Chapitre XLII : The innocents are among the angels

261 20 0
                                    


J'ouvrai les yeux difficilement. Je papillonnai quelques instants le temps de m'adapter à l'obscurité environnante qui laissait penser qu'on était toujours au milieu de la nuit. Mes paupières se fermaient quasiment toutes seules tellement j'étais fatiguée.

Je m'asseyais dans mon lit, histoire de ne pas m'étouffer lorsque je bus une gorgée de l'eau du verre que j'avais posé sur ma table de nuit avant de me coucher.

Il n'était pas rare que je subisse ce genre de réveil intempestif comme tout le monde au beau milieu de la nuit mais rarement lorsque j'étais aussi éreintée. D'habitude dans ces moments-là, je dormais comme une souche jusqu'au matin, surtout lorsque je n'avais pas soif comme à cet instant. On va dire que c'est plus une manie qu'autre chose de boire lorsque je me réveille en pleine nuit.

Je reposai ma tête contre la tête de lit et prit une profonde inspiration. Je vais mettre trois plombes à me rendormir... On m'a souvent dit que les réveils impromptus au milieu de la nuit étaient souvent dû au fait qu'on était observé pendant qu'on dormait ou du moins qu'on se sentait observé. Comme une réminiscence de notre instinct de survie. Je me demande à qui s'est vraiment arrivé et s'ils sont toujours en vie... Cette pensée saugrenue me fit échapper un gloussement. Ils ont fait des études pour vérifier sur quel pourcentage de la population cela était vraiment arrivé ? Enfin bref. Je relevai la tête quelques instants pour réarranger ma couverture et me recoucher. Je vis alors que la porte de ma chambre était entrouverte. C'est bizarre, j'étais pourtant certaine de l'avoir fermé. Je soupirai, dépitée à l'idée de devoir me lever pour aller la fermer. Je jetai mes couvertures d'un geste rageur et me dirigeai pour la fermer, tout en pestant contre moi-même et ma tête en l'air.

Les quelques pas qui séparaient mon lit de la porte furent suffisant pour me réveiller complétement et le mince rayon lunaire qui filtrait à travers mes rideaux me permit de ne pas avoir à allumer la lumière ou une bougie.

C'est alors que près de la fenêtre, une forme capta mon attention. Je me penchai légèrement en avant pour saisir de quoi il s'agissait mais l'obscurité rendait les choses un peu difficiles.

Une paire d'yeux me fit hurler de peur mais étonnement aucun son ne sortit de ma bouche.

Une silhouette sombre se détacha alors et s'approcha de moi. La bougie sur ma table de nuit s'alluma et je pus enfin voir plus distinctement ce qui se tramait.

Kali se trouvait dans ma chambre et me fixai, un sourire mauvais sur les lèvres.

J'étais incapable d'émettre le moindre son ou le moindre mouvement, j'étais comme figée sur place dans un état de mutisme.

_ Tu devrais faire plus attention à ce que tu bois, ricanna-t-elle.

Je jetai un regard affolé vers ma table de nuit où trainait encore la moitié du verre « d'eau » que j'avais englouti.

_ Il n'est pas très difficile de substituer un liquide par un autre à distance du moment qu'on visualise bien ce qu'on fait, même pour une piètre sorcière dans ton genre, cracha-t-elle.

Sa silhouette s'évanouit dans l'obscurité quelques secondes.

Comment était-elle entrée ? Que faisait-elle là ? Comment prévenir les autres ? Sont-ils toujours vivants ?

Un souffle près de mon oreille me fit sursauter.

_ Ne t'en fais pas je ne suis pas vraiment là. Je suis puissante mais pas suicidaire au point de m'aventurer seule dans une maison pleine de sorciers issus de familles originelles. Le temps que je vienne à bout de votre bouclier, vous seriez déjà prévenus de ma présence et vous auriez déjà eu le temps de m'éliminer sans que j'aie eu le temps de lever le petit doigt ne serait-ce que contre l'un d'entre vous, ajouta-t-elle avec ce qui semblait être du regret dans la voix.

Entre feu et glaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant