Chapitre 11 - Joyeux Noël (Partie 2)

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Partie 2 : Un message pour Noël


PDV Helena

"Vous êtes arrivés à Aix-en-Provence, terminus de notre train. Tous les voyageurs descendent de voiture. Assurez-vous de n'avoir rien oublié dans le train. La SNCF et votre chef de bord vous souhaitent une bonne journée."

Je sursautai en ouvrant péniblement les paupières. Après avoir cligné des yeux plusieurs fois afin de me réveiller, je regardai par la fenêtre, remarquant que le train était à l'arrêt. J'étais enfin arrivée ! Récupérant mes bagages, je me dirigeai vers la sortie du compartiment. Une fois à l'extérieur du train, je descendis sur le quai et respirai l'air frais de ma chère Provence. Ça fait du bien d'être de retour...

Je fis quelques pas et, alors que je commençai à me diriger en direction du hall de la gare, j'entendis au loin une voix que je ne connaissais que trop bien :

"Helena !", appelait-elle.

Je me retournai, un sourire fendant mon visage de part et d'autre. Là, à quelques mètres de moi, mon père se tenait les mains dans les poches, marchant vers moi tout en affichant un petit sourire. Il n'avait pas changé : la force tranquille, les tempes grisonnantes et le sourire aux lèvres. Je me mis à courir et sautai dans ses bras. J'étais tellement heureuse de le revoir !

"Papa !", m'exclamai-je.

"Hé doucement, ton père n'est plus tout jeune !", rit-il en me réceptionnant dans ses bras. "Comment vas-tu, ma fille ?", me demanda-t-il après s'être reculé pour m'observer.

"Très bien. Je suis tellement contente d'être descendue ce week-end !", avouai-je.

"Ah ben, nous aussi on est contents ! On ne te vois plus depuis que tu vis à Paris !", dit-il, faussement fâché.

C'est vrai que ça faisait plus de six mois que je n'étais pas venue... La vie parisienne était si intense que l'on avait vite tendance à se laisser entraîner par un rythme incessant qu'il n'était pas si simple de freiner... Je fis un petit sourire désolé à mon père mais fus rassurée lorsqu'il embrassa tendrement ma joue, comme pour me dire que tout allait bien et que lui comme ma mère ne m'en tenaient pas rigueur. 

Je le laissai prendre mon sac et nous sortîmes de la gare. Il s'était garé un peu plus loin. Nous prîmes donc la voiture pour rejoindre le village de mon enfance, Meyrargues, situé à 25 min d'Aix-en-Provence. Il faisait beau aujourd'hui et je me délectai à la vue des champs de lavande qui défilaient au fur et à mesure que l'on approchait de la maison de mes parents, les brins de fleurs filtrant sur notre passage les doux rayons du soleil de décembre.

Mon père ne cessait de parler. De ma mère, de leur maison, de notre famille, de ses amis du village, de ses activités quotidiennes... et je l'écoutais avec plaisir me tenir le récit de la dolce vita provençale. On était tellement bien ici. Même si j'adorais Paris, il arrivait que Meyrargues me manque terriblement. Que je le veuille ou non, je serais toujours attachée à cette région qui m'avait vue grandir.

L'émotion me gagna malgré moi lorsque nous passions le panneau indiquant l'entrée de Meyrargues, faisant notre entrée dans le village de campagne. Sur notre passage, plusieurs personnes que je connaissais me reconnurent et me firent des grands signes pour me dire bonjour. C'était toujours la même chose lorsque l'on revenait ici, ma sœur et moi : nous étions les enfants du pays qui avaient réussi à conquérir la capitale – du moins, c'est comme ça que l'on nous voyait –. C'était un village de taille modeste. Personne ne déménageait ici, tout le monde allait travailler à Aix et restait habiter près de sa famille. J'avais fait le choix d'en faire autrement, choix qui avait été remarqué ici...

His Fate | Emmanuel MacronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant