Libre, mais à quel prix?

322 24 3
                                    

- Qu'est-ce qu'on fait ici?

- Tu as déjà vu la mer?

Je secoue la tête, non, je ne l'ai jamais vue. J'habitais vers le centre de la France, alors si on peut la voir ici, c'est qu'on en est loin.

- Où sommes nous?

- Viens.

Il se met à marcher, évitant totalement de répondre à ma question. Je le suis, ne pouvant pas rester sur place comme une débile à le regarder s'en aller sans moi. Lorsque nous arrivons près de l'eau, il s'assied de façon à ne pas être mouillé et m'intime de faire de même, ce que je fais en gardant mes distances.

- Dès que j'ai pu retrouver ma liberté, c'est ici que je suis venu. Après sept ans j'ai eu besoin d'air frais, de l'air pur. J'en ai eu cet endroit pour ça.

Il fait une pause. Si je me demande pourquoi il me dit ça, lui doit se demander s'il doit me le dire parce qu'il fronce les sourcils en me lançant des regards en coin. Je décide alors de parler.

- Pourquoi vouloir me dire ça?

- Pour que tu comprennes que tes parents sont des monstres Sam.

- Mes parents ne sont pas des monstres. Ils étaient les meilleurs qu'on puisse avoir, aimant et protecteur, j'aurais pas pu vivre sans eux.

- C'est pourtant ce que je t'oblige à faire.

Un blanc s'installe pendant lequel je réfléchis. Ma vie avec lui est loin d'être paradisiaque, je ne reçois plus des coups et des insultes à volonté mais la nourriture et l'eau me manquent. Mes parents ne sont plus là pour me dire que tout va bien se passer, et lui ne le fera pas. Même si les coups ne sont plus trop présent, je garde des cicatrices qui resteront sûrement à vie. Un raclement de gorge de sa part me fait revenir à la réalité.

- Tu dois sûrement le savoir, mais je ne suis pas le seul comme ça. Des meurtriers dans mon genre il y en a des centaines. Puppeteer en fait parti. Tes parents, et les gens qui exercent le même métier, sont payés pour traquer les gens comme nous, et nous tuer.

Un an après votre venue dans ma boutique, j'ai été attrapé, et enfermé. Au départ, être enfermé ne me dérangeait pas plus que ça, sachant que je pouvais fuir quand je le souhaitais. Mais être torturé n'était pas dans mes projets.

La première semaine, on me privait de nourriture. J'avais droit à un verre d'eau par jour mais rien de plus. Puis ils sont arrivés, Elena et Yoan Gray, et ils ont commencés leur torture. Ils voulaient savoir où étaient les autres comme moi. Mais comme je ne disais rien, je recevais chaque jour une dose d'un liquide transparent qui me faisait l'effet d'un acide qu'on laisse couler dans les veines. Je te passe les détails, le plus important reste ce liquide. Quand je n'en sentais plus les effets, je sentais sa présence en moi. Sa voix qui me hurlait qu'il était là, mon corps qui me montrait que je n'étais plus le seul à le contrôler.

Cette chose que tu as vu tout à l'heure dans la cuisine, c'était lui. S'il t'a agressé, c'est parce que c'est lui qui prenait les coups à ma place, et qu'il s'est juré de te tuer dès qu'il t'a vu pour leur montrer qu'eux aussi peuvent souffrir."

Je ne sais pas quoi dire. Je ne pense pas qu'il attende une réponse de ma part de toute façon. Je reste alors simplement assise à regarder l'eau qui bouge devant nous. Je pourrais fuir, retrouver ma liberté. Mais pour aller où ? La dernière fois il m'a retrouvée, et nous somme bien loin du centre commercial.

- Je ne te demande pas de comprendre tout de suite. Je veux juste que tu saches que je suis pas le seul méchant dans cette histoire.

- Vous êtes tout de même un monstre. Le fait que mes parents aient participé à votre cauchemar me rends fière d'eux. Je ne sais pas comment vous avez réussi à vous échapper mais ils ont toujours su nous protéger. Ils vous ont torturé pour se venger de la mort de mon frère. C'était de votre faute.

Ça ne devait pas être toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant