Rusée : Tome 2

Chapitre 12

« Tu crois que ton protecteur sera heureux de te retrouver si tôt ?

- Ne prononce pas ce mot je te prie, tu n'as pas à parler en son nom Grant.

- Je dis juste la vérité. Me fit-il. Il commença à s'approcher de moi sous forme de panthère des neiges et d'un ton ferme et déterminé, il continua dans sa lancée 

- Je sais que je ne connaissais pas ton protecteur, que je ne sais rien sur ce que t'a pu ressentir lors de sa mort ou à quoi tu t'es confronté ces derniers temps. Mais moi aussi, j'ai eu des problèmes. Mon clan m'a exilé pour quelques temps, on me croit bon qu'à cueillir des plantes. Tout le monde a des soucis plus ou moins grand Marie. Si tu veux prouver à ton clan que tu es devenu plus forte après ces événements, que tu es indispensable au groupe alors bats toi, mais si tu veux leur montrer qu'ils avaient raison sur toi, que dès que l'on s'approche de la « renarde flamboyante », du goupil roux incapable de se contrôler, c'est désormais à nos risques et périls et bien très bien, enfonce cette lame dans ton cœur et laisse le monde t'oublier. »

Tous ces mots qui arrivaient à ma tête me fit hésiter un moment. Je voulais seulement me concentrer qu'à mon premier objectif, c'est à dire, mourir mais ce fut impossible. Pour une fois tous ce que disait Grant avait un sens et me marquait profondément si j'enfonçais ce couteau dans ma poitrine, j'aurais donné raison à mon clan et accepté ces rumeurs. J'aurais laissé tombé mon ami Ombre, refusé le destin qui m'était réservé et Julien serait mort en vain. Julien,... Il fallait que je continue à vivre pour lui et pour les derniers camarades et amis qui me restaient, pour contrer les plans de mon frère et de son nouveau clan. C'est ça que m'avait demandé Julien avant de partir.

Je devais résister à la tentation de m'écrouler et de pleurer devant celui qui venait de m'aider. Je jetai ma dague subitement par terre et me retournai vers Grant qui m'avait sauver à ma propre erreur.

« Tu es devenu un beau parleur dit donc durant ces dernières semaines.

Je sentis qu'il esquissait un sourire au plus profond de lui et je crois même que j'entendis un petit rire. Je me mis en renarde et se fit à mon tour de venir vers lui.

- Merci, Grant, sincèrement. »

Nous étions là. Proches. Face à face. On savait que chacun de nous venait de gagner un ami. Mais pourtant une intuition en nous, nous disais que l'atmosphère allait changer. Qu'elle allait virer du blanc au noir. Et je pense que Mathilde le savait avant nous.

Et malgré mon espoir que ce ne soit qu'un simple ressenti, nous vîmes un rapace nous encercler avec les tours qu'il faisait en volant et à sa manière de voler, je compris que nous étions perdu.

L'oiseau partit après ses quelques dizaines de tours.

Zoé venait de trouver le moyen de venger sa meilleure amie. Elle avait des preuves.

Grant demanda si je connaissais cette messagère de la mort et la seule réponse que j'ai pu faire c'est « On est mort ». Je le répétais, et répétais et mes yeux scrutaient encore le ciel.J'avais oublié que la vengeresse avait pris la place de Jade, comment avais-je pu ?

Mon nouvel ami, avança son museau sur ma joue rousse et ferma ses yeux. Je sentis une petite vague de soulagement m'envahir. Quand ils se releva, après quelques minutes, j'eus le temps de voir la couleur de sa magie dans ses yeux : bleu.

Grant avait un contact curatif tout comme Lucas mais avait en plus de ça une grande force. C'était cela son pouvoir.

La panthère des neiges m'expliqua que rarement son pouvoir marché dans ce sens.

« On devrait rentrer.

- On est mort chuchotai-je.

- Hé...me rappela t-il à l'ordre en me regardant dans les yeux. N'essaye pas de trop penser et dort un peu. Seul l'avenir sait ce qu'il se passera.

Il reprit sa forme humaine, se retourna une dernière fois en me regardant et disparut dans les bois.

Même si je venais de gagner une nouvelle amitié, ma conscience me disait de l'éviter. Demain et, pour Julien et Ombre, je retournerais au camps pour affronter les critiques et il faudra surmonter ces dernières et réussir à se contrôler pour ne pas que de nouvelles rumeurs resurgissent.