Ça ne devait pas être toi

Burn out

Les mains et bras qui se trouvent sur son passage se décalent quand il arrive à leur niveau. Il marche vers moi comme s'il était supérieur. Pas besoin de lampe torche pour voir son sourire : ses dents brillent d'un jaune fluo, tout comme ses yeux et le bout de ses doigts.

Puppeteer.

J'aurais voulu tomber sur quelqu'un comme Sally, elle ne risque pas de prendre possession de mon corps, elle.

- Depuis le temps qu'on attend ça...

Je pointe mon arme vers lui. Elle n'a plus qu'une balle, mais il n'est pas obligé de le savoir.

- Tu ne tireras pas.T'en auras pas le cran.

Il s'arrête quand le canon touche son torse, à l'opposé de son cœur. Si je tire, je touche son poumon et avec un peu de chance, l'artère pulmonaire.

Ne le tue pas, il a sûrement des informations importantes. Paralyse-le.

Peu importe s'il meurt. Je tire, il s'écroule. Sans réfléchir, je me tourne vers la porte et vois qu'elle n'est plus là. Il faut que je traverse le champ de cadavre pour m'enfuir. Si Puppeteer est mort, les cadavres ne me feront rien. J'atteins le milieu de la salle en courant avant de me sentir projetée au sol. Une main a attrapé ma cheville, et le propriétaire rampe vers moi. Je me retrouve écrasée sur le sol, les poignets bloqués par ses mains, son corps au dessus du miens. Le cadavre ambulant est un homme qui devait faire de l'exercice au vu de la force avec laquelle il me cloue par terre. Il est physiquement humain, mais mentalement c'est un animal affamé. Il me regarde comme si j'étais un bout de viande, de la bave aux coins des lèvres et une expression de malade. Je suis foutue...

- Je pensais pas que tu le ferais. T'as plus de cran que ce qu'on m'a dit.

L'homme sur moi ne bouge plus. L'ombre de Puppeteer se dessine dans le coin de mon œil.

- Aurais-tu oublié que nous sommes immortel ?

en quelque sorte...

- Laisse la !

Puppeteer soupire.

- T'as amené les renforts...? Vraiment, tu tiens à la vie de tes collègues ?

Tous les corps se relèvent, y compris celui qui me tenait. Je regarde autour de moi et vois des agents, l'arme pointée vers Puppeteer et les autres.

- T'es cerné, rends toi !

- C'était pas dans mes projets.

Puis tout s'enchaîne. Les cadavres se jettent sur mes collègues pendant que ces derniers tirent dans tous les sens. Je vois mes collègues se faire mordre jusqu'au sang, arracher la peau et la chair au point d'en mourir, sans pouvoir faire quoi que ce soit.

Je reviens à la réalité quand on me tire vers l'arrière. Quentin se place devant moi et tire sur tout ceux qui nous approchent tout en nous rapprochant de la sortie. Une fois la porte fermée derrière nous et en "sécurité", il me plaque contre le mur avec une expression de rage sur le visage.

- Aucun risque inutile hein ?!

- Je contrôlais la situation. Du moins au début.

- T'aurais pu y passer si on était pas arrivé ! Tu t'en rends compte de ça ?!

- Calme toi...

Je pose ma main sur son épaule et le force à me regarder.

- J'aurais réussi à m'en débarrasser et à m'en sortir, même sans vous. Maintenant si on pouvait aller chercher nos hommes ça serait cool.