Chapitre 6

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Lorsqu'ellearriva, Markus avait déjà réintégré sa cellule et avait enfiléune combinaison propre qui lui avait été laissée. La cellulesentait la vague odeur âcre de la teinture, et Rosanna en déduitque Weir avait fait désinfecter la pièce durant leur absence. Tantmieux !songea-t-elle.

« Vous devez vous sentir mieux. J'ai un petit cadeau pourvous ! »

«Qu'espérez vous ? Que je vous épargne si je sors d'ici ? »

« Non, quoique j'avoue que ça m'arrangerait, ça me faitsimplement plaisir de vous aider un peu de mon mieux. »

Les yeux de Markus s'étrécirent, et Rosanna se sentit transpercéepar son regard, comme s'il détaillait son âme. Il dut juger qu'ellene mentait pas et qu'elle était un peu folle, car il détourna leregard en haussant les épaules d'un air désinvolte.

« Alors ça ne vous intéresse pas ce que je vous ai amené ? »

« Soit, montrez moi, humaine. »

«C'est une brosse à cheveux, pour vous recoiffer, et je m'appelleRosanna ! »

« Qu'importe votre stupide nom ? »

« Vouspréférez que je vous appelle - le wraith - ? »

Encore un de ses drôles de regard.

« Non, - Rosanna - , je n'aimerais autant pas. Donnez-moi votrepeigne. »

« Ce n'est pas un peigne, mais une brosse, c'est plus rapide etconfortable pour le démêlage, et j'ai mis un élastique sur lemanche, si vous voulez vous les attacher. » exposa-t-elle enfaisant glisser l'objet sous la barrière.

Lewraithl'attrapa, détailla le bout de plastique bleu, puis le planta dansses cheveux.

« Non, pas comme ça, elle va se coincer dans vos nœuds et ilfaudra tout couper. Commencez pas la pointe puis remontez. »expliqua-t-elle en mimant le geste.

Markus lui gronda au nez, mais fit ce qu'elle lui disait.

Il lui fallut très longtemps pour venir à bout des nœuds épais etserrés qu'il avait sur la tête.

Lorsqu'il eut fini, il détacha l'élastique et, songeur, en testal'élasticité des doigts un instant.

« Vous utilisez quoi vous, pour les attacher ? »

« Des liens, de cuir principalement, ça ne glisse pas durantune chasse ou un combat. »

« Si vous faites assez de tours, celui-ci non plus ne glisserapas. »

Méditant ces paroles, Markus s'attacha les cheveux en un catoganbas, puis secoua un peu la tête pour rester la véracité despropos.

Visiblement satisfait du résultat, il se releva d'un bond rapide ets'étira de toute sa hauteur.

Rosanna en eut le souffle coupé : soudain, derrière leprisonnier pouilleux et affamé, elle voyait le prédateur dont larace régnait en maîtresse sur cette galaxie.

Même s'il avait toujours ce teint un peu hâve qu'ont tous lesaffamés, et que sa tenue ne lui rendait vraiment pas justice, ilétait impressionnant, et esthétiquement beau, dut-elle reconnaître.

Markus arrêta son geste et la fixa un instant.

« Qu'y a-t-il ? »

Rosanna, prise en flagrant délit de dévisagement, rougit etdétourna les yeux en s'excusant.

Au-delà des étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant