- WHAT !?
Lydia tente de chercher une explication dans mon regard.
Je lui ai raconté pour Hugo et Marguerite.
Elle arbore maintenant une expression exagérément triste : ses sourcils sont exagérément inclinés vers l'extérieur, les comissures de ses lèvres sont exagérément basses, ses yeux sont exagérément tremblotants et sa respiration est exagérément haletante.
Elle plaque ses mains de chaque côté de son doux visage.
- Comment est ce que lui a pu faire ça pour moi ?
Je hausse les épaules, ne sachant quoi répondre. J'aurais bien aimé avoir Iris en renfort, mais mon amie est absente aujourd'hui.
Elle a bien choisi son moment tiens.
L'Américaine place ensuite son poing fermé sur sa poitrine, et me prend l'épaule avec son autre main.
- Merci beaucoup Gabrielle, grâce de toi je sais comment Hugo est. Il va voir après que lui a fait une erreur.
- Euh, ouais ?
Je me demande si elle pense à le quitter...
À sa place je pense que c'est ce que j'aurais fait.
Je pense.
En tout cas on décide de manger ensemble.
Au menu ce midi : gaspacho chaud en entrée, suivi de spaghetti "bolognaise" composés à 80% d'huile, et fromage blanc, sans goût sinon c'est pas drôle.
Je me force à avaler les pâtes, pour ne pas mourir de faim dans l'après-midi, pendant que Lydia fixe l'entrée de la cantine, les sourcils froncés, imperméable à toute discussion.
Elle n'a pas touché à son plateau et envoie même bouler ses quelques admirateurs qui osent venir lui demander comment elle fait pour "rester aussi faiche et stylée en étant ultra vénère sa mère".
En effet, la brunette se contente de répondre "Font de teint ! Get out of my way !", en faisant un geste sec - mais pourtant ample - de son bras.
Le plus drôle c'est qu'après ils partent sans poser des questions.
Tu parles d'amis.
Je vais me servir de l'eau, mais c'est sans compter sur Lydia, qui m'arrache la carafe des mains et se lève brutalement.
- J'ai soif, tu peux me la rendre ? Je lui demande, inutilement, puisqu'elle ne me calcule pas.
- YOU ! Crie-t-elle en barrant le chemin à quelqu'un.
Et ce quelqu'un, et bah c'est Hugo.
Of course.
Ils commencent ensuite à dialoguer dans un anglais parfait, empêchant au passage la plupart des gens de suivre leur conversation.
Mais en gros, de ce que j'ai compris, ça donne ça :
- Qu'est-ce qu'il y a ? L'interroge Hugo.
- QU'EST CE QUE TU AS FAIT DIMANCHE ?
- Comment ça ?
- RÉPONDS MOI.
- J'étais en ville.
- T'étais en ville..?
Lydia empoigne fermement la carafe d'eau.
- Repose ça Lydia.
- Étais-tu avec cette fille blonde, Hugo ?
- Pose ça.
- ÉTAIS-TU AVEC CETTE FILLE BLONDE ?
- ....oui.
L'eau gicle sur le visage d'Hugo, et son tee shirt gris se retrouve complétement trempé, tout comme le contenu de son plateau.
- VOUS ÊTES-VOUS EMBRASSÉS ?
Il entrouvre la bouche, pour donner sa réponse, quand Lydia attrape le petit récipient en plastique contenant le fromage blanc.
- NE ME MENTS PAS !!
La cantine entière retient son souffle.
- ....oui.
Le fromage blanc vient s'écraser entre les deux pectoraux du basketteur, laissant une grosse trace de gras circulaire et quelques morceaux à l'endroit de l'impact.
- Et donc toi tu embrasses cette fille !!! ALORS QUE TU SORS AVEC MOI !!! S'emporte Lydia. MAIS TU ES TELLEMENT UN PETIT ****** !!!
Hugo reste bouche bée un moment, devant tous ses spectateurs et une Lydia rouge de colère, avant de continuer :
- Mais... on sort pas ensemble.
- QUOI ?
- QUOI ?
J'ai crié ça en même temps que l'Américaine.
Mais attends attends, vraiment... Quoi ?
J'ai bien entendu ?
- On a flirté un peu pendant les vacances, mais ça s'arrête là. Je croyais que tu avais compris. Parce que...
Hugo n'a pas le temps de finir sa phrase.
Le plat de spaghetti vient à son tour percuter son torse finement musclé, avant de s'écraser lourdement au sol, brisant l'assiette qui allait avec.
- TU N'ES VRAIMENT QU'UN [insérer ici une ribambelle de gros mots américains bien clichés] !!! NE ME PARLE PLUS JAMAIS !!! C'EST FINI ENTRE NOUS !!!
La brunette effectue ensuite un grand mouvement de chevelure avant de sortir du self d'un pas rapide et assuré, en roulant du cul.
Waw.
Je me serais vraiment crue dans une série américaine là.
Le self tout entier est complètement silencieux, même les personnes qui servent la nourriture se sont arrêtés pour regarder la scène.
Hugo reste immobile un instant, et me jette un rapide regard vide de toute émotion avant d'aller s'asseoir sur une table au fond de la salle.
Seul.
Avec le peu de dignité qui lui reste.
Je peux sentir les yeux de tous les lycéens présents posés sur lui.
Par chance, le bruit de fond habituel reprend progressivement quand il commence à boire sa soupe.
Je reste un peu à le regarder, pensive, avant d'aller poser mon plateau.
Et celui de Lydia.
Ou du moins ce qu'il en reste.
Parce que oui, elle ne l'a pas pris en partant.
Je me sens étrange, mais bien, comme si la justice était rendue.
Même si... Hugo vient de recevoir une humiliation publique à cause de moi...
Enfin, de Lydia.
Et indirectement de moi, puisque j'ai raconté à Lydia ce que j'avais vu...
Elle méritait de savoir quand même...
Par contre je pensais pas qu'elle allait se venger aussi vite... Ni de cette manière...
Bref.
Je vais aller réviser pour mon contrôle de maths de cet après-midi, ça va me changer les idées.
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Bonjour ! (Ou bonsoir)
Je tenais à vous remercier pour vos votes. En effet, on a dépassé les 100.
Chaque vote me donne le sourire et me motive à continuer cette histoire !
Alors merci BEAUCOUP à vous tous, et particulièrement à TOI, cher/chère lecteur/lectrice qui lit ces quelques mots ! ;)
J'espère que la suite sera à la hauteur !
Sur ce, bonne journée (ou soirée) !
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Quand l'amour va tout va
Teen FictionMoi c'est Gabrielle, j'ai 16 ans. Hugo est mon meilleur ami depuis notre plus jeune âge. Il a pour habitude de m'appeler Gabri, mais j'aimerais qu'il m'appelle chérie. Avec Iris, mon autre meilleure amie, on a décidé que ce rêve devait devenir r...