Mue

Chapitre 9 : Rafael

Je l'examinais légèrement, sa chemise était parsemée de branches et de terre, ce qui expliquait pourquoi j'avais un peu attendu son arrivée, il devait être au bout de son potager.

-Tu es ravissante ! Vraiment ! Mais comment as tu su que j'habitais ici ?

-Je l'ignorai !

Soudain tout prit sens.

L'écrivain rencontré au bar m'avait bien dit qu'il s'agissait de la propriété d'un certain Rafael. Je ne pouvais décemment pas me douter que c'était ce Rafael là !

-Alors là j'suis scotchée ! C'est à toi tout ce terrain ? C'est magnifique !

-Merci Diane, dit-il en passant une main derrière mon dos pour fermer le portail.  Et encore, tu n'as rien vu ! Viens je vais te faire visiter !

Il passa de nouveau sa main derrière moi mais cette fois sa main toucha mon dos pour m'inviter à avancer.

Nous commençons à marcher le long de sa maison où trônent de grands pruniers.

-Il n'y a que Jean pour l'instant, je crois que tu l'as déjà rencontré.

-L'écrivain, poète ?

-Exact, répondit-il en souriant.

Il se baissa pour ramasser deux prunes mûres par terre et m'en tendit une.

-Tiens, goûte ça, me dit-il.

Il me regardait tandis que je croquais dans le fruit juteux, attendant le verdict.

C'était délicieux !

-Humm...ché chuculant !

Il rigola en m'invitant à continuer la visite.

-Content que ça te plaise. Tu vois là bas il y a les poules, elles ont un très grand espace pour elle. Après tout, j'ai la place !

Je pus en effet apercevoir un large espace grillagé au fond à droite de ce grand jardin.

J'admirai le jardin dans son ensemble.

Je vis alors une nature foisonnante, luxuriante et apaisante !

L'herbe au sol, entre les plantations et les cages, n'était pas ce gazon irréprochable qui jonchaient tous les jardins alentours, mais plutôt une herbe douce, pas trop haute et pleine de feuilles et de plantes avec lesquelles elle vivait en harmonie.

L'été la rendait sèche sur les bords. Ce qui offrait une palette de verts foncés, verts clairs, blonds et marrons pour les piquets en bois servant à faire tenir les plantes.

À gauche, à l'abris d'un arbre de taille moyenne dont les branches et les feuilles formaient un toit, se trouvaient des morceaux d'un tronc d'arbre placés à peu près circulairement et servant de tabourets. Un gong était suspendu à une branche. Sur l'un d'eux se trouvait Jean, qui nous fit un rapide signe avant de revenir à son écriture.

Nous marchâmes une bonne demie heure dans sa propriété sans rien dire; zigzaguant entre les légumes et les animaux.

Ce fut moi qui rompit la première le silence.

-Tu es très différent de ton cousin j'me trompe ?

Il rit doucement et acquiesça d'un signe de tête; on pouvait apercevoir une pointe de sarcasme dans son regard.

-Vous avez été plus qu'amis Adam et toi, j'me trompe ?

-En effet. On est sortis ensemble, rien de bien intéressant.