Chapitre 12

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Dimanche 15 avril

 - Et... C'est quoi ton plat préféré ? Me demande-t-il en se grattant l'arrière du crâne.

  Finalement, j'ai décidé d'y aller.

  Et nous sommes actuellement en train de marcher côte à côte, au centre-ville.

  David est habillé d'une chemise ouverte sur un tee-shirt Chewbacca, et d'un jean gris.

  Et puis, il a les cheveux bien coiffés.

  Encore partiellement graisseux, mais j'observe du progrès.

  Perso, j'ai opté pour une tenue normale, sans prise de tête.

  J'ai juste fait attention à ce qu'elle soit pas trop vulgaire mais pas trop coincée, pas trop chaude mais pas trop découverte, pas trop flashy mais pas trop sombre, et pas trop "j'ai fait gaffe" mais pas trop "je m'en fous".

  Le dernier point a été le plus difficile à mettre en oeuvre.

  Je suis plutôt fière de moi.

  Même si j'ai accidentellement mis deux chaussettes de couleurs différentes.

  Après c'est qu'un petit détail.

  Je ne pense pas qu'il va passer l'après-midi à observer mes pieds.

  Bien que leur beauté soit indéniable, je l'accorde.

  Et qu'ils soient logés dans de magnifiques baskets qui m'ont coûtées la peau du popotin.

  N'empêche, pour le moment, la situation est assez gênante. On trouve pas grand chose à se dire.

  À chaque fois qu'un sujet est lancé, ça tombe à plat très rapidement.

  Il arrête pas de faire des réponses fermées, de type "oui", "c'est cool", "d'accord".

  Comment tu veux faire avancer une discussion dans de telles conditions ?

  - J'aime bien les tartes à la banane, et toi ?

  - Moi, personnellement, je préfère le poulet frit.

  Ah !

  Une réponse plutôt ouverte !

  Vite !

  - Ah oui, c'est bon ça avec du ketshup !

  Aller mec, rebondit sur ma réplique.

  - Oui. C'est cool.

  Et voilà.

  Fin de la discussion.

  Je mets les mains dans mes poches, déçue, puis on continue d'avancer.

  Il est gêné lui aussi et ça se voit. Il fixe le trottoir, parle pas très fort et traîne des pieds.

  Ça doit être quelqu'un de timide.

  On aurait pas dit pourtant, dans mes souvenirs.

  Un peu plus tard, sûrement grâce à ma chance phénoménale, le ciel s'assombrit.

  - À mince, on dirait qu'il va pleuvoir. Lance David en scrutant les nuages.

  - Ouais, y a même quelques gouttes qui tombent. Je réponds, blasée.

  Et à peine avons-nous le temps de faire quelques mètres, qu'une énorme averse s'abat sur nos têtes.

  Waw.

  Quelle bonne idée d'être allée à ce rendez-vous.

  Surtout que pour une fois je n'ai pas pris de vêtement à capuche.

Quand l'amour va tout vaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant