Deux pour le prix d'un

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- Assied toi.

N'ayant plus la force de me battre, j'obéis. Il plante la seringue dans mon cou et introduit l'implant dans mon corps. Mes muscles se contractent sans mon accord, me faisant encore plus souffrir qu'en temps normal. cinq semaines que je suis sortie de la petite pièce et qu'il a réussi à me faire ressentir quelques trucs comme la peur, la culpabilité ou encore l'impuissance. Seulement trois sentiments, mais c'en est trois de trop.

Mon corps est parsemé de bleus et de cicatrices, mes joues sont creuses et j'ai d'immenses cernes sous les yeux. Il ne m'a pas beaucoup nourri, j'ai la peau sur les os et l'estomac qui gronde un peu plus chaque jour. J'ai mal, mais j'ai appris à ne rien lui montrer. S'il voit que je n'ai pas mal quand il me frappe, il arrête de le faire.

- C'est bien. Continue d'obéir et tu auras à manger ce soir.

Je n'aime pas ce qu'il a fait de moi. Une fille soumise et faible. Il soupire, lui aussi a remarqué que je ne peux presque plus rien faire seule. Me déplacer me coûte beaucoup et j'ai l'impression d'être une assistée.

- Pourquoi me le mettre que maintenant ? Demandais-je d'une voix enrouée.

Il ne répond pas et m'aide à me lever. Savoir qu'il m'aide alors qu'il est censé me faire du mal me trouble. Mais encore une fois, je ne lui montre rien.

- ça fait cinq semaines. Vous aviez dit que vous mettrez un mois si je ne tentais pas de partir et je n'ai rien tenté.

Il étouffe un rire et se rapproche d'un pas vers moi.

- Ne jamais croire un tueur ma belle. Ce n'est pas parce que je t'aide un minimum que je suis devenu gentil. J'ai de la chance que tes parents aient déménagés avant que je ne les attrape, ça va me permettre de jouer un peu plus avec toi. Un mal pour un bien...

- C'est à mes parents que vous en vouliez, et ils ne sont plus là. Libérez moi...

- Serait-ce du désespoir dans ta demande? ça fait quatre.

Il sourit. Une émotion de plus, je ne lui ferai pas le plaisir d'en montrer une autre. Je ferai tout pour gagner ce foutu pari.

Il s'approche encore de moi, je baisse la tête quand il arrive à mon niveau. Il me force cependant à la relever et plante son regard dans le miens.

PDV ? (bah oui, elle connaît toujours pas son prénom !)

Si naïve... Je gagne du terrain et elle le sait. Elle a peur, ça se sent à des kilomètres, même si elle ne veut pas me le montrer, je le sait. C'est un léger mouvement de recul de sa part qui me fait me rendre compte que je suis resté à la fixer sans rien dire pendant plus de deux minutes.

- Oh n'ai pas peur, je réfléchissais juste à comment je te tuerai quand tout ça sera fini.

Je force un sourire en coin, une petite voix me hurle que ce que je viens de dire est faux. Mais je n'ai pas d'autre explications, alors bon. Son estomac émet un grognement qui me fait sourire intérieurement, elle souffre, j'aime ça. Mais si je veux gagner le pari, il me la faut vivante. Alors la laisser mourir de faim n'est pas la meilleure des choses à faire. Je grogne.

- Bon, viens manger.

Elle hoche la tête. Je pense que parler lui est douloureux, sa voix est devenue rauque et cassée et elle ne parle presque plus. Elle a même perdu sa répartie de merde.

Je lui donne une grosse assiette de lasagnes, du pain, de l'eau et des fruits. Elle me regarde, n'osant croire que je puisse la nourrir autant en une seule fois.

- Mange.

Elle s'assied et commence à manger rapidement. Elle va tomber malade...

- Moins vite. Je compte pas essuyer ton vomi après.

Ça ne devait pas être toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant