Chapitre 9

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Des voix chuchotèrent dans ma tête et persistèrent jusqu'au point où je fis obligée de me réveiller. Grant dormait toujours profondément dans un creux du mur de la grotte. Je regardai dans l'eau cristalline le reflet de mon pelage et de la même apparence puis les voix reprennent. Mon portrait s'effaça pour laisser place à cinq bouches différentes qui murmuraient d'étranges choses. Je restais perplexe et je reculais de quelques pas. Je ne comprenaient pas ce qu'elles disaient au début mais plus je tendis mes oreilles plus leurs phrases étaient audibles. Elles parlaient chacune leur tours, mots après mots avec une voix d'ange comme si elles avaient été forcé à prendre ce caractère pour atténuer ce qu'elles allaient me dévoiler :

« La vérité est dans nos voix...

- Écoutes les et tu sauras...

- Pourquoi ton jeune frère a voulu faire cela...

- Voulant être plus respecté et moins invisible aux yeux des autres

- Le Rusé Blanc eu soif de pouvoir...

- Pour se faire il demanda de l'aide aux ennemis...

- Qui lui révéla...

- Pour plus de puissance...

- Il doit tuer la Renarde Flamboyante.

- Si il l'a tu...

- Ses pouvoirs rejoindrons les siens...

- Pour ne former plus qu'un »

Le son des voix fit écho dans toute la grotte et ne sortis pas de mes oreilles jusqu'à ce que je me rendorme.

Un petit souffle de vent vint glisser sur ma fourrure et quelques gouttes tombèrent sur ma truffe, ce qui me réveillai. J'ouvris les yeux doucement et aperçu Grant qui était aussi levé mais avait une très mauvaise mine. Je regardais sa patte et elle non plus avait une apparence horrible. Je m'étirais comme un chat le ferais et en fixant l'étendu d'eau, je me rappelais les événements de cette nuit. Il fallait que je pose quelques question à mon camarade et pour cela, j'allais employer mon plus gros atout : la Ruse.

« Tu sais à quel point j'ai souffert quand mon frère Martin m'a trahit et je me suis toujours demandé pourquoi il avait fait ça,pourquoi il voulait et veut toujours me tuer et cette nuit j'ai eu ma réponse : si il me tue, il aura mes pouvoirs en retour n'est ce pas ?

- C'est exact. Répondit-il

- C'est exact ? Tu le savais et tu ne m'a rien dit. Pourquoi? Tu sais qu'à n'importe moment je pourrais te tailler en pièce et je ne sais pas ce qui me retient encore de ne pas le faire. M'énervais-je en lui tournant le dos.

Il ne répondit pas. Je me remis face à lui et en prenant une grande inspiration, je continuai :

- Bien, et sais tu autre chose qui concernerait ma famille, mes amis ou moi ?

- Non, je n'en sais rien. De toute façon nous sommes ennemis je n'ai pas à te dire des choses qui mettrait en péril mon clan... aargh.... gémit-il en essayant de se mettre debout

- Sauf si ta vie en dépend. Lui rétorquai-je avec pour mimique un sourire plein de malices »

Il me regarda partir de grotte et en longeant les couloirs avant la sortie je l'entendit crier : « Marie !!!! Ne me laisse pas !!!...Marie !!!...Je t'ai dit la vérité !!!... »

Je devais rentrer à la maison mais dans un doux murmure, la voix de mon protecteur me disait de me ressaisir. Après cela, je m'aventurai dans la forêt et avec les connaissances que m'avait enseigné mon livre « Rusée », j'allais sauver Grant pour Julien et me sauver, moi.

Humaine, je cueillis différentes fleurs et herbes sauvages, pris de la sève sur un chêne et de l'eau d'une source fraîche J'écrasai l'ensemble pour en faire une mixture avec une pierre. Une fois le remède finis. Je regardai ce mélange homogène verdâtre et, peut-être, en l'espace d'une seconde j'eus un peu d'espoir de pouvoir me sentir utile et eu l'impression que la vision du corps de Julien inerte n'était plus que du passé et qu'en sauvant cette vie , je sauvai un peu mon moi intérieur.

Me transformant en renarde, je gardais la solution pour guérir la patte de Grant sur ma tête et des feuilles de différents arbres dans la gueule pour pouvoir faire une sorte de pansement . Ce ne fut pas facile mais arrivé au trou que j'avais fait la veille pour fuir aux chasseurs, je déposais la pierre assez délicatement sur le sol pour qu'il n'y ait que quelques gouttes de la potion qui tombent par terre et, de mon museau, je fis glisser la pierre dans les souterrains. L'odeur du remède me prit à la gorge, j'avais hâte de pouvoir enfin arriver devant le blessé et le soigner. Le sol gisant de cette grotte était glaciale et ces petits chemins étaient très glissant et assez en pentes. Il fut alors facile pour moi de pousser le remède jusqu'à Grant mais en même tant désagréable.

La panthère des neiges étant endormis, fatiguée à mon avis d'avoir autant souffert, j'étalai la solution très épaisse sur l'ensemble de sa blessure puis avec les feuilles et leur tige, j'enroulai la patte. J'observai l'étendu de mon travail, ça avait l'air pas trop mal. Désormais, je devais partir au plus vite pour rejoindre ma famille

Rusée : Tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant