Chapitre 22 : Lui

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Demain est un mot qui amène l'avenir, qui amène tant de choses. Qui me fait espérer. Après ce qu'il s'est passé, n'ai-je pas le droit de rêver encore un peu ? Est-ce que pour une fois j'aurai droit à ma part de bonheur ? Je...l'espère.

Encore ce sentiment d'espoir, il revient me hanter toutes les nuits et tous les jours depuis qu'elle a accepté de descendre avec moi. Je m'endors chaque soir avec un sourire aux lèvres sans pour autant ne pas avoir peur que ce que je vis, ne soit qu'un leurre de la vie.


Ce matin cela fera déjà deux semaines que nous descendons ensemble, deux semaines que j'ose lui tenir la main parfois, et qu'elle fait de même aussi. Deux semaines que les moments de gêne se font plus « normaux », que nos joues rosissent lorsque l'on se dévisage, que nos mots dépassent parfois notre pensée, que tout devient plus...limpide, peut-être même fluide.

C'est plus simple et en même temps plus compliqué, on ne sort pas ensemble mais c'est tout comme, bien que rien n'a été énoncé ou n'est officiel. Personne ne dit « c'est mon copain/copine », bien que nos esprits aient l'air de déjà le penser. Le silence s'installe souvent mais c'est le temps pour nous de découvrir que finalement, ce dernier est nécessaire et laisse nos sens s'épanouir, nos mains se rapprocher à défaut de nos lèvres.


J'ai pu avoir son numéro de téléphone après qu'elle m'ait avoué au détour d'une conversation que c'était son premier et que cela ne faisait même pas un an qu'elle l'avait. Du coup le soir, nous continuons de nous parler, quelques cœurs ont fini par éclore dans nos messages tandis que nos paroles se font plus mignonnes, douces et légères.

Aujourd'hui n'échappe pas à la règle du « Un jour, une surprise » puisque nous sommes assis à deux, et en plus d'être assis, elle vient de poser sa tête sur mon épaule en souriant avant de se mettre à parler.


- Je suis bien contre toi. Je n'ai pas envie qu'on arrive.


Je dois rougir alors que je ne sais pas vraiment quoi lui répondre mais il le faut non ? Je ne peux pas la laisser dire ça et moi...rester...à rien faire de plus que la garder contre moi avec le silence.


- Je...j'aime bien aussi...enfin...te sentir contre moi. Et je...j'ai envie d'arriver parce que je suis fatigué mais cela signifie se séparer pour quelques heures et je ne le veux pas. Je suis compréhensible ? Parce que j'ai l'impression de m'embrouiller là...


Quelques secondes plus tard, j'entends son petit rire autant que je peux remarquer le sourire amusé sur son visage.

- Peut-être que si ce n'était pas moi les gens ne comprendraient pas...Mais moi...je te comprends et cela suffit.


« Mais moi...je te comprends et cela suffit. » Oui. Cela me suffisait amplement, et puis c'était elle qui me mettait dans cet état, je bredouille, je cherche mes mots et pourtant ce n'est plus du tout comme avant.

J'ai presque l'impression qu'elle s'est endormie quand le bus s'arrête et que vient notre tour de descendre. Je passe une main dans ses cheveux pour lui dire qu'on doit y aller. Aurore vient se frotter les yeux, bailler puis elle prend son sac et ma main avant que l'on ne sorte.


Sur le pas de son chemin d'entrée, je sens un baiser sur ma joue, je vois un sourire timide sur ses lèvres. Mais j'entends aussi la porte de sa maison se fermer alors que je suis toujours devant chez elle sans aucune réaction.

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Merci encore de me suivre et peut-être que comme moi vous faites le décompte des chapitres qui nous amènent à la fin :* J'ai hâte ! Petite étoile jaune rappelle qu'on ne publie pas pour des pommes ! :p

Merci de vos votes et de vos avis !

Sophie

Les Chroniques de l'Inconnu du Bus (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant