5. Nuit de cauchemars

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Un nouveau chapitre assez dense et un peu sombre, bonne lecture !


   « Les armes se sont entrechoquées et le sang a coulé en masse recouvrant nos armures et nos vêtements. Je ressens encore le goût métallique du mien. Ce jour-là nous fûmes comme possédés, nous avancions et taillions nos ennemis en pièces. Nous étions moins nombreux, et ils étaient plus forts. Mais nous avions ces hommes de notre côté. Ces quelques hommes et femmes qui ont fait pencher la balance à eux seuls en repoussant l'ennemi jusqu'aux portes de l'enfer. Quoi qu'à bien y repenser cet endroit ressemblait bel et bien à l'enfer. J'ai pu combattre aux côtés de l'un de ces hommes durant quelques minutes. J'ai pu constater de sa force et de sa bravoure. Ce jour-là nous vainquîmes. Ce jour-là nous triomphâmes du mal à nos portes. Ce jour-là, quelques hommes exceptionnels nous menèrent à la victoire. »


* * *


   L'odeur de la mort recouvrait l'atmosphère comme un voile pathologique et putride. Les soldats qui avaient perpétré ce massacre devaient désormais nettoyer le champ de bataille. Chacun récupérait ce qu'il pouvait sur les corps avant de les balancer dans une charrette qui les rejetait à une lieue de là. Ils n'avaient ni le temps ni les moyens de brûler ou d'enterrer les corps de quinze milles Orcs. Les hommes qui continuaient à affluer par la Brèche étaient immédiatement envoyés pour aider au nettoyage. Cette besogne était un mal nécessaire pour éviter que la peste ou quel-qu'autre maladie ne se répande.

  -   Qui a ordonné ça ? Lança-t-il rageusement.

  -   Le seigneur Doegray.

  -   Et qu'en pense Griff ?

  -   Le commandant Griff est trop occupé pour le moment il a donc remis la charge de ces quelques besognes au sieur Doegray. Répondit le serviteur avec lassitude.

  -   Et où est donc Doegray ? J'aurais besoin de m'entretenir avec lui.

  -   Eh bien en tant qu'officier supérieur vous pouvez lui envoyer une requête d'entretien en urgence.

  -   Faites-donc cela.

  -   Bien monseigneur je vais lui porter le message, veuillez attendre ici quelques minutes.


* * *


   -   Encore toi ? Que veux-tu armagicien ?

   -   Vous avez ordonné de rejeter les cadavres des Orcs sans les brûler ?

   -   C'est exact, cela te pose-t-il un quelconque problème ?

   -   Moi ? Absolument aucun, mais cela risque fort d'en poser un pour le reste de la forteresse.

   -   Éclaire moi donc de ta lumière. Dit-il d'un ton sarcastique.

   -   Si vous ne faites pas brûler ces Orcs, un tel charnier risque d'attirer une foule de créatures que vous ne désirez pas voire en ces lieux, et en particulier des goules.

   -   Des goules ? Répondit-il d'un air circonspect. Dis-moi, es-tu sûr qu'il y a des goules ici ? Car dans notre monde elles se font bien rares. Et sais-tu combien exactement coûte de faire brûler quinze milles cadavres ? Il faudrait organiser des bûchers à ciel ouvert et utiliser des tonnes de bois. As-tu vu un seul arbre dans les parages ? Moi non et nous n'avons pas le luxe de brûler nos maigres réserves alors que nous ne sommes là que depuis une semaine. Enfin il faudrait augmenter les tours de gardes, et affecter des soldats à ces bûchers. Nous ne possédons pas non plus le luxe de risquer la vie de nos hommes en les envoyant à l'extérieur de manière répétée. Je dois également veiller à éviter toute rébellion de leur part et les pousser à bout après une telle bataille ne fera que nous rapprocher de la suivante ! Tu croyais peut être que ma décision était irréfléchie et que je l'avais prise par dépit ou par ignorance ? Détrompe-toi Ethan de Thorn ! Et maintenant si je te revois devant moi où que tu décides de tenter quoi que ce soit contre les ordres je te ferais enfermer dans un cachot.

Blue Sword (Tome 1) - Fort SchradeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant