Rusée : Tome 2

Chapitre 14

Pour la première fois depuis la guerre qui avait éclaté un an auparavant, les deux clans étaient rassemblés sous un même arbre et pour une même idée : punir deux jeunes qui, ne faisant pas parti du même clan, se sont retrouvés à plusieurs reprises pour pouvoir s'entraider enfin plutôt pour aider l'un d'un des deux,l'autre ne le faisant juste par peur de souffrir, de perdre quelque chose, de mourir. C'était de ma faute. Encore. Toujours. Et bientôt j'en ferais une autre d'erreur. Laquelle ? Une bêtise que l'on fait quand on est un enfant. Casser un verre mais que l'on pourra toujours remplacer en achetant un autre ou où l'on pourra toujours recoller les morceaux, l'un après l'autre. Une bien plus grave. Une qui t'empêchera de dormir la nuit. Une qui, quoi que tu fasses, serai réparable. Beaucoup de personnes connaissent cette sensation. On s'en veut, on aimerait dire le pourquoi du comment mais on continu à le cacher. Pourquoi ? Parce que la honte nous fait peur. Elle nous fait parfois plus peur qu'une simple mort. Et on attend désespérément qu'une personne de notre entourage comprenne en un regard, ce que l'on ressent, ce que l'on a éprouvé et c'est à ce seul moment que notre croyance à la magie est aussi forte.

Je baissai toujours la tête. Je restai bien derrière Lyne. Les camarades se mirent chacun d'un côté pour construire une sorte d'allée et firent les mêmes messes basses à tour de rôle. Mois,je baissai les oreilles ma queue entre les pattes.

Lui aussi était-là. Le loup noir. Le chef du clan opposé. D'ailleurs je ne savais toujours pas son nom. A sa droite, Grant était présent tout comme moi au près de mon chef. La biche au corne d'or et le loup firent un pas de plus en avant laissant en retrait leur protégé.

« Bonjour David. Commença Lyne

- Bonjour Lyne.

- Ce soir, nous sommes réunis pour décider de la sentence de nos deux camarades : Grant et Marie. Alors qu'ils étaient de clan différent, ils se sont retrouvé à plusieurs reprises pour des choses personnelles. Bien entendu, tout le monde sait qu'il est interdit de fréquenter un camarade de clan ennemi.

"Le vrai problème c'est que personne ne sait la raison de cette loi" pensai-je

- Je suis tout à fait d'accord pour une fois, continua David en lançant un regard noir à la panthère des neiges. Cela est écrit tel quel et c'est beaucoup mieux ainsi. Cette erreur pourrait engendrer d'autres énormes problèmes, un enfant impur par exemple. Qui voudrait d'un enfant croisé mi-lune mi-feu? J'ai...

- On ne se voyait pas par amour ! S'exclama Grant.

- Pourquoi alors hein ? Par intérêt ? Tu voulais retourner ta veste contre nous car on te laisse juste aider la guérisseuse. Mais tu ne sais plus courir !

- Mes pouvoirs sont encore actifs ! Grogna le félin.

Il en avait plus qu'assez de toute cette histoire. Ça se sentait mais cela se comprenait. Moi aussi j'aurais aimé être ailleurs ce soir-là.

- Là n'est pas le sujet ! Coupa Lyne brusquement. Vous réglerez vos différents plus tard ! Je pense que la meilleure solution serait dans un premier temps qu'il ne se voient plus puis qu'il reste à leur camp respectif pendant un certain temps. Pour le reste chacun prendra sa propre décision envers son coupable. »

David ne répondit rien sur le coup. Il fit les cents pas tout en jetant des coups d'œil à Grant puis à moi. Aucun sur la place ne pouvait savoir ce qu'il allait répondre. Peut-être Mathilde quid'ailleurs ne m'a pas regardé de toute la délibération. Elle regardait ses pattes, grattait la terre c'est tout ce qu'elle fit,rien de plus. Zoé, je n'est même pas osé la regarder. Elle devait être fier de m'avoir vendu. Le faucon agile avait été plus malin que le renard rusé et j'espérais que se soit cela sa revanche.Martin, son odeur de moisissure me bouché presque tout le museau.

Tout à coup, David arrêta de marcher et hocha simplement la tête. Il observa ses sujets et d'un pas décidé tous partirent de la place du grand arbre. Grant à l'arrière de la meute. Mon frère le bousculant.

A son tour, ma reine ou mon amie me regarda et me demanda de rentrer chez moi. Tout le monde devait rentrer chez soi.