Bonjour à tous !
Après un long mois d'absence me revoici avec un nouveau chapitre. Je vais essayer de mieux faire la prochaine fois, promis.
Bonne lecture.
s.a
"Il ne faut pas toujours tourner la page. Parfois, il faut la déchirer." Achille Chavée.
FLASHBACK.
Tôt le matin, une silhouette apparait au loin, sur des rails de chemin de fer. Habillée de noir, on ne la distingue que peu. On ne voit pas son visage, celui-ci étant caché par la capuche l’entourant. C’est à pas lent que la silhouette avance, comme si elle n’était pas sûre d’où elle pouvait bien aller. La seule chose perceptible est la fumée de cigarette émanant du haut de son corps. Elle a pour seul bagage un sac à dos, aussi petit soit-il, celui-ci comporte toute sa vie.
Jade regarde l’horizon sans savoir réellement où aller. Elle a comme un sentiment de déjà vu, quelques mois plus tôt sur une route de campagne, où elle avait fait la connaissance de Natacha. A l’époque elle ne savait pas que sa vie prendrait ce tournant, c’était comme un rêve auquel jamais elle n’aurait jamais osé songer auparavant. Une hôte maternelle, un patron bienveillant, une amie extraordinaire… Non en effet elle n’aurait pas pu rêver mieux. Mais voilà il y a une ombre dans ce paysage si parfait, Lily. Ce prénom qui lui donne une vive douleur dans la poitrine. Jade n’aurait jamais pu songer rencontrer quelqu’un qui lui fasse ressentir autant de choses, d’un coup. L’amour, ce sentiment si irrationnel pour cette jeune femme perdue. Et c’est bien à cause de cela qu’elle est ici, sur ces rails, car ce sentiment inconnu a fini par totalement la perdre. C’est avec grande amertume que Jade a pris la décision de tout quitter, cette vie parfaite, cette fille parfaite. Elle est seulement partie, emmenant comme seul souvenir l’image de Lily lui souriant, l’embrassant, lui faisant l’amour. Cette beauté elle ne l’oubliera jamais, et elle n’en reverra jamais des comme celle-ci.
Elle se dit qu’en suivant ces rails elle trouvera bien un endroit qui lui plaira, au moins un minimum. C’est une nouvelle vie qui commence, encore une fois. C’est alors qu’un train se fait entendre au loin. Elle reste pourtant au milieu de sa trajectoire. Elle continue d’avancer, dans un calme olympien. Elle sait pourtant qu’il n’y a aucune chance pour que le véhicule la voit, tant elle est vêtue de noir. Quand celui-ci n’est plus qu’à une centaine de mètres, Jade se stoppe net. Elle se retourne pour lui faire face, tout en le regardant, il y a comme un air de défi dans son regard. Et quand le train arrive droit sur elle c’est à cet instant qu’elle décide de se décaler de la voie ferroviaire. Elle lâche un sourire, fière de ce qu’elle vient d’accomplir. Elle voulait seulement oublier le temps de quelques secondes sa souffrance, et ressentir une vive adrénaline partant du bout de ses orteils jusqu’aux pointes de ses cheveux, c’est chose faite. Seulement quand elle reprit sa marche, elle se rend compte que rien n’enlève son sentiment de perte, rien n’efface et n’effacera jamais toutes les émotions que Lily a pu lui faire ressentir. Elle voulait voir ce qu’elle ressentirait face au danger, mais rien n’est aussi puissant que l’amour que Jade lui porte. C’est déçue qu’elle continuera à marcher de longues heures, sous le soleil levant.
C’est au bout d’un très long moment que la jeune femme décide de s’arrêter. Elle a marché toute la journée et ne sait pas combien de kilomètres elle a effectué. C’est dans un village de campagne qu’elle décidera de passer la nuit. Elle n’a pas beaucoup d’argent, elle doit se résigner à dormir dehors. Elle marche dans le village, il n’y a pas un chat.
Au bout de quelques minutes, elle remarque que sur la route principal se trouve un petit bar. Elle y entre, elle a besoin d’une pause. Celui-ci est vieillot, rien à voir avec celui de Matt. Il y a peu de monde, deux trois habitués qui sont assiégés au bar. Ils la dévisagent dès son entrée, une jeune femme de vingt ans cela ne doit pas être courant ici. Elle laisse tomber son sac et s’installe sur une banquette en cuir à moitié déchiré, et bouffée par l’usure. Sans plus attendre elle sort son cahier de dessins, et commence à gribouiller. Le barman prend le temps d’essuyer son dernier verre, toujours en regardant la jeune femme. Puis il se décide de s’avancer vers elle pour prendre sa commande. Une simple bière lui fera le plus grand bien, et c’est sans lever les yeux sur lui et sans un "s’il vous plait" qu’elle dira ce qu’elle désire. Le barman est perplexe mais le lui sert tout de même.