Chapitre 16

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Valérian courait, trébuchait, piétinait dans le sable, et jurait... Puis il hurlait le nom de Laureline, les yeux fous d'inquiétude, et de remord...

'Tain, mais comment j'ai pu faire ça... Tout est ma faute... Si  à cause de moi elle...si elle... non surtout pas!

Et il secoua la tête, s'obligeant à ne pas penser à la potentielle mort de sa coéquipière. Mais ça faisait maintenant une heure qu'il la cherchait... Non! Elle ne pouvais pas être morte! Parce que si elle le quittait, il ne pourrait plus jamais se regarder en face, plus jamais vivre... Il n'était rien sans elle, juste une loque humaine qui a peur de son passé, et de son existence même...

Laureline ne me fais pas ça... T'a pas intérêt à mourir...

" T'a pas intérêt à mourir tu m'entends!!!"

Hurla-t-il, sa voix se répercutant sur les parois des montagnes et des rochers... Mais seul l'écho et le bruit du vent lui répondirent... Celui ci était de plus en plus fort et violent, Valérian devait lutter pour ne pas se laisser glisser sur le sable, qui bougeait à ses pieds... Ses vêtements trempés claquaient maintenant contre son torse, au gré des rafales, tout comme ses dents... Le brun se rendit compte que le ciel, s'était obscuri a une vitesse inimaginable, et de gros nuages noirs le couvraient. La température avait chuté d'une bonne trentaines de degrés, et l'entraînait dans de violents frissons; Une tempête se préparait...

Je dois me dépêcher...

Pensa-t-il observant la grosse masse de sable, qui se formait plus loin dans le désert... Celle ci grandissait à vue d'oeil, et prenait bientôt la forme d'un tourbillon. Valérian se remit à courir, hurlant le nom de la sergente, grelottant, repoussant sans cesse ses mèches qui lui fouettaient le visage. Mais la tempête plus rapide que lui le rattrapa, et il fut bientôt pris dans des rafales de sable.
Celui ci lui rentrait dans les vêtements, le nez, les yeux, la bouche... Valérian toussait, jurait, repoussait tant bien que mal le vent violent, qui le malmenait... Ses vêtements, trempés et plein de sable lui collaient à la peau, le gênaient dans sa course, l'allourdissaient...  Et il avait si froid!

L'air glacial, mordant, entreprenait son chemin à travers son tee-shirt, lui imposant de violents frissons... Il ne voyait plus rien. La tornade, immense, soufflait, l'emmenait, le retournait. Le désert entier était contre lui, et tentait de l'enfouir à jamais sous ses dunes grises mortelles.

Il trébuchait. Tombait. Se relevait. Glissait. Criait. Tombait. Luttait. On lui avait arraché sa vue, son odorat, son ouïe, son toucher... Livré à lui même, il perdait peu à peu ses forces sous le serpent cruel de sable qui s'enroulait autour de lui...

"Laureline...Excuse moi..."

Parvint-il à murmurer la bouche sèche, et  la langue frigorifiée. Il gisait à terre, incapable de se relever, à moitié enfoui sous le sable. À bout de force, épuisé mais surtout désespéré... Et doucement ses paupières se fermaient, malgré lui, et le marchand de sable l'emportait... Le vent, le sifflement, la tornade... Le cri...

Attend quoi ? Un cri?

Il se releva, alerte ,sur ses coudes, et des litres de sable coulèrent le long de son corps, sous son mouvement. Mais le vent avait beau hurler, souffler, Valérian avait bien entendu un cri. Alors il poussa un hurlement de défi à la tornade, et se releva, tel un Phoenix renaissant de ses cendres. Se guidant par le seul son qu'il entendait, son bras devant les yeux pour se protéger, il avançait seul contre les éléments qui se déchaînent...

Son pied rencontra soudain un liquide. L'eau froide, lécha sa chaussure, pénétrant à travers le tissu. Il avait retrouvé le fleuve Li.

"Valérian !!!!!!"

Valérian et la Princesse d' ArcadiamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant