La porte claque. Avant qu'elle ne parte, j'ai pu remarquer de l'eau sur ses joues. Je vais être honnête, ça ne me fait rien. Quand on parle de moi, on me donne un adjectif, toujours le même : Indifférente. Moi, Samantha Gray, je ne ressens rien de tout ce que vous, les autres, vous pouvez ressentir. Voir mon entourage étirer les lèvres, crier ou avec de l'eau sur les joues sans que je ne puisse faire pareil, ne me dérange pas. Après tout, j'ai été comme ça si longtemps, que j'en ai oublié le nom de chaque émotions. C'est comme si je n'en avais jamais eu.
- Sam ? Vas la voir, et excuse toi ! Ordonne ma mère.
- Pour quoi faire ? Elle sait très bien que je ne serais pas vraiment... Comment vous dites déjà ?
Elle soupire.
- Désolée... ?
- C'est ça. De plus, je ne sais pas ce qui la met dans cet état, je ne vous comprendrais jamais, vous et vos ''émotions''. Elles vous font plus de mal qu'autre chose.
- Et comment tu peux savoir ce qu'on ressent si toi tu ne ressens rien ? Tu sais, tu devrais aller voir un psy.
- Je n'ai pas dis que je savais ce que vous ressentez, j'ai juste entendu des gens parler. Et ils disaient que ''ces foutus sentiments empirent la situation''. Et je ne veux pas de ton psy, j'en ai pas besoin.
Je me tourne vers elle et la regarde avec mon air blasé.
- Mais enfin ma chérie... Pourquoi refuses-tu de voir un spécialiste ? Il pourra t'aider à comprendre pourquoi tu ne ressens pas les même choses que nous !
- Je ressens quelques trucs comme vous. Ce qui est physique ou l'ennui par exemple. Je ne vois pas pourquoi j'aurais besoin d'aide, maman.
- Encore heureux que tu ressentes ce qui est physique ! Tu ne vois pas que tu es la seule comme ça ?! Je m'inquiète pour toi jeune fille ! Alors tu iras voir un psy un point c'est tout ! Crie-t-elle.
- Tu sais, je pense que si tu essayes de m'apprendre, je peux devenir comme vous. Bien que je ne veuille pas forcément, je peux essayer.
- Ces choses la ne s'apprennent pas !
- Si tu me dis ce que ça fait de ressentir une émotion, peut-être que j'y arriverais. Mais comme tu veux.
Je lui tourne le dos et avance d'un pas vers la porte.
- Attends Sam... Tu... c'est d'accord. Je vais te montrer quelques petites choses. Mais jure moi de faire des efforts...
- ... Ok.
Je sors de la chambre et rejoins le salon où ma sœur est dans les bras de mon père. Ce dernier m'interpelle avant que je n'atteigne la porte d'entrée.
- Samantha, viens ici.
- Oui ? Demandais-je en me plaçant devant lui.
- Ta sœur m'a raconté ce qu'il s'est passé. Excuse toi.
Je regarde ma sœur et m'excuse, tel un robot. Puis je tourne les talons.
- Attends Sam ! J'en ai pas fini avec toi ! M'arrête-t-elle.
- J'ai des courses à faire, tu attendras ton tour. Comme tous le monde.
- Mais... !
J'ouvre la porte et sors sans tenir compte de mon père qui m'appelle. Décidément, je crois que ce que les autres préfèrent, c'est crier. Pourtant ça doit leur faire mal à la gorge, non ? Je marche vers le centre-ville. En fait j'ai pas de course à faire, mais il fallait que je sorte, sinon ils m'auraient donner mal au crâne. Le vent d'hiver me fait comprendre que j'aurais dû prendre ma veste, mais je n'y fais pas attention et continue de marcher. J'arrive devant un endroit où beaucoup de gens sont attroupés. Tiens, c'est aujourd'hui que la première boutique de jouet de la ville ouvre. Les gens ont tous un sourire au visage. Moi, ça m'est égal. Je passe mon chemin et fini par faire demi-tour. Je rentre chez moi, quand je pense qu'ils ont arrêté de crier.
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Ça ne devait pas être toi
Horror"- écoutes-moi bien, je ne le répéterai pas. La seule raison pour laquelle je te garde en vie est que je veux te faire subir ce que tes parents m'ont fait subir. Pendant près de sept ans j'ai été enfermé par tes putains de parents, je veux qu'ils sa...