His Fate | Emmanuel Macron

Chapitre 20 - Quimper

NP : Undisclosed Desires - Muse

PDV Emmanuel

J'étais si heureux de la revoir que je ne pouvais m'empêcher de sourire et avais du mal à le cacher. Bien évidemment, toutes les bonnes résolutions que j'avais prises ce matin au réveil s'étaient envolées dès que j'avais posé les yeux sur elle tout à l'heure. Je me sentais comme un adolescent et cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ce genre d'émotions : une attirance toute nouvelle qui vous enivre totalement. J'avais pourtant passé l'âge de m'adonner à ces jeux de séduction, mais c'était plus fort que moi...

J'avais été plutôt flatté de voir que ma barbe faisait son petit effet, y compris chez Helena. J'avais bien remarqué sa gêne et ses joues rouges ce matin. Il faudrait peut-être que je la garde cette barbe. Pourquoi pas après tout ?

J'avais senti que quelque chose avait changé chez elle. Elle parlait moins, observait beaucoup, semblait plus timide. Ce n'était pas dans ses habitudes. Comme si elle avait peur de dire une bêtise. J'espère qu'elle ne me trouvait pas trop insistant. Je passais mon temps à lui parler et à lui sourire mais j'étais en même temps si heureux de la retrouver ! Elle m'avait manqué la semaine dernière. J'ai d'ailleurs cru comprendre qu'elle s'était ennuyée de moi également. Le savoir m'avait fait plaisir malgré moi.

Je détournai le regard un instant, tentant de me laisser accaparer par mon téléphone pour ne plus passer de longues secondes à la regarder comme je le faisais depuis ce matin. J'avais bien peur de ne pas être très discret ! Helena s'était tournée vers le hublot, apparemment en grande contemplation de la piste d'atterrissage sur laquelle notre avion n'allait pas tarder à décoller, et je me demandais à quoi est-ce qu'elle pouvait bien penser.

PDV Helena

Je faisais mine de prêter attention à ce qu'il se passait sur la piste d'atterrissage pour ne pas regarder Emmanuel. J'étais bien consciente de ne pas être très discrète depuis ce matin mais mes collègues étaient là alors je me devais de faire attention. Je redoutais le moment où nous allions nous retrouver seuls cet après-midi. Je ne suis même pas sûre que j'arriverais à me concentrer sur mon travail, j'avais totalement la tête dans les nuages depuis ce matin...

Une hôtesse vint nous présenter les consignes de sécurité et nous assurer que l'avion allait bientôt décoller, me permettant enfin de sortir de ma rêverie. Je me tournai vers mes collègues, remarquant au passage qu'Emmanuel était concentré sur son téléphone. Cependant, à peine me fus-je retournée qu'il leva les yeux de son écran pour me sourire. Je lui rendis son sourire, toujours aussi gênée, non sans me rendre compte du regard insistant que Mounir continuait à avoir sur nous.

[...]

L'atterrissage à Brest était prévu à 13h30 et nous décidâmes de déjeuner dans l'avion pour ne pas perdre de temps une fois arrivés sur place. Emmanuel planifiait le déroulement du meeting de ce soir avec Mounir et Sibeth et j'écoutais attentivement la discussion, comme à mon habitude.

Nous descendîmes de l'avion avec quelques minutes de retard sur le planning initial et prîmes un taxi pour nous rendre à l'hôtel. Une fois arrivés là-bas, je pris possession de ma chambre et m'assis sur le lit king size bien trop grand pour moi. Je contemplai la pièce du regard, l'élégante tapisserie, le mini bar, l'énorme écran plat, les lys blanc disposés dans un vase sur ma table de chevet... et soupirai. Je dois avouer que travailler pour Emmanuel avait ses avantages, même si je n'étais pas encore habituée à tout ce luxe qui m'effrayait un peu au premier abord.

Je déballai mes affaires et me rendis dans la spacieuse salle de bain pour me rafraîchir, faire quelques retouches sur mon maquillage et me changer pour être plus à l'aise pour les visites de l'après-midi. Je m'assis ensuite sur le lit avec un bon livre. En ce moment, je relisais La Fille de Papier de Musso. Plongée dans le récit, je ne vis pas le temps passer et sursautai lorsque j'entendis quelqu'un frapper à la porte de la chambre. Je me levai, déposai le livre ouvert sur la table de chevet, enfilai mes converses et allai ouvrir.