Chapitre 5

42 8 0
                                    

  Je les regarde l'un après l'autre, à la recherche d'une réponse logique concernant cette scène.

  C'est qui celle-là ? Pourquoi elle s'incruste alors que tout allait bien dans le meilleur des mondes ?

  Hugo a l'air de voir ma stupéfaction, il se gratte derrière la tête en me présentant l'intrus :

  - Gabri, je te présente Lydia. Et Lydia, voici Gabrielle, une amie.

  Une amie ? UNE AMIE ? Je suis sa MEILLEURE amie !! Non mais.

  C'est qui cette meuf même pour s'incruster ?

  - C'est qui cette meuf même pour s'incruster ?

  Oh, j'ai pensé tout haut...

  Pas grave.

  Mais Hugo semble maintenant embarrassé.

  - C'est une amie de ma cousine. Tu sais... celle qui habite à New York.

  Lydia, qui n'a pas l'air d'avoir mal pris ma remarque, s'exclama en souriant :

  - Helloooo ! Je suis si heureux de rencontrer un amie de France de Hugo ! En plus tu es toute cute !

  Elle a un sacré accent anglais dis-donc.

  Après ça, elle se penche pour me faire un câlin. Je reste toute raide. D'où elle m'enlace comme ça alors que je la connais ni d'Adam ni d'Eve ?

  Si ça se trouve elle est pleine de sueur, elle a des poux, ou pire... elle a la gastro.

  À ces pensées plutôt dégoûtantes, je me dégage rapidement.

  Hugo m'avait déjà parlé de sa cousine. Ses parents ont décidé d'aller vivre à New York lorsqu'elle avait quatre ans, et depuis il va lui rendre visite régulièrement pendant les vacances d'été.

  Mais jamais il n'avait parlé d'une pouffe brune au nom de Lydia.

  Jamais.

  - Qu'est-ce qu'elle fait là ? Je le questionne froidement.

  - Je me demande la même chose, dit il en riant.

  Il se tourne vers elle et lui pose une main sur l'épaule.

  - Qu'est-ce qui t'amène ici Lydia ?

  - Mon père a une travail dans ce ville jusqu'à l'année prochaine, alors il emmené toute le monde with lui.

  - Un travail. Cette ville. Il a emmené. Avec lui. Je la corrige en appuyant ma prononciation sur ses erreurs.

  - Gabri ! Mon MEILLEUR ami me reprend en fonçant les sourcils.

  - Quoi ?

  - Ne te inquiète pas, il faut bien que je améliore my french skills. Je vais étudier dans une école de France.

  Et elle rit, elle ressemble à une actrice avec ses dents super blanches bien alignées et son décolleté.

  Comme dirait mon oncle beauf : y'a du monde au balcon.

  On arrive au bout de la queue.

  Enfin ! Je vais me retrouver seule avec mon Hugo loin de Lydia l'américaine canon !

  Le vieux monsieur qui s'occupe de placer les gens dans les wagons pousse Lydia dans le prochain.

  Et il pousse Hugo avec elle.

  C'était prévisible.

  Il essaye de prévenir le monsieur qu'il fait erreur. Mais déjà de 1) il ne veut rien entendre, et de 2) Lydia le tire par le bras en rigolant.

  Il se retourne avant de s'asseoir et articule un "désolé" silencieux, qui m'est bien évidemment adressé.

  Je jette un oeil à la liste. Il n'y a rien pour me sauver de l'amie d'une cousine de New York sortie de nulle part qui me pique mon tour au tunnel de l'amour.

  Ni du vieux qui me pousse dans le prochain wagon.

  - Euh... non merci... je souhaiterais sortir d'ici... en fait... Je balbutie.

  - Moi aussi. Mais c'est pas possible non plus. Me rétorque-t-il de la voix la plus monotone qui soit, en attachant la ceinture de l'attraction sur mes genoux.

  Super.

  Alors que je pensais que ça ne pouvait pas être pire, vient s'asseoir à côté de moi un mec de mon âge, en pleurs.

  Merci Iris, c'était vraiment une très bonne idée cette sortie au parc d'attractions.

Quand l'amour va tout vaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant