Chapitre 13 : La maison

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En sortant de la gare après 3h de train, je vis Rafael sourire à la vue d'un petit homme adossé à une voiture. L'homme avait un énorme sourire, qui lui allait jusqu'aux oreilles. Comme si ce sourire nécessitait l'aide de tous les muscles de son visage rond, son visage bronzé se voyait marqué de plis, de rides, de marques et de pattes d'oie aux coins des yeux - comme ma tante pensais-je -. Ses yeux paraissaient humides.

  - Bonjour à tous, moi c'est Franck, dit-il en s'entortillant les mains nerveusement.

Soudain je me demandais s'il était du genre à être à l'aise au sein d'un groupe ou si l'arrivée de notre groupe hétéroclite n'allait pas trop le chambouler.

Il prit nos valises une par une, tout en faisant connaissance.

- Hop c'est bon ! Plus de valises ? Demanda Franck.

J'aimerai maintenant faire un arrêt sur image si vous le voulez bien.

Avant de répondre à Franck au sujet des valises, je m'arrête par hasard sur la tête de tante Pénélope, rougeoyante, qui regarde Franck. Imaginez-vous ma tante, cheveux gris et bruns ondulés reliés en une pince à cheveux aux motifs asiatiques et sa dégaine de fumeuse hippie, en train de rougir comme personne au regard de Franck. Soudain je vous assure, ma tante faisait 20 ans. Non pas qu'à soixante ans on ne peut plus être sous le charme de quelqu'un !

Mais là, ma tante la dure à cuir, la grande sage, l'indépendante Tante Pénélope qui a tant fait et tant vécu paraissait sortir des bancs de l'école, avide de savoir et d'expérience. Mais surtout, d'amour !

Ce en quoi ma tante pénélope ne croyait plus. Néanmoins, sur cette image que nous observons, son corps la trahit !

Re-appuyons sur le bouton play.

Rafael et moi attendions devant la gare que Franck dépose  Tante Pénélope, Fanny et Georgia plus les valises, chez lui non loin de la gare, pour ensuite revenir nous chercher.

Rafaël se racla la gorge et fit quelques pas au hasard, pensif.

- Tu sais je...commença-t-il.

Ma sonnerie de téléphone le coupa. Cependant je n'eus pas le temps de trouver mon portable au fond de mon sac qu'il ne sonnait plus.

Tant pis, je verrai ça plus tard, me dis-je.

- Tu disais ?

Mais il n'eut pas le temps de répondre car Franck se garait en trombe devant nous.

Je vis alors ma tante sur le siège passager.

Étrange.



Dans la voiture.


Avec Franck...qu'elle a rencontré y a deux minutes ?

Ok...

- Je m'suis tout naturellement proposé pour aider Franck à faire les courses, ce n'est pas qu'vous êtes beaucoup les jeunes mais tout de même, hein !

Incroyable ! Depuis quand, ma tante, rechignant constamment à aller au supermarché, critiquant tout ce qu'elle voit sous prétexte que TOUT est mauvais, repoussant aussi le moment de faire des courses jusqu'au dernier millimètre de papier toilette restant, va-t-elle faire ses courses avec entrain, joie, bonne humeur, Alégresse ??

Hum...je crois comprendre ahah... Pas vous ?

MueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant