Ils avaient 19 ans quand ils se fréquentaient encore, et faisaient les 400 coups, le temps les a éloignés, séparés, effacés, des cœurs se sont brisés. Chacun a mené son propre bout de chemin.
Après avoir été viré de son job de vendeuse, Ruby, décide...
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-Comment as-tu réussi à surmonter ça ?
-Je n'y suis jamais arrivé. C'est pour ça que j'ai tant besoin de Jetsen à cette période... La première année a été la plus difficile, arrivé à cette date, je suis rentré dans une roue infernale ou je broyais du noir, il n'y a que Jet qui a réussi à m'en relever. Chaque jour est une thérapie pour moi. Depuis tous les ans à cette date, il me promet d'être la pour éviter que je replonge, mais cette fois-ci, il ne peut pas...
-Ou est-il ?
-Il bosse.
-Son patron ne peut pas lui laisser une petite semaine ? Il a bien débarqué a l'improviste la dernier fois.
-C'est compliqué, disons que Jet a un patron et qu'il est aussi son propre patron...
-Ouais en effet j'y comprends rien en même temps je n'ai jamais compris ton frère.
-Dimi...
-Quoi c'est vrai, un coup il est là et ne te lâche pas puis il disparaît du jour au lendemain te laissant seule pendant des mois ! Quand je suis parti c'était déjà comme ça... Mais on ne parle pas de ça. Raconte-moi...comment c'est arrivé ?
Elle se redresse en tenant sa serviette contre elle et se faufile sous les draps comme devenu pudique soudainement. Elle s'adosse à sa tête de lit et commence à se triturer les doigts. Je pousse la boîte qui contient toutes mes lettres et j'installe ma tête sur ses jambes, mes mains repliées sous ma nuque, le drap recouvrant tout juste ma queue. Elle me sourit timide, et inspire plusieurs fois profondément. Puis ses magnifiques prunelles se braquent enfin dans les miennes et mon cœur se serre déjà, j'appréhende ce que je vais entendre.
-Tu te souviens l'autre soir chez toi quand tu as mentionné le fait que mes parents.....
Putain mais oui je percute alors ! Les regards insistant de Teck et Tony , ils avaient compris eux ! Les enfoirés auraient pu me faire part plus tard de ce moment là, quoique plus tard, la situation avait dégénéré...
J'acquiesce.
-En effet, depuis la retraite anticipée de mon père, ils s'étaient mis a beaucoup voyagé, ils voulaient faire le monde entier ! sourit elle. Et... comme tu t'en es souvenu, ils rêvaient et ils avaient décidé de partir visiter les îles Maldives...
Je sais que ce qui va suivre n'est pas la meilleure partie. Ruby colle sa tête contre le mur et regarde droit vers le plafond.
-Ce jour là, il y a eu des intempéries... Leur avion ne se trouvait plus qu'à une heure de vol des îles mais les perturbations étaient beaucoup trop forte, ils se sont crashé. L'avion n'a jamais été retrouvé dans l'océan, seule la boîte noire.
-Comment ça ils n'ont jamais retrouvé l'avion ? je demande en me redressant et en me couvrant un peu plus, ma nudité devenue gênante dans cette conversation.
-Le choc aurait été si violent, que l'avion aurait explosé en des milliers de particules...
-Mais c'est... je passe une main dans mes cheveux, c'est carrément dingue.
Je la regarde perdu, tentant de visualiser la scène dans mon esprit. Une scène chaotique. Mais ses yeux sont rivés dans le vide et n'en sortent pas.
-D'après la boîte noire, poursuit-elle, et les derniers messages du pilote... : " Mayday, Mayday ! Boeing 457 en vol, nous subissons de grosses perturbations.... Rectification ! C'est une tempête, elle déchire le ciel....je ne vois rien à l'horizon....je n'ai aucune possibilité d'atterrir. J'attends vos instructions. À vous." Après ce message, on entends le pilote et son copilote crier qu'ils vont s'écraser... D'après les ingénieurs acousticiens qui ont passé des mois à écouter cette bande son en boucle pour tenter d'en extirper le moindre indice, le son de l'impact à été détecté. On entend l'avion se heurtant de plein fouet dans l'eau dans une course folle. Puis, plus rien.
Ses paroles sont tranchantes, et j'en ai la chair de poule, quelle horreur. Je glisse un bras derrière sa nuque pour la rapprocher contre moi, elle se laisse faire et appuie sa tête contre mon épaule.
