Chapitre 15

12 1 0
                                    


Rosanna dut rester à l'infirmerie près detrois semaines. Elle avait fait partie des blessés les plus graves,ceux dont les vies avaient failli s'éteindre.

Alors que les lits autour d'elle se vidaientpetit à petit, elle restait là, incapable de se redresser ou debouger beaucoup plus que la tête. Chaque geste, chaque respiration,chaque déglutition allumait, malgré la morphine, un feu brûlantdans son corps.

Elle dormit beaucoup, et chaque fois qu'elle seréveillait, quelqu'un était là pour lui tenir compagnie.

Le professeur Mattison lui avait apporté dansune jolie coupe Ancienne quelques fruits extraterrestres. Il luiavait ensuite souhaité bon rétablissement, qu'il attendait avecimpatience car il avait besoin de ses talents d'artiste pour faireami-ami avec une race alien dépourvue de bouche, qui communiquaiententre eux on ne savait trop comment, et avait essayé d'entrer encontact avec les terriens via des dessins sur des tablettes d'argilefraîche. Le professeur s'était montré médiocre à ce petit jeu,et il désespérait.


Giacomettilui avait aussi rendu visite très régulièrement. Elle avait eu lebras cassé, et un grand coup à la tête lui avait laissé une bossede la taille d'un œuf. Elle avait expliqué face à l'insistance deson amie alitée qu'elle était avec Weir et les autres diplomateslors de la prise d'otage. Les faux diplomates Frygiensavaient tenté de prendre le contrôle de leurs armes pour ensuitetous les prendre en otage. Ils avaient échoué, et presque tous lesNamurasprésents, ainsi que les diplomates terriens, avaient pu seretrancher dans le sommet de la tour principale. Quatre Marinesavaient perdu la vie dans cet affrontement.

LesFrygienss'étaient alors retranchés à leur tour dans une des salles decontrôle auxiliaires, d'où ils avaient lancé leur immonde compteà rebours.

Depetites unités de Marines étaient dispersées un peu partout dansla cité, mais Weir leur avaient ordonné de ne pas agir. Ce n'estque lorsque le Wraithavaitcommencé son massacre, suivi par un Ronon au moins aussi déchaînéet par l'unité qui s'était mise sous ses ordres, que Weir avaitordonné un assaut global. Il n'avait pas fallu longtemps pourarrêter ce qui restait de la force frygienne,qui moisissait actuellement dans les cellules de la cité.

Deux jours après le drame, alors qu'ellen'avait pas encore repris conscience, une grande cérémonie avaitété organisée. Les dix-huit victimes terriennes de ce jourterrible reçurent les derniers hommages dans cette galaxie, puisleur dépouilles furent renvoyées sur Terre pour leurs obsèques.

Lemême jour, Weir avait ratifié un traité de collaboration avec lesNamuras,lequel stipulait qu'en échange d'un accès prioritaire aux réservesde Naqhadah des Namuras,Atlantis leur offrait un soutien militaire, médical ettechnologique. Les Namurasétaient alors rentrés, ramenant chez eux leurs défunts, un traitéd'alliance inespéré, et une grande caisse de médicaments poursoigner leurs blessés.


De tout cela Rosanna ne vit rien, pas plusqu'elle ne vit les grands chantiers mis sur pied pour réparer lacité mise à mal par les bombes et les tirs.


Markus vint chaque jour lui tenir compagnie,d'abord présence silencieuse à ses côtés, puis dès qu'elle eutrepris assez de force pour pouvoir discuter, il reprit avec plaisirleurs échanges culturels.

Lorsqu'elle lui demanda comment cela se faisaitqu'il ne soit enfermé nulle part, l'alien lui expliqua que personnen'avait osé le remettre en cage dans les jours suivant le drame. Etlorsque Weir avait eut un peu de temps, elle l'avait convoqué. Ellene pouvait lui rendre sa liberté, mais son acte de bravoure lesayant tous sauvés, elle ne pouvait donc plus le traiter comme unsimple prisonnier. On lui avait attribué une chambre personnelle,avec tout le confort requis, il pouvait se promener librement danstoutes les zones d'accès non restreint de la cité, et enfin on luiavait rendu ses vêtements.

Elle ne lui avait imposé que trois conditions,qu'il avait accepté sans broncher. Un garde devait l'escorter danstout ses déplacements, il devait porter un gantelet plus léger, encuir renforcé d'acier à chaque fois qu'il quittait ses quartiers,et enfin, il devait prévenir au moins une semaine à l'avance lorsqu'il désirait se nourrir.

Rosanna reconnut de bon cœur qu'il étaitéblouissant et d'une grâce impressionnante dans son long manteaunoir qui lui allait à la perfection. Il avait aussi trouvé, elle nesavait trop où, de quoi se faire une coiffure qui n'aurait rien euà envier à celle d'un guerrier viking.

Deux petites perles de métal tenaient son longbouc bien en place, tandis que deux autres perles ornait les deuxlongues tresses qui encadraient son visage. Le reste de ses cheveuxétait retenus en arrière par une sorte de demi-catogan.

Lorsqu'elle lui avait demandé s'il avait unecoiffure aussi complexe pour chasser le Tuzi, il lui avait avouéqu'il profitait de ne pas avoir grand-chose de trop physique à fairepour s'offrir quelques excentricités capillaires.


Un jour alors qu'elle faisait quelquesexercices de rééducation en compagnie de Beckett, elle vit Rononarriver, l'arcade fendue et un gros pansement de fortune sur le bras.Le médecin s'était précipité pour le soigner. Alors qu'ildéballait la plaie sur son bras pour la nettoyer, Beckett se renditcompte qu'il s'agissait d'une morsure profonde.

Rononlui avait alors expliqué qu'il s'entraînait au combat encompagnie du wraith.Il avait réussit à le plaquer au sol, et avait essayé de luipasser un bras sous la gorge pour l'étrangler. Le wraithl'avait alors violemment mordu, avant de lui mettre un immense coupde tête en pleine arcade. Puis il s'était retourné et l'avaitplaqué au sol, la lame d'entraînement en bois plaquée sur sajugulaire.

Rosanna ne put s'empêcher d'intervenir.

« Vous vous êtes entraîné avecMarkus ? »

« Ilm'a défié il y a quelque temps déjà, nous nous sommes battus sansque l'un ne prenne vraiment le dessus sur l'autre. Il y a avait desmarines qui ont assisté au combat, et Teyla lui a demandé s'ilvoulais bien montrer à tous comment les techniques de combat wraithspeuvent être contrées. J'aurais jamais cru qu'un de ces bâtardsaccepterait ! » conclut il, d'un ton où transparaissaitce qui aurait presque pu être du respect.

A peine Beckett eut-il fini de lui faire sonpansement, que le Satédien était reparti pour réclamer sarevanche.



Au-delà des étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant