Impossible

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Il est aux alentours de 16 h, et je viens de rentrer avec Joanne. Jennie est toujours en cours, mais John vient de finir, alors je l'ai invité à venir ici. Je lui dois des excuses et je préfère le faire en personne, c'est le seul moment où elles signifient réellement quelque chose.

J'attends donc sur mon lit qu'il arrive, ce qui ne devrait pas tarder selon lui. J'essaye, pendant ce temps, de penser à ce que je vais lui dire pour justifier mon comportement, Joanne m'a confirmé qu'elle n'avait pas révélé à sa fille la raison de mon séjour à l'hôpital, ce qui doit signifier qu'il n'est pas au courant non plus. Je dois donc trouver une excuse, je ne peux quand même pas lui parler de la drogue. À moins que si. Après tout, c'est mon ami et je lui fais confiance. Mais je ne sais pas si c'est l'image que je veux qu'il ait de moi. Peu importe, je pense que je devrais encore y réfléchir un peu et, si vraiment je n'arrive pas à prendre une décision, je ferai confiance à mon instinct. C'est le seul moyen d'être complètement sincère avec lui.

– Michaël ! Tu peux descendre s'il te plaît.

Oh, non ! Je sais ce que cela signifie, Joanne veut que l'on parle. Je sors de ma chambre et fais ce qu'elle me dit, mais je prends mon temps, autant retarder le plus possible ce moment.

– Qu'est-ce qu'il se passe ?

Il y a peut-être encore une chance que je me trompe...

– Comment tu te sens ?

Ou pas.

– Ça va, vraiment, vous n'avez pas à vous inquiéter.

Elle n'a pas l'air convaincu, pourtant, pour une fois, je ne fais pas semblant.

– C'est mon métier de m'inquiéter pour toi. Maintenant, écoute-moi, je sais que tu es habitué à toujours porter un masque, mais tu n'as pas besoin de faire ça avec moi. Tout ce que tu me diras restera entre nous, tu peux me faire confiance.

– Je sais, mais je vous assure que je vais très bien. Ce n'était peut-être pas le cas hier, d'ailleurs je m'excuse encore une fois pour mon horrible comportement, mais mes discussions avec le docteur Dupré m'ont beaucoup aidé.

– Je suis contente d'entendre cela, je savais que t'amener voir cette psy te serait bénéfique, même si ce n'était pas vraiment ce que tu voulais.

– J'étais peut-être un peu fermé d'esprit sur ce sujet avant, mais maintenant, je comprends à quel point ça peut être utile quand on ne va pas bien.

Contrairement à ce que je pensais, ces personnes ne sont pas des charlatans. Elles ne profitent pas de l'argent des autres en accumulant les séances inutiles afin de garder leurs clients le plus longtemps possible, elles aident vraiment les hommes et femmes qui viennent les voir. Et, même si je me trompe et que certaines abusent réellement de leurs patients, ce n'est pas le cas de Sarah, ni de la plupart d'entre elles, et c'est tout ce qui compte.

– Eh bien ! Je suis étonné, ton discours a beaucoup changé en deux semaines. Mais tu évolues et c'est très bien, malgré ce que tu as fait hier, tu as aussi fait beaucoup de progrès depuis notre première rencontre. Je suis fière de toi.

– Merci beaucoup Joanne, mais je ne m'en serais jamais sorti sans vous et mes amis.

Ils m'ont tous tellement aidé, qui sait où j'en serais en ce moment sans leur soutien. Peut-être ne serais-je même plus en vie.

– Ne nous attribue pas tout le mérite, tu es fort Michaël, et tu ne dois jamais l'oublier.

Je souris, même si j'espère de tout cœur qu'elle ne se trompe pas, car mon père, lui, est vraiment fort. Et si nous ne sommes pas égaux sur ce point, alors je ne peux pas le battre, et c'est lui qui gagnera le combat.

Broken [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant