Quand l'amour va tout va

Chapitre 16

  Il est déjà tard quand nous arrivons.

  Je ne saurais pas dire quelle heure exactement, mais la nuit est déjà tombée depuis un moment.

  Marguerite Collins habite une immense villa en bordure de la ville, face à un terrain vague - réhabilité en parking pour l'occasion -.

  Elle est fille unique, et pourtant je suis certaine qu'on pourrait faire tenir trois familles nombreuses chez elle.

  La fête se déroule dans l'aile nord de la maison : j'ai entendu dire qu'il s'y trouve une piscine intérieure, un jaccuzi et une salle des fêtes.

  Rien que ça.

  Accompagnée d'Iris, on entre par la porte d'entrée. Celle-ci est entourée de projecteurs et on entend la musique de l'extérieur.

  Ma meilleure amie se dandine dans sa robe. Elle est très mal à l'aise. On dirait un manchot.

  Elle lui va bien pourtant, sa robe. Ça fait ressortir ses yeux. Mais bon.

  En évoluant dans la foule, on se fait saluer par quelques personnes du lycée, que j'ai déjà vues avec Lydia.

  Ainsi que par leurs amis.

  Et les amis de leurs amis.

  Et les amis des amis de leurs amis.

  Je me sentirais presque célèbre dis donc.

  En fait il y a beaucoup de gens partout, qui boivent et fument on sait pas vraiment trop quoi.

  Je me demande comment je vais bien pouvoir retrouver Hugo au milieu de cette masse de fêtards décadants.

  Peut-être qu'Iris a un plan.

  - Iris ?

  - Oui ?

  - On commence par quoi ?

  - Alors... sur ma liste il est écrit que l'on doit d'abord.... trouver Hugo !

  Sans blague.

  - Et comment on fait ça ?

  - C'est très simple !

  J'attends qu'elle continue.

  Mais elle reste muette à me fixer comme une idiote avec ses grands yeux ronds.

  - Mais encore ? Je m'impatiente.

  - Ah ! Attends !

  Elle sort et feuillette son carnet, qu'elle a bien sûr emmené, et passe le doigt sur sa liste.

  - On peut demander à quelqu'un de nous dire où il est !

  Je soupire. Et commence à regretter d'être venue.

  En plus la playlist est vraiment nulle, même moi j'aurais fait mieux.

  - Aller Gabri désespère pas !! Tente de me requinquer la blondinette en levant le poing. Je suis sûre qu'on peut y arriver !

  Ses yeux brillent, elle y croit vraiment.

  Ça m'étonnerait fortement que qui que ce soit dans la pièce puisse nous dire où se trouve Hugo : un grand brun basique au milieu des grands bruns basiques.

  Bien qu'il soit plus beau gosse que la normale.

  Et plus grand aussi, accessoirement.

  Néanmoins, je déteste toujours autant parler aux inconnus. Je laisse donc à Iris le plaisir infini d'interpeller la personne de son choix.

  Et bizarrement, mon amie porte son attention sur un jeune homme titubant, qui semble avoir du mal à garder son gobelet de bière en main.

  Elle lui tapote gaiement l'épaule en demandant d'un air chantant :

  - Bonsoiiir ! J'espère que tu passes une bonne soirée ! Je voulais savoir si par hasard tu aurais vu mon ami...

  Un jet de liquide pas très liquide sort de la bouche de notre présumé guide.

  Et vient arroser la robe - plus vraiment bleue à présent - d'Iris.

  Le gars se fond en excuses et des personnes admirables kidnappent ma meilleure amie pour aller l'aider à se nettoyer.

  Loin.

  En me laissant seule.

  Pour changer.

  En plus mes chaussures stylées pataugeant dans un dîner à moitié digéré.

  Je pense que la situation pourrait pas être pire.

  Attendez.

  En fait si.

  Devinez qui j'ai trouvé ?

  Et oui ! Notre basketteur favori !

  En plus, il n'est pas seul, ça serait trop simple.

  Il s'embrouille avec quelqu'un.

  Que je connais.

  Puisque c'est David.