Chapitre 11

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Ils avaient passé une sorte d'accord tacite. Ne pas parler de ce quis'était passé.

Ilsreprirent leur discussions quotidienne, bien que Markus y aieintroduit un changement important. Il exigea qu'en échange desinformations qu'il donnait sur les wraiths,Rosanna lui parla en retour des coutumes humaines se rapportant ausujet. Leur échanges commençait souvent par opposition des deuxpeuples dans leurs différences, pour finir par convenir qu'ils seressemblaient bien plus qu'il n'y paraissaient de premier abord.

L'alienessaya de lui expliquer le liens viscérale qui lie un wraithà sa ruche et à sa reine, et pourquoi aucun wraithnormalement constitué n'hésiterais un instant à courir au devantde la mort si sa reine l'exige, aussi égoïste, cruelle et incapablesoit elle.

De son côté, la terrienne tenta de lui expliquer l'amitié, et soncorollaire l'amour, relations librement choisies qui pousse leshumains à dépasser leur limites, pour le meilleur et pour le pire.

Ils finirent pas tomber d'accord que les deux se ressemblaient, carles deux comportements avaient permis à leurs races respectives desurvivre, et étaient à la base des relations entre individus.


Ledocteur Weir accueillit avec un enthousiasme mitigé le nouvelaccord, craignant que lewraith,si il s'enfuyait, ne communique les informations à ses pairs.Néanmoins, lorsque Markus accepta de détailler le plan d'un Dart,avec ses points forts et ses points faibles, les pièces les plussimple à remplacer et les plus complexes, en échange dufonctionnement global d'une voiture, véhicule terrestre qui semblaitle fasciner, ses craintes diminuèrent grandement.


Aubout d'une semaine à peine, alors que tout allais encore bien, à lasurprise générale, c'est Ronon qui vient s'enquérir de quand ilfaudrait à nouveau chasser un autre wraithpour sustenter Markus.

Ce fut la première fois que les deux guerriers eurent une discussioncivilisée.

Markus expliqua alors que les terriens l'avait capturé alors qu'ilétait déjà affaibli. Au minimum il lui fallait manger toutes lesdeux ou trois semaines, au-delà de quatre, il risquait de sérieusescomplications, jusqu'à la mort, qu'il avait frôlé de peu.

Ronon partit donc, tout sourire, pour réclamer l'organisation d'unechasse dans les jours à venir auprès de la directrice de la cité.

« Ilme hait, pourquoi s'offre-t-il de m'amener de quoi survivre ? »avait il demandé après le départ du satédien.

« Ila été, ce que vous appelez un coureur, avant que le ColonelSheppard ne lui offre de rejoindre la cité, et son monde natalSateda,à été ravagé par les wraiths.Je crois que cela lui fait plaisir de les chasser comme lui a ététraqué, puis de les voir mourir de la même manière que ceux qu'ila aimé. En gros, vous lui servez d'instrument de sa vengeance. »expliqua-t-elle avec simplicité, sans réaliser la puissances desaccusations derrière ses mots.

« Etvous, que pensez vous des wraithsqui ont ravagé Sateda ? »

Rosanna réfléchis un moment avant de répondre.

« Je ne sais pas trop, je n'y étais pas. Je comprend que voustuiez pour vous nourrir, vous êtes des prédateurs, mais génociderun peuple entier, juste par quoi ? Par colère, par cruauté,par jalousie ?

Je ne comprend pas. Condamner un homme qui a tout perdu, à ne jamaisse reconstruire, à toujours fuir, et perdre encore et encore tout cequ'il a perdu, juste pour se divertir, ça non plus, je ne comprendpas. » finit elle par répondre, un air désolé sur le visage.

« Ditcomme cela, ça semble si cruel et gratuit. » feula le wraith,songeur.

Markus s'abîma un moment dans sa réflexion. Rosanna attenditpatiemment, il finirait pas arriver au bout de son développent, etla discussion continuerait.

« Rosanna, vous m'avez fait confiance, il y a quelques jours,pourquoi ? »

« J'ai choisis de le faire,car je suis persuadée que rien nepeut être pur méchanceté. Aucun n'être dans l'univers ne peutêtre que mauvais. Notre origine nous pousse bien sur plus d'un côtéou de l'autre, mais rien n'est figé, rien n'est prédestiné. Onpeut toujours choisir, à tout moment, de ce que nous ferons. Onchoisit qui on est. Personne ne peut le faire à notre place. »

Markus rit d'un rire glacé comme le cosmos, froid et cruel, sansjoie.

« Humain, humain rêveur, que vous pouvez être naïf. On nechoisit pas sa naissance, ni sa vie. Elle vient, à nous de laprendre et de s'y faire sa place à coup de griffe. »

Lewraiths'approcha au plus près des barreaux, dans cette posture arrogantedu maître venu prendre son dû.

« Vousne m'avez jamais demandé ce que je faisais avant. Je vais vous ledire, Rosanna. J'étais un traqueur, j'ai voué mon existence àparcourir la galaxie en solitaire, loin de ma ruche, afin de repérerles planètes prête pour une récolte, celle qui se rebellaient, ouà chasser des coureurs, pour la gloire de ma reine. J'étais surSateda,traquant les survivants après l'attaque orbitale, j'étais sur milleautre monde, chassant et tuant pour ma reine. Je n'ai jamais remis saparole en question, j'ai toujours fait avec zèle ce qu'elle m'asdemandé. Comment me trouvez vous maintenant Rosanna ? »

Rosanna rit à son tour, d'un petit rire grêle et triste.

« J'ai de la peine pour vous. Je n'ai jamais demandé, je n'enavais pas besoin, je vous ai écouté, j'ai vu ce qui se cachaitderrières vos gestes. J'ai vu le grand chasseur, le guerrier, j'aivu le tueur.

Mais j'ai aussi vu une âme triste, et seule.

Depuisvotre arrivée, vous n'avez jamais essayé de vous échapper, pasmême quand vous auriez pu. Vous n'avez aucun espoir de secours. Lesvôtres ne vous cherchent pas, vous ne comptez pas. Juste un insectede plus dans la grand ruche. Que ce soit Satedaou une autre planète, je n'ai qu'a regarder vos mains pour voir lesmorts, je n'ai qu'à regarder vos yeux pour les entendre hurler.

Votre reine ne vous a jamais dit merci pour ces siècles desacrifices, elle ne vous a jamais dit que ce que vous faisiezcomptais, était important. Quelqu'un vous-a-t-il déjà dit « toutvas bien, je suis là ? ». »

Rosanna se releva doucement, refermant le carnet ouvert sur cesgenoux.

« Vous savez Markus, avant de vous rencontrer, je pensais êtreune personne banale, sans rien de spécial. Je pensais n'être ni unedéshéritée de la vie, ni une privilégiée. Et je vous airencontré, fier, inébranlable, intact malgré la violence, la faim,la solitude. Je me suis dite : Voilà un être maître duvaisseau de son existence, envers et contre tout. Puis j'ai vuderrière le voile. J'ai vu la souffrance tellement présente qu'elledevient la norme, une vie qui n'en est pas une. Vous ne vivez pas,Markus, ni hier, ni aujourd'hui. »

Elle s'approcha de la porte, la main sur le commutateur, elle seretourna.

« Je choisis, j'en ai eu le courage et vous ? Au revoirMarkus. »

Les yeux jaune, brûlant d'une haine meurtrière la transpercèrentalors qu'elle quittait la pièce.

Les hurlement de colère la poursuivirent loin dans les couloirs.

Au-delà des étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant