Entre feu et glace

Chapitre 18 : Don't leave me, I need you

Avant de commencer, je voulais vous dire que le chapitre 19 est déjà en cours d'écrire qu'il sera disponible avant la fin de la semaine. Sur ce, enjoy !

Je pénétrai dans sa chambre sans m'attarder sur les détails qui la composait. En effet, j'étais trop perturbée pour l'instant pour ça. Mon esprit carburait à mille à l'heure et je n'arrêtais pas de penser à ce qu'il s'était passé dans ce fichu restaurant -où j'avais, par ailleurs, laissé un mec super sympa avec qui potentiellement j'aurais voulu approfondir notre relation naissante.

Peu importe, le fait que j'étais là et que je devais absolument lui parler. Voyant qu'il tardait à me rejoindre je me tournai vers la porte pour voir de quoi il en retournait.

_ Tu comptes rester là toute la nuit avec ton air abruti ou tu penses me rejoindre un jour pour que je puisse t'expliquer la raison de ma présence ici ?

Semblant reprendre ses esprits et arrêter de me fixer les yeux exorbités, il s'approcha de moi jusqu'à me plaquer contre le mur de sa chambre, son torse frôlant dangereusement ma poitrine puis me demanda avec un sourire enjôleur :

_ Tu t'es faite belle pour moi mon coeur ? J'apprécie ton geste vraiment, mais venir à nos cours en tenue adéquate aurait été tout aussi bien apprécié que cette petite visite nocturne dans une robe aussi affriolante. Non pas que je m'en plaigne attention mais il me semble que la dernière fois, ce genre de proximité entre nous s'était très mal passée...

Aïe ! Il m'en voulait pour les cours et me le faisait comprendre en reparlant de ce qu'il s'était passé l'autre jour... Cela ne laissait rien présager de bon pour le reste de la conversation et surtout pour ce que j'allais lui demander...

Je le repoussai brusquement et m'écartai aussi vite que possible de lui avec pour but de ne pas me laisser distraire par son souffle contre ma peau, son odeur si atypique, son peau frôlant la mienne... STOP ! Reprend tes esprits ma vieille ! On est pas là pour ça !

_ Ne rêve pas, je ne suis pas là pour ça, fis-je en y mettant toute la condescendance nécessaire pour lui faire croire que ses paroles ne m'atteignaient en rien. Si je suis ici, c'est pour une raison bien précise qui n'a rien à voir avec cette histoire...

_ Pourquoi tu n'es pas venue aux leçons ? me coupa-t-il.

_ Parce que, répliquai-je telle une gamine de trois ans.

_ Pourtant il me semble qu'elles ont été mise en place pour t'entraîner à survivre en cas de combat et...

_ Justement en parlant de survie je voulais...

_ Parce que sache qu'elles sont données sur mon temps libre et que je pourrais très bien...

_ OK ! STOP ! ÇA SUFFIT ! criai-je dans l'espoir qu'il me laisserait enfin m'exprimer. Je ne suis pas là pour ça ! Je suis venue car j'ai quelques problèmes dont un qui concerne mon secret... En aurais-tu parler à qui que ce soit, même sans faire exprès ?

Soudain très sérieux, il retrouva son calme très rapidement et avec un pli soucieux dessiné sur le front, me répondit sincèrement :

_ Non pourquoi ?

_ Tu es sûr de toi ?

_ Oui certain, mais pourquoi ? Tu commences à m'inquiéter, tu sais...

Stressée à l'idée de raconter ce qu'il s'était passé ce soir, je commençais à faire les cents pas dans sa chambre.

_ Eh bien, quand j'étais au resto avec Brad...

_ Brad ? Bradley Connor ? Tu sortais avec Bradley Connor ce soir ? se fâcha-t-il sans aucune raison.

_ Oui... et bien que ce ne soit pas le sujet, je vais tout de suite clarifier les choses : tout ne tourne pas toujours autour de toi et il se trouve qu'on s'aime bien mutuellement donc pour éviter les questions à venir, sache que je ne répondrais à plus aucune question le concernant, rajoutais-je en voyant les tonnes de questions qui se bousculaient à travers ses yeux.

_ Donc je reprend : j'avais remarqué un groupe de vampires au fond de la salle mais quelque chose me semblait étranger dans ce rassemblement et quand j'ai enfin compris ce qu'il clochait j'ai soumis à Brad mes conclusions avec un volume disons, un peu trop audible. Le fait est que les vampires m'ont entendu et que leur chef a répondu à mes interrogations. Tu dois savoir que ce n'était pas n'importe quel vampire, elle devait avoir plus de mille ans, Aeron. Et tu sais à quel point c'est rare d'en croiser dans une vie.

_ Tu es sûre de toi ?

_ Certaine.

_ Et qu'est ce qui s'est passé ensuite ? me demanda-t-il, de plus en plus soucieux.

_ Ce qui me dérangeait, c'était qu'il n'y ait aucun loups-garous présents dans la ville ce soir là et que, malgré tout des rassemblements d'un aussi grand nombre de vampires soient autorisés. Elle m'a expliqué que toutes les meutes se réunissaient en ce moment même dans les montagnes du nord pour un concile et qu'il en était de même pour les vampires et les Anciens. Elle m'a dit que le monde surnaturel venait d'être ébranlé.

_ Tu es sûre de ce que tu dis ? Vraiment sûre ?

_ Oui !

_ Ça doit être vraiment important pour que des conciles de ce genre se forment...

_ Ce n'est pas ça le plus important Aeron ! le coupai-je, commençant vraiment à paniquer car je prenais enfin conscience des paroles qui m'avaient été dite précédemment. Elle connaissait mon nom !

_ Drakaina, ce n'est pas un exploit, très peu de sorciers ressemblent aux Glacia, vous avez une allure particulière et...

_ Non ! Tu ne comprends pas ! Elle m'a dit mot pour mot « sache qu'aucun secret ne peut le rester éternellement et moi, je connais le tien... ». Puis, et c'est ça le plus grave, elle m'a appelé 'petit dragon'. Aeron seulement six personnes sont au courant alors comment peut elle en savoir autant ?

_ Merde...

Il me tourna le dos, une main sur le visage, abasourdi par ce que je venais de lui raconter. Il se retourna brusquement vers moi :

_ On doit en parler au Doyen Lohan, je ne vois que...

_ Non ! Surtout pas ! J'aurais très bien pu aller le voir tout à l'heure mais je ne l'ai pas fait. À la place je suis venue te voir toi.

_ Pourquoi moi ? Pourquoi me raconter tout ça ? Je n'ai pas les moyens de faire ce qu'il faut et je ne sais même pas quoi faire...

_ Et ce n'est ce que je te demande, déclarai-je plus doucement en m'approchant prudemment de lui jusqu'à poser délicatement ma main sur sa joue dans l'espoir de l'apaiser, le préparer à ce qui allait suivre.

Troublé par mon geste, il reprit ma main entre les siennes et me repoussa pour mieux réfléchir.

_ Et qu'est ce que tu me demandes dans ce cas ?

_ De m'aider à m'enfuir.