Chapitre 8

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Planète Krum, Plaines de Kaliagas, Constellation Solaris

Le soleil, pointait timidement le bout de son nez, caché derrière les imposantes montagnes noires. Un vent se leva subitement, soulevant des tonnes de grains de sables gris, qui se perdirent dans les méandres du désert des plaines. Seul signe de vie, le long serpent d'eau, cherchant son chemin et se faufilait parmis les dunes, appelé fleuve Li. Et au milieu, un bateau, avançant doucement dans la brume.

Un bip retentit dans la cabine, plongée dans l'obscurité, suivi d'une brève lumière rougeoyante.

Valérian ouvrit les yeux en un grognement.
Il avait très mal dormi. De par les questions incessantes de Laureline la veille,qui l'avaient taraudé toute la nuit, mais aussi car la blonde avait fait un cauchemar vers 2h du matin.

Elle s'était mise à crier son nom, en transe, répétant des paroles incompréhensibles. Le brun avait enfin réussi à la calmer, en lui chuchotant que tout allait bien, et en la serrant contre lui, où elle reposait encore.

Se dévissant le cou, il essaya de l'apercevoir. La sergente dormait profondément contre son torse, et semblait apaisée, comme s'il ne s'était rien passé. Doucement, il se dégageait de son emprise, en veillant à ne pas la réveiller. Puis Il se leva et remonta la couverture sur ses épaules, en lui embrassant le front.
Il n'avait pas l'habitude de se montrer aussi doux à son égard, mais elle était endormie à poing fermé, et ne se souviendrai certainement pas de cet acte amoureux. Il avait beau fanfaronner, il était réellement amoureux, c'est juste qu'il... Qu'il avait besoin de temps.

Tout en soupirant, il se dirigea vers la cabine de douche. Quand l'eau glacée lui aspergea le dos, il se détendit aussitôt, et laissa divaguer son esprit.

Pourquoi ma t' elle demandé ça? Et pourquoi hier?

Se rappela t'il la veille. Valérian avait dit vrai à propos de sa famille. Il n'y avait rien d'intéressant. Ou du moins de joyeux.

Il entendait encore les cris, les pleurs... Non il ne pouvait pas! Il ne pouvait plus... Et il n'était pas près à en parler à sa Laureline, tant les souvenirs étaient douloureux. Un jour peut être...

De toute façon il avait autre chose à faire.

Il secoua la tête, projetant de fines gouttes sur les carreaux blancs. Tout en essayant d'oublier ses blessures du passé, il se focalisa sur le présent et sur la mission. Maintenant qu'ils étaient dans les plaines, il leur fallait une piste. Que Valérian détenait peut être, grâce au traqueur.

Si seulement ces sales brouilleurs pouvaient dysfonctionner deux secondes...

Pensa t'il, tout en enfilant un pantalon. Alors qu'il entreprenait de s'essuyer les cheveux avec une serviette, il remarqua enfin, sur le reflet de la glace en face de lui, la lumière rouge provenant de son sac. Il en sortit alors la tablette, qui affichait à nouveau des cordonnées.

45 n- 57° s...

Eut il le temps de noter cette fois ci sur un bout de papier qui trainait sur la table. Le brun vérifia la position sur sa carte... Qui se situait à un kilomètre de leur emplacement.

Cette fois ci, tu ne pourra pas m'échapper...

Pensa t'il, en souriant vainqueur. Il enfila un tee shirt, pris deux pistolets, tout en vérifiant qu'ils étaient chargés, puis enfourna la tablette dans sa poche. Enfin, il griffona un mot qu'il laissa sur la table de nuit, avant de jeter un dernier regard à la sergente, qui dormait toujours, paisiblement.

Valérian ferma alors doucement la porte, et monta sur le pont. Le soleil blanc (de cette couleur dans cette galaxie) l'aveugla, et il fut obliger de tenir la rampe pour ne pas tomber. Puis apercevant Tom à la barre, il le salua d'un signe de tête.
Bien qu'il n'avait aucune confiance en lui, il était forcé de reconnaître que le matelot n'avait pas profité de la nuit pour les assassiner, et les avait même guidé à bon port, puisqu'à en apercevoir les lieux, ils se trouvaient enfin dans les fameuses plaines.

Valérian et la Princesse d' ArcadiamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant