Chapitre 31 : To kill a Mockingbird

389 29 2
                                    

La forêt était vraiment un endroit lugubre, je ne comprenais pas qu'on puisse y vivre... Une brume épaisse entourait les imposants troncs noirs du bois et les bruits qu'on entendait ne laissaient rien présager de bon. Soudain, Ségolia s'arrêta et renifla l'air. Immédiatement après, elle repassa sous sa forme humaine.

- Retransforme-toi.

Je dus m'y reprendre à deux reprises avant d'y arriver.

- Regarde, me dit-elle.

Je ne voyais rien de spécial. Des arbres, de la brume, des cailloux, mais rien de bien différent aux autres zones qu'on venait de traverser. Je m'approchai un peu plus d'elle en espérant distinguer quelque chose. Une fois à ses côtés, elle brassa légèrement l'air de sa main et c'est là que je vis ce qui clochait. L'air miroitait comme un reflet à la surface d'un lac. Un sortilège.

- Il faudra que tu t'entraînes à sentir ces choses là. Ça pourrait t'être utile un jour. 

-Et maintenant, que fait-on ? On traverse cette barrière comme ça ?

- Non, tu te retrouverais à l'extrémité opposé du sortilège et nous ce qu'on veut c'est de voir au travers de cet artifice. Pour cela, tu dois faire tomber ce mirage. Eloigne-toi un peu, j'ai besoin d'espace.

Je reculai de deux pas et la regardai faire. Elle mit ses mains devant elle et fit apparaître entre elles une boule d'énergie pure. Je n'avais encore jamais vu ce genre de magie auparavant. Puis quand la boule atteint une certaine taille, elle la lança avec violence contre la barrière qui nous empêchait de voir ce qu'elle cachait. Le choc produisit un bruit assourdissant et un violent flash de lumière me fit fermer les yeux. Quand je les réouvris, des éclairs couraient encore à la surface l'artifice qui se détruisait peu à peu mais qui commençait à nous laisser apercevoir un paysage encore plus désolant que la forêt qui nous entourait.

Un spectacle macabre s'offrait à nous. Des dizaines de corbeaux morts jonchaient le sol, des arbres calcinés fumant encore, des ruines de ce qui semblait être une maison se dévoilaient maintenant à nous. Au milieu de ce paysage de désolation, une silhouette agenouillée sanglotait.

Je jetai un regard dépité à ma soeur sans comprendre pourquoi nous étions là. Elle semblait sonder les énergies entourant le lieu.

- Il est passé par là, il te cherche.

- Qui il ? De qui parles-tu ?

Elle me jeta un regard pleins de mépris, voulant clairement me dire qu'il était temps que je comprenne à qui elle faisait référence. Elle soupira et se contenta d'ajouter :

- Le Maître.

- Mais qui est-il ? 

- Tu le découvriras bien assez tôt.

Elle commença à avancer vers la silhouette. Je la retenais par le bras.

- Attends on ne sait pas qui c'est, ça pourrait être une embuscade et on pourrait tenter de nous tuer.

Elle leva un sourcil dubitatif.

- C'est Kali, notre tante.

- Mais maman n'a pas de soeur. 

- Ce n'est pas de notre côté maternelle qu'elle est issue.

- C'est la soeur de papa ?

- Bonne déduction Sherlock.

Elle se dégagea de mon bras et une fois à côté de cette Kali, s'agenouilla près d'elle. Elles commencèrent à parler à voix basse. Au bout de quelques échanges, l'inconnue tourna un visage creusé par les larmes vers moi. Ses yeux verts m'étaient familiers. Elle se retourna vers ma soeur, hocha la tête, se leva et s'approcha de moi. Une étrange aura se dégageait d'elle. Ses yeux étaient encore humides mais tous mes sens étaient en alerte et me criaient de ne pas lui faire confiance ; c'était une pensée étrange surtout considérant l'état dans lequel on la trouvait et le fait qu'elle faisait apparement partie de ma famille.

Entre feu et glaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant