His Fate | Emmanuel Macron

Chapitre 19 - Embarquement imminent

NP : Daydreamin' - Ariana Grande

PDV Emmanuel

Le réveil sonna et je l'éteignis avant de m'étirer, le sourire aux lèvres. Roulant sur le côté, je regardai ma femme s'éveiller à son tour. Je déposai un baiser sur ses lèvres avant de me lever pour choisir ma tenue du jour puis d'aller me doucher, jetant un dernier coup d'œil à ma femme avant de passer la porte de la salle de bain. Émergeant doucement du sommeil, Brigitte me fit un petit sourire et je lui souris tendrement à mon tour avant de fermer la porte derrière moi. Je retirai le peu de vêtements que j'avais sur moi et passai sous la douche, laissant l'eau brûlante laver mes pensées adultères. En effet, à peine la vision de ma femme passée, je commençai déjà à penser à Helena. Je soupirai. J'avais vraiment cette fille dans la peau...

Je finis de me doucher, pensif, puis éteignis le jet d'eau. Sortant de la cabine de douche et ceignant ma taille d'une serviette au passage, j'essuyai la buée sur le miroir afin d'y observer mon reflet. Passant une main dans mes cheveux mouillés, je fixais celui-ci pendant de longues secondes, me jugeant du regard. Aimer deux femmes en même temps. Comment est-ce que j'en étais arrivé là ? Moi qui étais si fidèle et si amoureux de ma femme. Je ne savais que faire, comment aborder la chose. Je n'étais jamais tombé amoureux de deux personnes en même temps, c'était totalement nouveau pour moi. D'ailleurs, je n'avais jamais vraiment aimé quelqu'un d'autre à part Brigitte. Je ne savais aimer qu'elle, je n'avais connu qu'elle, je ne voyais qu'elle...

Du moins il y a de ça quelques mois, car, aujourd'hui, Helena Lefebvre occupait toutes mes pensées... Je m'en voulais de penser ainsi, mais "l'amour a ses raisons que la raison ignore" et cela ne servait à rien que je ne dénie cette vérité plus longtemps : oui, j'étais amoureux d'Helena, et, oui, et ça faisait un mal de chien de ne pas pouvoir être avec elle, mais j'avais Brigitte, je ne pouvais pas sacrifier tant d'années de relations sur un coup de tête. Il fallait que je reste raisonnable... 

Alors je n'allais rien tenter. Peut-être qu'un jour mes sentiments pour Helena allaient finir par disparaître comme ils étaient apparus ? Peut-être que ce n'était qu'une passade, que je m'étais un peu trop emporté et que ce que je ressentais n'était que de l'attirance ? Je l'espérais. Je n'avais pas envie de faire souffrir Brigitte. Même si pour ça je devais me faire souffrir moi-même en sachant que je ne pouvais pas être avec Helena. Mais c'était mieux comme ça. J'étais marié et j'avais des engagements à tenir...

J'étais malgré tout heureux de revoir Helena ce matin. Je dois avouer qu'elle m'avait manqué la semaine dernière. Je souris à mon reflet dans le miroir avant de jeter un coup d'œil à ma montre, posée sur le meuble de la salle de bain. 6H45 : mince, j'allais être en retard. Je me séchai les cheveux en y faisant fourrager la serviette puis fis de même avec mon corps avant de m'habiller rapidement, enfilant un de mes costumes fétiches. Je terminai en ajustant mon nœud de cravate puis me brossai les dents. Je mis un peu de parfum, appliquant du liquide sur mes poignets puis dans mon cou avant de passer distraitement la main sur ma barbe de trois jours. Jetant de nouveau un coup d'œil à mon reflet, je soupirai en consultant une nouvelle fois l'heure à ma montre. Je n'aurais pas le temps de me raser ce matin, tant pis.

Sortant de la salle de bain, je rejoignis Brigitte dans la cuisine. Elle avait préparé le petit-déjeuner et lisait le journal en buvant un verre de jus d'orange. Toujours vêtue de sa nuisette couleur crème, elle avait mis sur ses épaules un pull à grosses mailles afin de se protéger du froid. Nous étions bientôt en février et les températures avoisinaient déjà les -6°C certains matins. Je caressai Figaro et déposai un baiser sur la joue de ma femme avant de m'asseoir à côté d'elle pour déjeuner à mon tour. Me servant une tasse de café fumant et un verre de jus d'orange, je mordis distraitement dans un croissant tout en consultant les notifications et mails arrivant déjà en masse sur mon téléphone quand Brigitte leva les yeux de son journal pour me demander :