Déçu de ce qu'il s'était passé la dernière fois, je me suis demandé comment je pourrais changer cela et si j'en avais réellement envie. Je ne me faisais pas d'idée quant à ce qu'il pourrait se passer aujourd'hui même si l'espoir continuait de battre en moi. J'avais l'impression que c'était un puzzle où il manquait une pièce, mais pas n'importe laquelle : celle sans laquelle rien n'est fini, celle qui permet de regarder une superbe image sans trou.
Mon envie de prendre le bus ce jour-là était plus éteinte que les autres car je me demandais :
"A quoi bon si nous sommes dans la même impasse que la fois dernière ?" En allant un peu plus loin dans mes pensées, je me rappelle avoir répondu à son message Facebook d'une manière sûrement décevante pour elle, ce qui a pu la refroidir. J'aurais dû trouver une autre manière de le faire...Parfois je me déçois. Souvent d'ailleurs en ce moment.
J'avais quand même envie de la voir, une envie qui me tenait le ventre et me faisait sourire contre ma volonté.
Revenons-en à nos moutons. Mon visage restait fermé tandis que je regardais sur ma gauche attendant que le bus de ville arrive.
Elle était là, et arborait déjà un sourire en me regardant comme si elle m'avait vu avant que je ne la rejoigne. Elle me propose de m'asseoir à ses côtés en se décalant pour me laisser de la place alors que son siège n'est pas vraiment fait pour deux personnes. La robe qu'elle portait, de couleur bordeaux lui allait très bien au teint tandis que son blazer très classe lui était un peu trop grand. Peut-être avait-elle une occasion particulière d'être ainsi habillée mais je n'étais pas au courant. Evidemment. Il aurait fallu que nous discutions en dehors des trajets.
Elle se demande probablement si cela va être comme la dernière fois, mais la prenant de court je décide que non. On commence à parler un peu craintifs, mais au final, en partant sur un sujet un peu nul, admettons le, et plutôt commun mais on se met facilement à rire :
- Dis-moi tu as combien d'heures de cours dans la semaine ?
- Hum beaucoup, pas beaucoup ça dépend de l'envie de mes profs et toi ?
- Disons que je n'ai pas un emploi du temps qui n'en fait qu'à sa tête, lui répondis-je avec un petit rire.
- Je n'ai pas de chance...
Elle se met à rire et moi aussi. Elle a un très joli rire, certes un peu spécial quand même. Mais bon le mien n'est guère mieux. Je reprends rapidement la parole :
- Combien d'heure as-tu du coup ?
- Je peux en avoir 15h comme 35h voir plus et toi ?
- Entre 25h et 30h je crois, attends !
Je me mets à compter dans ma tête et sur mes doigts. Puis je baisse les yeux pour lui donner ma réponse, quand je vois qu'elle rit encore. Se moque-t-elle de moi ?
- Quoi ?
- Rien, je fais la même chose quand je fais des calculs de tête, enfin sauf la tête bizarre, me dit-elle avec un sourire malicieux.
- Ah...
Je me mets à rire nerveusement parce que je me sens con sur le coup, pourtant elle ne dit pas ça méchamment.
- Bon sinon j'ai des grosses journées des fois...Pas top... !
- Mais si c'est génial ça ! dis-je pour la taquiner.
- Mais non !
- Si !
Le retour s'est finalement effectué dans la bonne humeur, avec des rires, des blagues. Je ne savais pas mais elle fait vraiment des blagues de...complètement nulles. Mais bon cela me fait penser à moi mais je vais lui réserver quelques surprises sans lui laisser l'impression d'être idiot. Mine de rien je riais quand même. Nous ressemblions à de vrais gamins alors que ce moment nous permettait de mieux nous connaître.
On avait besoin de se montrer que finalement nous n'étions pas si timides et qu'il fallait juste trouver le bon bouton ! Je suis soulagé...Je crois que nous nous attendons chacun de notre côté, en se disant que demain sera encore meilleur.
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Les Chroniques de l'Inconnu du Bus (TERMINÉE)
Short Story(Ce n'est PAS une fiction urbaine /!\ mais une ROMANCE ) Trois mois sans se parler, sans s'avancer vers l'autre. Trois mois à se voir, à se sourire. Trois mois avec l'espoir. Mais aujourd'hui, nous avons décidé que cela changerait. Et que tout comme...