Chapitre 9

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Durantles jours suivants, Rosanna trouva une sorte de routine. Le matin,avant d'aller déjeuner, elle apportait de l'eau à Markus, pourqu'il puisse faire sa toilette. Après son repas, elle revenait etrestait avec lui à discuter de la culture wraithjusqu'à midi. Elle revenait ensuite le soir, durant environ uneheure, et ils revenaient sur un point ou un autre de leur discussiondu matin.

Elleappris énormément de choses, sans que le wraithait à en parler. Elle remarqua ainsi que chaque matin, ce dernier secoiffait et arrangeait son bouc avec un soin maniaque, après s'êtresobrement lavé. Il faisait son lit d'une manière étrange, quin'aurait rien eu à envier au carré militaire, et il mettait unpoint d'honneur à l'attendre debout, les mains dans le dos, un airdésinvolte sur le visage.

Celamalheureusement ne dura que quelques jours. Le wraithdevenait de plus en plus irritable et grincheux. Un jour il envoyamême voler la table, qui se fracassa dans des gerbes d'étincellescontre les barreaux.

Rosanna remarqua aussi qu'il mettait de moins en moins de soin dansson hygiène personnelle, et qu'il grognait et feulait de plus enplus comme un prédateur affamé quand elle arrivait.

La faim poursuivait ses ravages, et il eut le teint de plus en plusgrisâtre, les traits hâves, tandis que ses plaies suppuraient deplus en plus, tâchant sa combinaison et empestant l'air.

Même Rosanna dut reconnaître que le sortir de sa cage dans sonétat, était de la folie.

Elleespaça ses visites, car son apparition semblait plus faire souffrirle wraith,qui n'était plus très cohérent d'ailleurs, qu'autre chose.

Afin de garder un œil sur lui, elle demanda à avoir les images desurveillance de la cellule sur sa tablette.

C'est le cœur brisé face à tant de souffrance qu'elle l'observaitmourir à petit feu.

Cela faisait deux jours qu'elle hésitait à aller demander àSheppard d'abréger son tourment. Elle ne pouvait en aucun cas luioffrir une vie innocente pour se sustenter, mais elle ne pouvaitsupporter de voir un être ravagé par tant de souffrance.


Celui que le colonel avait surnommé Markus n'était plus qu'unesprit malade et mourant luttant de toutes ses forces. Il avaitdepuis longtemps réduit son mobilier à l'état de brindilles, et ilhurlait à s'en exploser les poumons toute la journée.

Il s'était gravement brûlé contre les barreaux d'énergie ententant d'attraper les deux hommes qui était venus le voir laveille. Les plaies ne guérissaient pas, et ne guériraient pas, vuson état.

Délirant et désespéré, il tenta l'impossible.


Rosanna contemplait tristement le petit écran qui lui montrait endirect, les souffrances de son protégé. Elle détestait regarder,mais s'y sentait obligée. Soudain, elle éclata en pleurs, réprimantdes cris de désespoir. Sur l'écran, Markus tentait en vaind'aspirer sa propre vie afin de calmer la faim qui le tuait.

Révulsée par ce qu'elle voyait, la jeune femme se roula en boule,secouée de gros sanglots. Ses sanglots s'apaisèrent, puis setransformèrent en petits hoquets nerveux alors qu'elle se relevaitpour partir en courant dans les couloirs.

Elle fonça droit au quartiers de Sheppard, mais en pleine journée,il n'y était bien sûr pas.

Elleignorait en revanche ou se trouvaient les quartiers du satédien,elle repartit donc à fond de train jusqu'au bureau de Weir.

Au-delà des étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant