Rusée : Tome 2

Chapitre 15

La honte ne m'a finalement pas tué ce soir là. Tous ces regards oppressants, toute cette colère que j'avais sentis émanais de ces métamorphes venant me persécuter durant l'assemblée ne m'avait pas entraînait vers les cieux obscurs et pourtant j'aurais voulu que le monde m'oublie et me laisse sombrer.

Qu'en était-il de Grant ? Après tout lui aussi était un criminel et venait de subir cette même assemblée. Mais je n'en préoccupais pas plus que ça. C'est en parti de sa faute si l'on en était arrivé là, mais moi, j'aurais préféré que se soit seulement son crime et sans aucun complice.

Désormais, chacun de nous deux devra s'ignorer et à aucun moment il n'y aura une parole ou un geste amicale. Plus rien. Le néant. C'est bien ça ce qu'il voulait. Chacun reste dans son camp. Les lâches avec les lâches et les hypocrites avec les hypocrites parce que dans mon clan, il y en avait de ces gens là. Ils ne te regardent pas droit dans les yeux quand vous vous parler et ne vous disent pas ce qu'ils pensent véritablement de vous. Pourquoi ? La peur rôde dans chacun de nous et c'est ce qui nous pousse à faire des choses étranges comme mentir ou se cacher

De retour chez moi, je me suis sentie très fatigué. Je ne tenais plus ni sur mes pattes, ni sur mes jambes. Seule la voix de Julien me faisait encore tenir debout. Martin était déjà arrivé à la maison quand je fis de même. L'instant où nos regards se sont croisés au moment où je m'apprêtais à monter dans ma chambre me glaça le sang. Il m'adressa un grand sourire en me murmurant dans un souffle : « Jolie coup de théâtre, Roméo et Juliette ». Ce monstre. Je continuai mon chemin sans rien répondre. Il n'y avait qu'à lire dans mes yeux pour voir ma colère

"Les personnes de mon entourages doivent vraiment croire que je suis quelqu'un de très sensible" pensai-je sur mon lit quand ce dernier vibra, me remettant dans la vraie vie. C'était mon portable. Je venais de recevoir un message du deuxième coupable de la soirée, Grant. Il était écrit : « Il faut que l'on parle. »

On venait seulement de terminer notre procès qu'il voulait déjà que l'on enfreigne de nouveau la loi.

Mon téléphone sonna de nouveau, il rajouta « Rendez-vous à la cascade qui sépare nos deux camps dans quatre jours, mercredi à 15h30. IMPORTANT » La cascade qui sépare nos deux camps. Je sais où elle se trouvait. Il fallait traverser une grande parti de la forêt pour s'y rendre et arrivé à ce courant d'eau il n' y avait que trois rochers dans l'eau qui nous séparait du camp adverse. Mais comment faire pour s'échapper du camp et se repérer une fois là-bas ? Nous allions encore se faire prendre. Je lui envoyai alors un mot de passe pour savoir que c'est bien nous et non une patrouille : "Panthère Flamboyante". L'un devra dire Panthère et l'autre devra lui répondre flamboyante. Pour le reste, j'allais devoir essayer de trouver un moyen de sortir de mon camp, ni vu, ni connu et pour cela j'allai user de ma ruse mais aussi d'une amie qui j'espère va m'aider à m'échapper.

Mais avant, j'allais devoir attendre 4 jours et je me demandais pourquoi attendre si longtemps si cela était important. La panthère des neiges avait sans doute de bonnes raisons.

J'éteignis mon portable et à peine je reposai ma tête sur mon oreiller, mes yeux se fermèrent et je m'endormit. Sans veilleuse ni sédatif.

Un court chapitre mais qui, j'espère, vous plaira :)