Chapitre 24

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Une décharge de lumière entra avec violence dans le noir reposant, déclanchant quelques larmes, tant la douleur était forte. Peu à peu, Valérian remua, reprenant connaissance. Il entrouvrit doucement les yeux, en les cachant de son bras, pour échapper à la torture lumineuse qui l'aveuglait. Quelqu'un saisit sa main, et l'obligea à la poser à côté de lui. Il se rendit compte qu'il était alors couché sur un brancard, et que la source de son mal être n'était autre qu'une lampe au dessus de lui. Sa vue encore floue, ne lui laissait entrevoir qu'une femme blonde, penchée sur lui, le visage concentré. Le brun tendit la main vers son visage, et murmura d'une voix étonnamment rauque, qu'il ne reconnaissait pas lui-même :

"Laureline..."

Le mot lui arrachait la gorge, et il avait l'impression de faire un effort insurmontable, rien que pour lever sa main. Sa vue se stabilisa enfin, sur une infirmière. Qui n'était pas Laureline. Il rabaissa sa main, déçu, et grimaça de douleur, quand sa paume heurta le métal froid.

"Doucement Monsieur, vous n'êtes pas encore complètement rétabli..."

Le sermonna gentiment la blonde, qu'il avait confondu avec sa bien aimée. Au souvenir de la sergente, il se rappela soudain les évènements, et tenta de se lever, affolé. Sa soigneuse se rua sur lui pour l'aider à se redresser, avant qu'il ne casse quelque chose, ou ne tombe.

Le major avait l'impression que tous ses membres pesaient une tonne, et chaque mouvement lui arrachait une grimace de douleur. Quand à sa tête, elle était envahie d'une énorme migraine, il avait l'impression que des milliers d'abeilles lui bourdonnaient dans le crâne. Il attrapa la rembarde du lit, comme s'il ne voulait pas tomber, et tenta de calmer ses vertiges. De son côté, l'infirmière préparait un liquide dans une seringue. Le brun voulut reculer à la vue de l'aiguille, mais elle profita de son état pour lui attraper le bras. Elle plongea ses yeux violets dans les siens, comme pour lui inciter à lui faire confiance.

Un liquide froid se propagea alors dans les veines du jeune homme, et de nombreux frissons s'emparèrent de son corps. Il crut un instant qu'il allait mourir glacé, mais doucement le froid laissa place à une sensation de soulagement, et de bien être... Apparament la jeune femme lui avait administré un produit qui soulageait la douleur, et ses membres lui paraissaient soudain plus légers. Quand aux marteaux piqueurs dans sa tête, ils avaient tous cessé pour laisser un calme plat.

La blonde lui sourit en levant les yeux au ciel, comme habituée de la méfiance des gens. Puis elle partit à l'autre bout de la pièce, préparant des onguents. Le major en profita pour observer son nouvel environnement.

Il était allongé sur un brancard de métal qui était cerné de machines avec des schémas compliqués. La pièce était toute blanche, dépourvue de fenêtres. Les seuls meubles présents étaient une chaise, et une table sur laquelle s'affairait l'infirmière .

Valérian voulut alors se renseigner un peu plus sur sa localisation :

"Euh excusez moi, mais... Où suis-je?

"Vous êtes à Arcadiam!"

"Quoi? Alors j'ai réussi à passer! C'est Laureline qui m'a interné c'est ça? J'étais sûr que derrière sa bouderie, elle veillait sur moi!"

"Euh...pas vraiment..."

Lâcha la jeune femme, gênée, se tordant les mains. À ces mots, Valérian se rembrunit aussitôt. Et son humeur chuta encore plus, quand il aperçut le nouveau venu, qui venait d'entrouvrir la porte.

"Je sais que tu m'aime, mais t'es pas obligé de me confondre avec ta petite amie!"

Ria le masqué, qui venait de faire son entrée. Il portait de nouveaux habits rouges sombres, tous aussi élégants, ainsi qu'un nouveau masque d'or plaqué. La jeune femme rougit devant lui, et recula sur son passage, respectueusement, en manquant de s'empêtrer les pieds dans les fils des machines.

Valérian et la Princesse d' ArcadiamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant