Chapitre 15 - Période de doute

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PDV Helena 

J'avais passé le week-end en compagnie de ma sœur et de mes parents avec qui j'avais aussi fêté mon anniversaire. Mes parents n'étaient pas montés sur Paris depuis longtemps et, le beau temps étant au rendez-vous, nous en avions profité pour visiter la capitale. Paris était une ville pleine de surprises et j'avais beau habiter ici depuis cinq ans, je n'en connaissais pas encore tous les secrets.

Mes parents étaient repartis en train hier soir aux alentours de 18h et j'avais passé le reste de la soirée avec ma petite sœur. Nous avions bu un verre et flâné sur les quais de Seine avant que je ne rentre chez moi.

Mes parents n'étant pas au courant, nous n'avions pas parlé de l'incident pendant le week-end, car je ne voulais pas leur faire peur ou les inquiéter, mais Anaïs s'enquit de mon état dès que nous nous retrouvâmes seules. Je lui dis la vérité ; que j'allais mieux et me sentais libérée de ce sentiment d'angoisse qui me rongeait depuis quelques semaines. J'avais décidé de prendre un nouveau départ et d'aller de l'avant, pour moi comme pour Emmanuel : il s'inquiétait trop pour moi, je devais le décharger de ce fardeau.

Je savais qu'Emmanuel avait arrangé ses rendez-vous afin que l'on ait moins de déplacements en dehors du QG ces dernières semaines, mais, la campagne électorale s'intensifiait, il allait avoir besoin de moi sur le terrain. J'allais donc faire en sorte de reprendre mon travail au top de mes capacités. J'en avais vu d'autres, je pouvais le faire. Avec un peu de détermination et de volonté... Oui, j'allais m'en sortir. Et Emmanuel méritait que je me donne à fond dans cette campagne...

Je m'étais bien gardée de dire à ma sœur que la relation entre Emmanuel et moi était devenue plus ambigüe. J'étais assez perdue comme ça dans mes sentiments, je n'avais pas besoin de spéculations extérieures. Elle me parla de ses vacances qu'elle allait prendre mi-février. Elle irait à Londres avec Justine, une de ses amies que je connaissais bien. J'étais contente pour elle, cela allait lui faire du bien de faire une pause, de s'éloigner de son patron abusif pendant un temps. Quant à moi j'allais travailler, comme d'habitude : je pense que je ne risquais pas de prendre des vacances de si tôt.

Le lendemain, je me réveillai d'excellente humeur, prête à affronter cette nouvelle journée. Je devais l'avouer, j'avais hâte de revoir Emmanuel. Nous avions aujourd'hui une visite avec la Maire de Paris, Anne Hidalgo, qui m'intéressait particulièrement, car Emmanuel allait discuter avec elle du déploiement du réseau de transports et des espaces verts de la ville, une initiative qui piquait ma curiosité. Je pris mon petit-déjeuner puis allai me préparer. Je devais rejoindre Emmanuel devant le QG à 8h.

PDV Emmanuel

Je finis d'ajuster ma cravate puis enfilai ma veste de costume sur mes épaules. Tout en mettant un peu de parfum, je jetai un coup d'œil à mon reflet dans le miroir avant de passer une main lasse dans mes cheveux, un soupir s'échappant de mes lèvres. J'étais dans une période de doute en ce moment. Professionnellement, j'avais parfois peur d'échouer. Sentimentalement également. Je ne voyais pas assez Brigitte ces temps-ci, il fallait que j'y remédie. Pourquoi ne pas prendre quelques jours de vacances, histoire de me ressourcer ? Il faudrait que j'y réfléchisse.

Mais, pour le moment, je devais aller travailler. J'avais rendez-vous avec la Maire de Paris aujourd'hui et cette entrevue, comme toutes celles que m'accordaient les maires de France, me tenait à cœur, non seulement car je pouvais prendre note des projets des villes et arrondissements que je visitais, mais aussi car ce seront les maires qui me permettront d'obtenir les 500 signatures dont j'aurais besoin pour rendre ma candidature à l'élection présidentielle officielle. Sans ces signatures, l'aventure s'arrêtait ici et ça aurait été dommage. J'avais plein d'idées pour mon pays, mais j'avais peur que celles-ci ne plaisent pas aux Français, ou bien qu'ils ne me fassent pas confiance. C'était surtout cela que je redoutais.

His Fate | Emmanuel MacronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant