Chapitre 10

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Mercredi 11 avril

  J'ai fait la tête à Hugo toute la matinée.

  Il a bien essayé de me faire rire à plusieurs reprises, mais je n'ai pas pas cédé à la tentation. C'était dur, très dur. Je suis fière de moi.

  - Je n'arrive toujours pas à y croire ! Répète Iris pour la énième fois depuis de matin.

  Je me contente de hocher légèrement la tête.

  - Mais vraiment c'est pas croyable !

  - Je sais.

  La sonnerie retentit. L'heure de manger, super, je meurs de faim.

  - On va se ranger ? Je propose.

  - Où ça ? Demande mon amie en inclinant la tête sur le côté.

  - Bah dans la queue de la cantine.

  Elle se met à rire. Je vois pas ce qu'il y a de drôle.

  Elle se place à côté de moi et me tapote la tête.
  - On est mercredi ! Petite tête de linotte ! Y a pas cours cet aprem !

  Merde.

  Bon tant pis, je vais prendre ma faim en patience et rentrer chez moi rapidement.

  Je n'irai pas au parc avec Hugo, j'en ai pas du tout envie.

  Rien que penser à lui me fait mal à l'intérieur.

  - Bon, on y va ? Sourit-elle.

  - Le plus vite possible. Je répond plutôt sèchement.

  Nous marchons donc d'un pas rapide jusqu'à la grille. Je garde la tête basse, observant mes pieds passer l'un devant l'autre. Le lacet de la chaussure de droite est défait, il balance régulièrement au gré de mes pas.

  Je suis perdue dans mes pensées. Je me rends compte que ça sera le premier rendez-vous basket où je ne serai pas présente. Ça va peut-être me faire bizarre. Ou peut-être pas. Je ne sais pas.

  En sortant de l'enceinte du lycée, je me heurte à quelqu'un. Je lève la tête pour m'excuser, mais m'arrête net au milieu mon action.

  C'est Hugo.

  Je rabaisse ma tête, comme si je ne l'avais pas vu, et tente de le contourner.

  Je me décale à droite, il se décale à droite. Je me décale à gauche, il se décale à gauche.

  Je soupire.

  - Laisse. moi. passer. Je déclare en appuyant sur chaque début de mot.

  Il affiche un sourire en coin, celui qui plisse légèrement sa peau douce en une fossette peu marquée. Mon ventre tressaille. Pourquoi faut-il qu'il soit si beau ?

  - Enfin ! J'arrive à rompre ton voeux de silence !

  Il est fier de lui.

  - Bon, tu viens ? Dit-il en désignant le ballon qu'il tient sous le bras.

  Je lève les yeux vers lui, fronce les sourcils, et me retourne vers Iris, afin d'être dos à lui.

  J'espère qu'il a compris que c'est un NON.

  J'essaie de capter un soutient visuel de ma meilleure amie, mais elle griffonne quelque chose dans son carnet. Elle semble très concentrée.

  Je sens qu'il me retient par le bras.

  Il a pas compris.

  Je note un manque de perspicacité jeune homme.

  J'essaye de me dégager, mais il m'en empêche.

Quand l'amour va tout vaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant