Chapitre 28

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La pièce, était d'un gris froid, austère, qui ne donnait aucun courage. Les vitres, sur chaque mur étaient teintées et noires, comme l'âme de tous les prisonniers passés par là. La seule source de lumière, provenait du néon, accroché au plafond, qui tremblottait, en fin de vie. Ce fut dans cet environnement macabre, que Valérian fit son apparition,les mains menottées. La présence de l'infirmière avec lui dans le couloir, l'avait agacé, et il n'avait eu qu'une envie, fermer le clapet de cette jeune femme qui l'escortait, tel une mère surveillant son enfant. Mais maintenant qu'il se retrouvait dans la salle, avec pour seule compagnie une table et deux chaises, il se demandait si finalement la pipelette n'était pas mieux... Sa pensée ne put que s'intensifier, quand il aperçut le Premier Ministre, entre, face à lui. Celui ci paraissait encore plus fatigué que le major, ce qui en soit était déjà un exploit. Il ne jeta aucun regard à son agent, et prit place sur une chaise. Pendant un long moment, il feuilleta un dossier, en soupirant de temps en temps. Valérian, lui, était resté à sa place, debout, ne sachant pas trop quelle attitude adopter. Son supérieur se tenait devant lui, et en temps normal, il aurait prouvé son innocence. Mais il n'avait émit aucun geste pour qu'on lui enlève ses menottes. Pourtant, contrairement aux autres, il ne le regardait pas avec mépris, en chuchotant sur son passage que c'était lui, le soi disant geolier de la princesse. Il ne pensait donc pas qu'il soit coupable. En fait, pour tout avouer, Valérian n'avait aucune idée de ce que pouvait bien penser l'homme politique. Celui-ci avait juste le nez fourré dans ces papiers, et l'agent commençait à s'impatienter.

Le noir leva finalement la tête, et croisa enfin le regard bleu du brun.

"Assieds toi."

Ordonna-t-il, d'un ton lasse, et le major se dépêcha d'obéir, prenant place sur la chaise restante. Le ministre le fixa un moment, puis poussa un énorme soupir. Il indiqua la caméra derrière lui, d'un signe de tête :

"Ça ne te gêne pas? Ils veulent tout l'interrogatoire..."

Le brun jeta un coup d'œil au voyant rouge, en s'imaginant les personnes derrière la machine. Puis il soupira à son tour, hochant négativement la tête.

De toute façon, j'ai pas trop le choix...

Songea-t-il, en observant alors ses menottes, puis les baies vitrées. Derrière elles, des arcadiens notaient,pianotaient sur des claviers, ou scrutaient des écrans.
Le premier ministre se frotta alors les yeux, comme pour remettre ses idées en place, puis plongea un regard déconcertant dans les yeux de son interlocuteur.

"Bon... Je ne vais pas y aller par quatres chemins... Dans quoi vous êtes vous foutu agent Valérian?!?"

Celui-ci, bouche bée voulu retorquer que ce n'était pas de sa faute, mais celle de son frère, ou de cette imbécile de reine. Mais curieusement, tous les gardes et mercenaires derrière les portes l'avaient refroidi, et aucun son ne sortit donc de sa bouche.

"Agent Valérian ? Répondez."

Grésilla une voix dans un interphone, et le brun s'énerva intérieurement.

Génial, en plus d'être totalement cons, ils vont me faire chier jusqu'au bout...

"Je n'en sais rien Premier Ministre. Ça m'est tombé dessus comme ça."

Son supérieur haussa un sourcil, et répéta la phrase lentement, comme si il n'avait pas compris.

"Tombé dessus? Sa Majesté la princesse Nimue vous est tombée dessus?"

Valérian sourit à la remarque, au souvenir de sa première rencontre avec la brune.

"Bah, théoriquement, c'est plutôt moi qui lui suit tombé dessus... Au sens propre comme au figuré d'ailleurs!"

Valérian et la Princesse d' ArcadiamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant