcool ; il est vrai qu'elle avait peut être abusé au niveau des explosifs... Mais bon la fin justifie les moyens non? Et puis sur le coup, le fait de se sentir sauveuse l'avait fait tellement jubiler! Mais évidemment, on lui avait rappelé qu'elle n'était pas faite pour cela... Comme à chaque fois qu'elle tentait de s'amuser.

Soudain, un froissement retint son attention. Le bruit devait être à plusieurs mètres d'elle, mais grâce à son don, elle entendait tout. Notamment la venue d'un individu. Qui n'était ni Laureline, et ni Valérian. Nimue ne pouvait pas expliquer cela avec des mots, mais... Elle ressentais comme l'aura des personnes, une fois qu'elles les connaissais bien. Et celle-ci n'était pas du tout familière, comme celles des agents.

Valérian et la Princesse d' ArcadiamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant