Come back to me » h.s ─ TOME 2 (PARTIE 1)

Chapitre 78 : Maëlle... Tu veux dire la Maëlle ?

HARRY

- Elle est en bas, je descends.

- Ok.

C'est à peine si Olivia et moi nous adressons la parole, maintenant. L'ambiance à la maison est si froide depuis hier que pour être honnête, ça me fait un peu chier. Je n'ai jamais vraiment aimé les ambiances glaciales, celles qui s'imposent après une violente dispute.
Car oui, c'est exactement ce que nous avons fait hier. Après qu'elle m'ait révélé ce qu'elle savait - ou plutôt pensait savoir - de Maëlle, nous nous sommes hurlés dessus, nous sommes dit nos quatre vérités - même si j'ai le sentiment que tout n'a pas été dit - et n'avons pas dormi dans le même lit. J'ai préféré prendre le canapé.
Ma mère est est dehors, accompagnée de ma sœur et de ma nièce, et je ne veux pas les plonger au cœur de mes problèmes conjugaux, alors je vais faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Fais chier. C'est totalement absurde.
Je n'arrête pas de penser à ce qu'Olivia a pu me dire hier et là conversation que Maëlle et moi avons eu par SMS. M'aime-y-elle encore ? Elle a dit qu'elle était perdue et qu'elle avait besoin de temps, mais en aucun cas elle ne m'a dit, mots pour mots, qu'elle m'aimait encore. De toutes façons, c'est impossible. Elle m'aime bien, c'est sûr, mais elle ne pourra plus jamais m'aimer comme elle l'a fait avant. Comme je le fais toujours.
En soupirant, j'enfile mon manteau et mon bonnet à la hâte et sors. Il fait froid, dehors ; c'est bientôt Noël et je n'ai pas totalement fini mes achats.
J'aperçois le Uber qui a conduit ma famille jusqu'ici et souris en m'en approchant. En même temps, ma mère sort de l'automobile et se précipite vers moi pour me prendre dans ses bras.

- Comment va mon garçon ?

Emmitouflée dans une grosse doudoune grise, le menton enfouie dans une écharpe à longs poils noire et le crâne caché dans un bonnet à pompon de la même couleur, elle me sourit grandement, le visage illuminé.
Ça fait plaisir de la voir heureuse et j'ai envie de me dire que j'y suis pour quelque chose.

- Ça va super et toi ?

- Viens m'aider à sortir de là, le mouton ! râle ma sœur avant même que notre mère n'ait pu répondre.

Je ris en levant les yeux au ciel, puis contourne la voiture pour aider Gemma.

- Tiens, prends ta nièce, le temps que je puisse sortir.

Elle me tend son petit bout endormi et je prends délicatement Lily dans mes bras, un sourire attendri dessiné sur mes lèvres. Elle m'avait manqué, ses petites mains, son petit nez, sa petite bouche. Son minuscule tout m'avait manqué. Je pose mes lèvres sur son front en même temps qu'elle se met à bouger dans mes bras, comme embêtée par mon geste, ce qui me fait sourire davantage.

- Elle a grandi.

- T'as vu ça ? Elle pousse à une vitesse hallucinante.

- Elle est encore plus belle chaque fois que je la vois.

Gemma sort enfin de la voiture après s'être battue avec ses sacs. Elle se dirige ensuite vers le coffre pour récupérer ses valises, ma mère s'approche pour lui prêter main forte.

- C'est ma fille, c'est normal.

Je ris pour l'embêter :

- Et elle est déjà bien plus belle que toi. Elle te dépassera bientôt en tout.

- N'exagère pas, elle n'a que cinq mois. On a encore de la marge.

En continuant de plaisanter, nous rentrons à la maison. Olivia nous attend derrière la porte et dès lors que ma mère la voit, un grand sourire illumine son visage.
Ces deux-là se sont toujours adorées et se sont parfaitement entendues dès leur rencontre. Ce qui n'avait pas été le cas avec Maëlle.