Chapitre 32 : A family's story

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-N'oublie pas ta part du contrat, la prévint ma soeur.

Kali se contenta de lever les yeux au ciel avant de faire désigner sa main d'un mouvement de la tête.

Ségolia se tourna vers moi en s'approchant doucement de Kali.

-Une fois qu'elle t'aura enlevé la marque, cours.

J'acquiesçai silencieusement. C'était ce genre d'attention qui me faisait penser qu'elle n'était peut-être pas complètement partie et que la soeur que j'avais connu subsistait quelque part au fond d'elle-même.

Quand elle fut assez près de notre tante, la suite des évènements s'enchaîna très vite ; Kali attrapa Ségolia à la gorge et lui enfonça sa griffe acérée dans sa carotide. Un fin filet de sang commença à couler le long de sa gorge. Les yeux de Kali se révulsèrent et elle se mit à scander des paroles incompréhensibles, très éloignées des langues normalement utilisés lors des ensorcellements ordinaires. Ségolia avait posé une main sur le bras de ma tante pour se soutenir et son visage s'était figé dans un cri silencieux. Un puissant vent commença à souffler autour de nous, de la pluie puis de la grêle commença à tomber. Kali psalmodia plus fortement pour couvrir le bruit du vent et d'un coup tout retomba aussi brusquement que ce déchainement des éléments avait commencé. La main de ma soeur autrefois crispé autour du bras de ma tante retomba mollement le long de son corps. Ségolia semblait s'être évanouie et je priais pour que ce ne soit que ça et pas quelque chose de pire.

Kali la lâcha et elle tomba lourdement sur le sol. Elle tourna ensuite son regard où je ne voyais plus que de l'obscurité.

-Ne t'en fais pas, je tiendrai parole. Je ne te ferai rien tant que je ne t'aurais pas enlevé cette marque.

Elle s'approcha suffisamment de moi pour pouvoir me toucher. Elle souleva la mèche de mes cheveux qui me retombait sur le cou et lui empêchait de voir la marque.

Elle émit un son désapprobateur.

-J'espère que cela te servira de leçon. Imagine ce que ta chère maman dirait en voyant cela, dit-elle alors qu'un sourire méprisant étirait et déformait son visage.

Après cette remarque elle posa sa griffe sur mon cou et recommença à entonner quelques paroles dans la même langue étrangère que tout à l'heure. Cette fois-ci ses yeux devinrent noirs. Au fur et à mesure qu'elle proférait son sort, sa griffe s'enfonçait de plus en plus de mon cou. Cela devenait de plus en plus douloureux et donnait une impression d'être chauffé au fer rouge. Des fines lignes noires commencèrent à parcourir sur sa peau comme un fin réseau veineux.

A un moment, la douleur devint tellement insoutenable que ma vision se brouilla et que je vis quelques instants des étoiles. Puis tout s'estompa, la douleur, le bruit, tout.

Elle se tenait en face de moi aussi normale qu'auparavant, comme si tout ce qu'il s'était passé n'avait jamais eu lieu.

-Ma part de marché est faite.

Elle n'eut pas besoin d'ajouter quoi que ce soit, je compris le signal. Je me mis à courir dans la direction par laquelle nous étions arrivées, laissant Ségolia seule aux mains de cette folle. Je l'entendis crier derrière moi : « Ne t'en fais pas, nous nous retrouverons un jour ou l'autre, et cette fois ta soeur ne sera pas là pour te protéger ! ». Heureusement nous n'avions pas beaucoup marché pour atteindre la tanière de ce monstre et je me retrouvais vite à l'orée de la forêt.

J'allais transplanner quand j'entendis un hurlement. Celui-ci était très différent de celui d'un Homme et reconnaissable entre tous. Il appartenait à une créature que l'on espérait ne jamais croiser dans sa vie, pas tant pour sa dangerosité que pour la signification qu'avait ses hurlements. Une banshee. Son message ? La mort.

Entre feu et glaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant